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8 juin 2019
De près ou de Loing…
Matinée en forêt…
Le ciel est lourd. Le plafond pas très haut. Et plutôt gris. La forêt de Fontainebleau bruisse des sons de la nature au petit matin. Le Pouillot de Bonelli chante partout autour du parking sur lequel le groupe se réunit. Une espèce commune ici, typique des milieux chauds et secs. Le Rougequeue à front blanc lance lui aussi ses tirades depuis le houppier d’un Pin sylvestre. Un vent de sud – plutôt frais – agite le tout dans un bruit de souffle continu.
Si en avril nous ne nous étions pas découvert d’un fil, mai et juin ne valent guère mieux. Le temps reste anormalement froid et nos parkas hivernales restent sur nos épaules à réchauffer nos os engourdis. Aucune faille dans cet océan nuageux. Aucun espoir de ciel bleu dans l’immédiat. Nous ne transpirerons pas encore aujourd’hui…
Le groupe progresse sur le sentier. Les rochers de grès jalonnent le parcours. La très forte teneur en sable – jusqu’à 98% - a favorisé ces formations. Des Mésanges noires chantent de leur voix aiguë. Des silhouettes passent d’une branche à l’autre. Petites boules de plumes de quelques grammes se déplaçant – furtives – dans les têtes de pins. Une Mésange charbonnière en miniature avec une poitrine rosée et une large tache blanche sur la nuque.
Au sol, des oiseaux descendent pour glaner leur nourriture ici et là entre les pieds de bruyère qui bordent le chemin. Un Pinson des arbres ici. Un Rougegorge familier là. Et même un cornet de glace de plage espagnole en plastique bleu – private joke à destination du Petit Poucet de la bande ! Plus loin, alors que le chemin s’élève un peu, des cris retentissent à notre approche. En sous-bois, un couple d’oiseaux ne cesse d’alarmer. Grincements à droite. Grincements à gauche. Les parents, becs chargés de nourriture, nourrissent des jeunes qu’ils somment de rester à couvert. Le mâle – très coloré – arbore un ventre et une poitrine orange, un épais masque noir réhaussé d’une tache blanche au-dessus du bec. Des Rougequeues à front blanc. Les oiseaux très nerveux, bougent sans repos, sillonnent tout le territoire pour donner le change et nous empêcher de localiser le nid ou les jeunes volants. Afin de ne pas les déranger davantage nous poursuivons notre balade après quelques minutes d’observation.
Tout au long de notre périple, nous croisons des panthères. Robe de couleur orangée piquée de taches brunes. Dans les bruyères, elles s’éloignent chaque fois que nous tentons de les approcher. La photo s’avère difficile. Déployant leurs ailes, ces petits papillons de nuit s’échappent dès que nous parvenons à les cadrer dans le viseur de nos appareils photos.
La température se réchauffe. Et à marcher, les gouttes commencent à perler sur les fronts. A l’occasion d’une pause visant à réduire la voilure, un Renard roux est aperçu traversant dans notre dos le chemin que nous venons de quitter. L’animal en sous-bois slalome entre les touffes de bruyères. Et avant de disparaître derrière une butte, marque un temps d’arrêt, se retourne et nous observe durant quelques secondes. Sa queue touffue s’achève d’un pinceau blanc. Ses oreilles pointues braquées sur nous, attentives au moindre son. Goupil – pas inquiet pour deux sous – reprend sa maraude au petit trot, nullement impressionné de nous avoir trouvé sur son territoire.
Plus loin, notre groupe débouche dans une vaste plaine à la végétation sèche et rase. La plaine de Chanfroy, biotope unique en Ile-de-France, a vu le jour grâce à l’accumulation des sables aux pieds des deux platières (au nord et au sud) et de cailloux calcaires à la suite de l’érosion de l’ère glaciaire. Ce milieu très ouvert piqué de bosquets de pins et de bouleaux tranche avec la forêt environnante. Le vent que nous ne sentions plus en sous-bois malmène les arbustes et nous frappe de nouveau. Les blousons se referment. Les yeux pleurent, irrités par l’air. Des Hannetons volent lourdement. Quelques papillons ballottés comme des fétus de paille s’abritent comme ils peuvent ou patientent accrochés à une brindille.
Mais des nuages envahissent de nouveau le ciel. Le vent les débusque au-delà de l’horizon et les amoncelle au-dessus de nos têtes. Les premières gouttes tombent peu avant notre pause déjeuner. L’averse ne dure heureusement qu’un instant et n’entame en rien notre joie de nous retrouver là, ensemble, en pleine nature. Sortent alors des sacs les salades, légumes, fruits, et autres quiches appétissantes préparées amoureusement par maman…
Sur la platière, le paysage change à nouveau. Point de vue à droite. Point de vue à gauche. Le sommet aplati de ce relief longiligne est parsemé de rochers au creux desquels se nichent des mares temporaires alimentées par les pluies. Des grenouilles sautent à notre approche. Les joncs, bien verts, ont largement profité des précipitations des dernières semaines. Pouillots de Bonelli, Rougequeues à front blanc, Pipits des arbres, Mésanges noires et Mésanges huppées peuplent ce plateau couvert de bruyères et de pins. De gros lézards verts s’enfuient dans la végétation.
Le vent faiblit et la température monte. Bien qu’elle n’ait toujours rien de commun avec celle d’un mois de juin normal – à peine 13 ou 14°c en début d’après-midi –, elle rend nos épaisses parkas bien trop chaudes. Il y a ceux qui les ôtent pour les trimbaler sur le bras au risque de se trouver encombrés au moment d’une photo ou d’un oiseau à observer dans les jumelles. Et il y a ceux qui les endurent, transpirant à grosses gouttes afin de garder les mains libres.
Choisit ton camp camarade !
Après-midi au bord de l’eau…
Quittant la forêt pour quelques heures, nous arrivons au bord du Loing entre Montigny et Moret. De près, le Loing se révèle une rivière magnifique. Eau claire et courante évoquant d’autres cours d’eau de régions plus escarpées comme la Creuse, l’Allier ou la Sioule.
Paisible, le marais sommeille sous le soleil enfin sorti de la crasse de la matinée. Le vent souffle plus fort ici qu’en forêt. Les bouleaux et les aulnes riverains penchent la tête. Des rides zèbrent la surface de l’étang. Des Orchis négligés (Dactylorhiza praetermissa) jettent des taches rosées dans l’herbe verte. Certains sont en pleine floraison. D’autres déjà défleuris. Des Ophrys abeilles (Ophrys apifera)
De nombreuses libellules volent dans les zones abritées. Beaucoup de Sympétrums sanguins, tous de couleur jaunâtres – des femelles et des mâles encore immatures. Parmi eux, quelques Sympétrums striés identifiables à leur thorax barré de jaune. Plusieurs dizaines virevoltent et posent dans les herbes hautes. Des Libellules fauves aiment se poster sur des branches à mi-hauteur afin de surveiller leur territoire. Elles s’envolent vivement à notre passage. Nous tournent autour avec des accélérations fulgurantes et reviennent se poser à leur point de départ. Avec un peu de patience, les photographes parviennent à prendre de belles photos. Un mâle de Crocothémis écarlate aussi rouge que son nom le laisse supposer patiente lui aussi à l’abri du vent. Une libellule totalement dépourvu de pigment noir. Thorax et abdomen rouge sang. Ses pattes sont également rouges tout comme les très fines nervures de ses ailes. Lorsqu’un mâle d’Anax empereur vient nous tourner autour. C’est l’une des plus grandes libellules d’Europe. Son envergure peut dépasser les dix centimètres.
Un insecte impressionnant.
Sous une plaque à reptile – plaque caoutchouteuse noire posée dans l’herbe – un orvet pêche des calories qu’il a bien du mal à emmagasiner en raison de la fraîcheur de ces dernières semaines. Plus loin, sous une seconde plaque, un autre serpent animé du même espoir. Un reptile brun avec de fines marques sombres sur le dos et la tête : une Coronelle lisse. Une couleuvre inoffensive pour l’homme et non venimeuse qui tue ses proies – majoritairement des lézards – par constriction. Dérangée, elle glisse lentement dans l’herbe et gagne le couvert végétal sous un buisson d’aubépine.
Un peu plus au nord, en plaine de Sorques, d’autres orchidées fleurissent le bord du sentier. De grands Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) nommés ainsi en raison de leur forte odeur musquée et peu agréable. Et un Orchis militaire (Orchis militaris). Sur une petite pièce d’eau, une dizaine de Sternes pierregarins hurlent aux quatre vents. Des cris stridents à n’en plus finir. Les oiseaux nichent en colonie serrée sur un petit îlot artificiel. Chaque nouvel arrivant est salué de nouvelles salves. Un balai incessant anime l’étang, les sternes multipliant les allers-retours entre la colonie et l’étang principal à quelques centaines de mètres de là. Une Foulque macroule – sorte de « canard » noir au bec blanc couve sur nid sans se plaindre du voisinage.
Au bord du site principal, un bel observatoire est là pour accueillir les observateurs et leur permettre de contempler les lieux sans dérangement pour l’avifaune. Les sternes passent au vol devant nous sans se douter que des humains s’y dissimulent. Les oiseaux pêchent, rapportent leurs prises à leurs conjoints occupés à couver, ou posent sur l’une des gravières affleurant ici et là au-dessus de l’eau. Des Grands Cormorans utilisent ces mêmes reposoirs afin de sécher leurs ailes. Au soleil maintenant généreux, ces oiseaux noirs demeurent immobiles les ailes ouvertes durant de longs moments. Car le cormoran est un oublié de l’évolution. Oiseau aquatique se nourrissant de poissons, l’espèce ne possède pourtant pas de plumage imperméable. Sitôt qu’il se met à l’eau et disparaît sous la surface à la recherche de son déjeuner, l’eau pénètre et le trempe jusqu’aux os.
Confortablement assis sur les bancs de l’affût, nous prenons le temps de détailler les oiseaux présents devant nous. Les Canards colverts, les Foulques macroules, les Grèbes huppés. Deux Vanneaux huppés arrivent au vol et viennent poser à nos pieds nous offrant leurs belles couleurs. Un Garrot à œil d’or anachronique nage le long de la berge. L’espèce a une répartition septentrionale et niche en Ecosse ou en Scandinavie. Hôte d’hiver, les Garrots ne s’observent en France qu’à la mauvaise saison. Mais depuis quelques années, quelques couples ont élu domicile dans notre pays. En Lorraine, en Champagne. Et un ou deux en Seine-et-Marne.
Le ciel bleu et le vent devenu anecdotique attirent les papillons hors de leurs pénates. Une magnifique Petite Tortue butine les fleurs sans se préoccuper de nous. Tout à sa fringale, le lépidoptère nous laisse approcher sans se formaliser de notre observation insistante que d’aucun jugerait dérangeante. Un Vulcain se gave de sels minéraux en léchant les graviers du chemin.
Une soirée au concert…
Alors que le soleil a largement entamé sa descente inexorable sur l’horizon, notre groupe retrouve le couvert de la forêt. Proche de Milly-la-Forêt, le plateau de Coquibus alterne les milieux forestiers fermés où quelques Pouillots siffleurs chanteurs et les milieux très ouverts de landes de bruyères. Ces derniers attirent les Engoulevents d’Europe qui affectionnent particulièrement ces biotopes.
Aux environs de 19h00, nous attaquons le long chemin en pente qui donne accès au plateau. Des Pouillots de Bonelli chantent le long de notre parcours. Des Mésanges charbonnières nourrissent des jeunes tout juste volants. Les minots, le bec ouvert piaillent et réclament du rab à grands cris. Maman et papa, à deux doigts du burn-out, volent de droite et de gauche à la recherche de nourriture – chenilles pour l’essentiel avec un complément en araignées pour habituer les mômes à manger de tout.
Au sommet, la vue magnifique embrasse toute la lisière occidentale du massif de Fontainebleau. Des arbres à perte de vue. Jusqu’au levant. Un océan de verdure… Spectacle devenu rare en Ile-de-France et que nous sommes heureux de contempler. Le ciel est maintenant bien dégagé et le soleil domine largement. Le vent, complètement tombé, laisse l’air immobile. Pas un souffle ne vient déranger les houppiers. Sur le chemin, la bonne humeur prévaut. Un pique-nique en pleine nature par une aussi belle soirée a tout de réjouissant.
C’est à ce moment qu’une odeur exquise de feu de bois parvient à nos narines. Il n’en faut pas plus à nos estomacs affamés pour envoyer à nos cerveaux des signaux dépourvus d’ambiguïté. La faim s’invite et nos esprits se prennent à imaginer des petits plats tous plus affriolants les uns que les autres. Côtelettes grillées et leur persillade. Beurre aillé sur tartines grillées… Nos petites salades se trouvent reléguées loin derrière ces agapes imaginaires. Le groupe est à un cheveu de faire demi-tour et d’aller dîner dans un bon restaurant.
Mais la soirée s’annonce si belle qu’il nous semble dommage d’y renoncer. Nous poursuivons donc, nous éloignant des fumets du festin qui s’annonce. Arrivés à la mare de Coquibus, le camp de base est dressé au bord de l’eau. Des rochers pour recevoir notre banquet. Et un soleil au coucher parant d’or la végétation pour le plaisir des yeux. Le petit restaurant est oublié. Les vivres sortent rapidement des sacs. Des crudités. Des fruits. Des salades de quinoa. Et la seconde partie des quiches amoureusement préparées par maman. Largement de quoi concurrencer le barbecue croisé dix minutes plus tôt.
Derrière nous, la Fauvette pitchou fait entendre son babille râpeux et très rapide. Grives musiciennes et Merles noirs recouvrent une certaine activité maintenant que le soir tombe. Le Rougegorge familier chante lui-aussi. Quelques Martinets noirs nous survolent – très haut. Bientôt, certains d’entre eux vont monter jusqu’à deux ou trois mille mètres passer le nuit.
Une Chouette hulotte hulule tout à coup. Minuit et demi passé de vingt-et-une heures : la vie diurne cède peu à peu sa place au monde de la nuit. Le chant explosif du Troglodyte mignon retentit une dernière fois. Celui du Coucou gris résonne pour une minute encore. Cinq minutes avant que l’horloge n’égraine vingt-deux coups, un long bourdonnement monte de la lande. Un Engoulevent d’Europe ouvre le bal. Comme s’ils n’attendaient que ce signal, deux autres oiseaux lui emboîtent le pas. Notre groupe, au centre du triangle, profite pleinement de ce concert démarré en fanfare. Un couple d’oiseaux apparaît – au vol. Silhouettes noires sur un ciel dans lequel les lueurs rouges du couchant teintent encore l’ouest. Monsieur et madame dans une danse amoureuse. Parade chaloupée. Vol zigzagant, papillonnant entre les touffes de jeunes bouleaux. Les deux oiseaux nous tournent autour. Sans doute indifférents à notre présence discrète.
A 22h20, un « psitt » retentit. Un cri reconnaissable entre mille. Une Bécasse des bois survole son territoire, trois ou quatre mètres au-dessus des jeunes arbres. Passage d’est en ouest. La silhouette rondouillarde de l’oiseau et son long bec sont caractéristiques. Un croissant de lune montante accroché dans le ciel noir jette sur la lande une lumière pâle. Tout juste de quoi dessiner le contour des plus grands arbres tout près de nous. La Bécasse – sans doute le même oiseau – passe une seconde fois. A notre aplomb cette fois. Si proche que nous percevons ses ronronnements qui ponctuent les « psitt ». Cris qu’on ne perçoit qu’à faible distance.
Ce sont au moins cinq ou six chanteurs d’Engoulevent qui chantent maintenant. Les bourdonnements incessants montent de la lande. Les oiseaux, proches les uns des autres, rivalisent de virtuosité. Se défient afin de séduire les dames. Aucun ne semble vouloir céder un pouce de terrain. Les voix s’élèvent dans la nuit et retentissent encore derrière nous alors que nous prenons le chemin du retour. La nuit est tout juste assez claire pour nous permettre de progresser sans lumière. Une Chouette hulotte pousse encore un « Oouh » rompant le silence du sous-bois.
Nous atteignons les véhicules aux environs de 23h30 sous un ciel étoilé. Cette journée bellifontaine s’achève. Le tri des photos permettra de nous remémorer les marches dans cette belle forêt, le marais et ses libellules, la plaine de Sorques et ses oiseaux d’eau. Les rochers et leurs reptiles. Notre groupe et la bonne humeur qui y a régné tout au long de cette sortie. Merci à tous.
Liste des espèces
Oiseaux :
Grèbe huppé, Grand Cormoran, Héron cendré, Cygne tuberculé, Bernache du Canada, Canard colvert, Fuligule morillon, Garrot à oeil d'or, Buse variable, Foulque macroule, Vanneau huppé, Chevalier guignette, Bécasse des bois, Mouette rieuse, Sterne pierregarin, Pigeon ramier, Coucou gris, Chouette hulotte, Engoulevent d'Europe, Martinet noir, Pic vert, Pic noir, Pic épeiche, Loriot d'Europe, Corneille noire, Geai des chênes, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange noire, Mésange huppée, Mésange nonnette, Mésange à longue queue, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Rossignol philomèle, Rougequeue à front blanc, Merle noir, Grive musicienne, Locustelle tachetée, Rousserolle effarvatte, Hypolaïs polyglotte, Fauvette à tête noire, Fauvette des jardins, Fauvette grisette, Fauvette pitchou, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Pouillot de Bonelli, Pouillot siffleur, Roitelet huppé, Gobemouche gris, Pipit des arbres, Bergeronnette grise, Moineau domestique, Grosbec casse-noyaux, Verdier d'Europe, Linotte mélodieuse, Serin cini, Pinson des arbres, Bruant zizi
Mammifères :
Renard roux, Ragondin
Amphibiens :
Grenouille verte
Reptiles :
Lézard vert occidental, Coronelle lisse, Orvet fragile
Papillons de jour :
Mégère (Satyre), Procris (Fadet commun), Myrtil, Demi-deuil, Vulcain, Petite Tortue, Hesperiidae indéterminé
Papillons de nuit :
Panthère, Phalène picotée, Doublure jaune
Libellules :
Caloptéryx éclatant, Caloptéryx vierge, Brunette hivernale, Pennipatte bleuâtre, Agrion jouvencelle, Naïade aux yeux rouges, Ischnure élégante, Nymphe au corps de feu, Anax empereur, Cordulie bronzée, Crocothémis écarlate, Libellule fauve, Libellule à quatre taches, Sympétrum sanguin, Sympétrum strié
Orchidées :
Orchis négligé (Dactylorhiza praetermissa), Orchis bouc (Himantoglossum hircinum), Orchis militaire (Orchis militaris), Ophrys abeille (Ophrys apifera)