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Septembre 2021

La Lozère :

Entre Ecosse et Mongolie

Vendredi 03 septembre…

Le beau temps qui a régné en maître les jours précédents sur le sud de la France a tourné à l'orage. Des grains violents s'abattent et abreuvent le sol sec. La chaleur se fait moite. Le ciel chargé laisse présager une après-midi mouvementée.

 

En arrivant au bord des gorges du Tarn, le vaste canyon qui s'étire à nos pieds est empli de brumes. Des langues diaphanes lèchent les falaises qui nous environnent, nous enveloppent parfois dans un brouillard cotonneux, humide et frais. Tout en bas, sur la rivière, quelques canoés descendent le faible courant avec nonchalance.

 

Aucun rapace !

 

Les pluies récentes ont contraint les grands voiliers à rester sur les corniches. Quelques hirondelles virevoltent ici et là tandis qu'une petite bande de Craves à bec rouge passent bruyamment au vol au-dessus de nos têtes.

Un peu plus loin, la première surprise du séjour ne tarde pas à se présenter. Sur un fil téléphonique bordant la petite route sur laquelle nous roulons, un oiseau à la silhouette trapue est posé. De la taille d'un Geai des chênes ou d'un Choucas des tours. A notre approche, l'oiseau à contrejour révèle peu à peu sa silhouette. Une silhouette caractéristique : l'espèce que nous avons en vain cherchée durant nos trois derniers séjours d'automne.

 

Un magnifique Rollier d'Europe se tient devant nous. En alerte, prêt à décoller mais qui pour le moment se contente de nous surveiller. Nous sommes arrêtés sur le bas côté, un peu n'importe comment mais le code de la route doit sans doute contenir un alinéa pour ce genre d'urgence. Jumelles en mains, nous admirons l'une des espèces les plus colorées d'Europe. La lumière est malheureusement contre nous. L'oiseau est en plus un jeune, plus terne que les adultes. Mais l'observation n'en est pas moins extraordinaire. Le rollier est rare en Lozère mais il y est observé chaque année entre la mi-août et la mi-septembre : probablement des oiseaux erratiques ayant niché dans le Gard ou l'Hérault aux pieds des Cévennes.

Malheureusement, un tracteur tonitruant arrive presque immédiatement et s'agace de notre présence en ces lieux où il ne doit pourtant pas passer plus de deux véhicules par jour. Bruits de moteur et de manœuvres, vapeurs d'échappement... Le rollier ne reste pas assister à l'épilogue de l'événement et s'éloigne au vol pour aller se percher sur une branche morte d'un arbre au bout d'une haie. Les gros téléobjectifs sortent tout de même des sacs pour modestement immortaliser la rencontre.

Puis c'est la descente au fond du ravin, la traversée du Tarn et la remontée en lacets de l'autre côté sur le causse Méjean qui nous accueille pour les quatre jours. Un petit bonjour aux chevaux de Prezjwvaal...sky (vous me copierez dix fois « Przewalski ») dont l'élevage se fait dans un paysage ressemblant à s'y méprendre aux grandes steppes de Gengis Khan et nous prenons le chemin de notre savoureuse auberge.

Mais un petit groupe de faucons attire notre attention. Les oiseaux chassent en groupe, se posent sur des fils téléphoniques ou au sommet de petits buissons épars. Ressemblant à s'y méprendre à des Faucons crécerelles, les mâles adultes n'ont toutefois pas de moustaches noires, leur poitrine est plus rosée et mon tâchée : des Faucons crécerellettes. Des oiseaux ayant niché plus au sud (littoral méditerranéen ou presqu'île ibérique) et remontant vers le nord pour se nourrir des myriades de criquets qui peuplent le causse avant d'entamer leur longue migration vers l'Afrique subsaharienne. Une espèce peu commune qu'il nous est toujours agréable de rencontrer.

 

Bien arrivés à notre auberge. Stop.

Avons pris possession de notre domaine. Stop.

Ce soir, le chef nous a gâté, avec une caillette aux épinards en entrée. Stop.

Suivie d'une jambette d'agneau accompagnée d'une sauce extraordinaire. Stop.

La marche digestive s'impose pour faire descendre le tout. Stop.

Avant d'aller nous étendre pour un repos bien mérité. Stop.

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Samedi 04 septembre…

Le réveil sonne alors que la nuit enveloppe encore l'auberge. Nous désirons en effet goûter la saveur du lever de soleil, lorsque la lumière croît et que la limite ombre/soleil descend les pentes au fur et à mesure que le disque solaire se hisse dans le ciel.

 

Mais ce matin, une brume blanche noie la campagne. Pas un épais brouillard tombé d'en haut. Point de nuage bas et cotonneux léchant la terre. Mais une brume montée du sol. L'humidité de la veille s'évaporant et piégée au sol par les hautes pressions atmosphériques.

 

Nous nous engageons sur la petite route qui grimpe dans les collines. Le temps est froid. Sans doute pas plus de sept ou huit degrés au thermomètre. L'humidité traverse les couches de vêtements. Les cris aigus des Pipits des arbres sont omniprésents. Des oiseaux migrateurs au vol ou perchés dans les buissons attendant de pouvoir reprendre leur route vers le sud. Une Alouette lulu pousse deux ou trois notes. Une petite volée de Bruants ortolans passe devant nous à tire d'ailes. Une famille de Pie-grièches écorcheurs alarme en contrebas, trop loin pour que notre présence soit l'objet de leurs inquiétude.

 

Lorsque tout à coup, la brume disparaît. Elle s'étale maintenant derrière nous telle une mer blanchâtre. Au-dessus, les monts arrondis s'éclairent d'une lumière rosée. Au loin, vers le nord, les monts bleutés du Gévaudan sortent eux aussi de la pénombre. Un grand ciel bleu règne sans partage. Quand le soleil franchit enfin l'horizon, une lumière dorée envahit le causse.

Après ces instants féériques et un petit déjeuner dantesque, le groupe part à l'assaut du mont Gargo, plus haut point de la région qui culmine à 1247 mètres d'altitude. Une balade d'environ 400 mètres de dénivelé positif et d'une bonne dizaine de kilomètres. Rien qui nous fasse peur, mais rien d'anodin non plus après ces mois de confinement et de restrictions durant lesquels nous avons plus usé les coussins du canapé que nos chaussures de marche.

Le long de notre chemin, les papillons sortent à la faveur de la chaleur qui se fait maintenant plus forte. Quelques Silènes, quelques Sylvandres et pas mal d'Agrestes dans un premiers temps. Puis un Souci, un Citron et quelques Fadets communs. Comme au lever du jour, les Pipits des arbres abondent. Leurs cris nous parviennent à chaque instant : la migration bat son plein.

 

Lorsque nous arrivons véritablement au pied du mont, la donne change. La balade tranquille en faux plat ou en pente douce devient nettement plus sportive. Nous grimpons le fort dénivelé et nos cœurs grimpent dans les tours. Les couches de vêtements disparaissent au fond des sacs. Des Traquets motteux nous accompagnent, s'envolant quelques mètres devant nous. Un Moiré automnal butine les fleurs et nous nous arrêtons quelques minutes pour photographier une belle petite Gentiane pneumonanthe.

Juste sous le sommet, nous entendons des cris. Des cris aigus, poussés par l'oiseaux que nous sommes venus chercher et qui nous a valu ces efforts. Nous stoppons immédiatement notre marche et cherchons aux jumelles dans l'herbe rase. Les oiseaux restent invisibles. Nous avançons avec précaution, cherchant encore mais toujours en vain lorsque trois Pluviers guignards décollent brusquement à quelques mètres de nous, passent à notre hauteur et s'éloignent vers l'est, sans doute pour poser un peu plus loin sur un autre versant. Nous les retrouvons après quelques minutes de recherche. Deux jeunes nés au printemps accompagnés d'un adulte que nous approchons au plus près à 4,5 mètres. L'espèce est en effet très confiante et a été décimée au XIXe siècle par une chasse excessive. Le Pluvier guignard est aujourd'hui une espèce rare et sa rencontre toujours un moment chargé d'émotion.

Photos !

Le camp de base est installé au sommet avec une vue imprenable sur trois-cent-soixante degrés. Le plateau d'Aubrac à l'ouest, les montagnes du Gévaudan au nord, le massif du mont Lozère à l'est et celui du mont Aigoual au sud. Superbe.

La redescente est plus tranquille et notre progression est facilité par la gravité qui nous entraine vers le bas. Des papillons volent toujours autour de nous. Un Hermite, des Mercures, un Vulcain. La forte lumière est nuancée dans l'après-midi par un voile nuageux, puis par quelques cumulus qui montent du sud. Certains noircissent mais ne menacent pas notre petit coin de paradis.

Sur le retour, non loin de l'auberge, un Milan royal passe juste au-dessus de la route. Le temps de nous garer sur le bas côté et le magnifique rapace s'éloigne lentement. Très haut, sur un nuage chargé de pluie, un autre rapace glisse lentement vers le sud-ouest : un Aigle royal. Son observation est toujours un coup de chance.

Retour à l'auberge pour des douches plus que nécessaires. Stop.

Quelques Gobemouches noirs fréquentent les arbustes proches de la terrasse. Stop.

Ce soir, le chef nous a préparé un filet de jeune bœuf absolument délicieux. Stop.

Avec une coupe cévenole à la crème de marron en dessert. Stop.

Le ciel nocturne est constellé de millions d'étoiles. Stop.

Et après une balade à la nuit, tout le monde file vite au lit. Stop

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Dimanche 05 septembre...

En ce dimanche ensoleillé, notre groupe change de décor. Après les steppes mongoles, nous allons passer notre journée en suspension au-dessus du vide du Grand Canyon local. Les immenses gorges de la Jonte ont tout pour impressionner le visiteur, qu'il découvre les lieux pour la première fois ou qu'il soit rompu aux randonnées en Lozère.

 

Larges de mille mètres environ et profondes d'un peu plus de quatre-cents, les gorges s'étalent devant nos yeux. Les personnes sujettes au vertige rasent les murs. Les Vautours qui ne craignent pas de prendre de la hauteur jouent avec les courants chauds qui les propulsent haut dans le ciel en un rien de temps et sans dépense d'énergie. Le ballet incessant nous amène des oiseaux à quelques dizaines de mètres parfois. Des observations extraordinaires. Les oiseaux s'envolent des falaises en dessous de nous, cerclent un moment, arrivent à notre hauteur puis s'élèvent encore et partent explorer les environs à la recherche de carcasses. Car les vautours – quoi qu'en disent certains de ces détracteurs – ne consomment que de la viande faisandée. Aucune chance que l'un d'eux s'abatte sur votre terrasse pour chiper les grillades en train de dorer sur le barbecue. Encore moins qu'une horde d'oiseaux affamés n'attaquent la bave au bec une brebis égarée et ne la boulotte vivante. Ces histoires-là sont à ranger dans le même tiroir que le croque-mitaine, le grand méchant loup et la petite souris.

 

Le sentier ombragé serpente entre les arbres, entre les cheminées calcaires. Le paysage est splendide. Les papillons volent de plus en plus nombreux. La chaleur est maintenant élevée et les insectes sortent se dégourdir les ailes et butiner. Nous croisons la route de quelques Citrons de Provence, d'un Amaryllis, de Myrtils ou encore de Petits Nacrés aux ailes colorées d'orange et de noir. Le vide n’est que rarement visible et nous évoluons souvent sur des pentes boisées où arbres et buissons masquent l’à-pic. Parfois la gorge s’ouvre sous nos yeux. Mais le chemin est suffisamment large pour que nous nous sentions tous en sécurité.

 

Au centre d’un cirque rocheux couvert de Pins noirs, un grand oiseau est posé au sommet d’un petit arbre au sommet aplati. Un jeune Vautour moine joue les prolongations au domicile de ses parents. Tanguy aurait dû s’envoler à la fin du mois d’août si l’on en croit le panneau apposé par le Parc National. Mais le bambin n’est pas pressé de prendre son premier envol. Il bat pourtant des ailes, se muscle peu à peu. Regarde le vide avec un mélange d’envie et d’appréhension. Et décide finalement d’attendre encore un peu. Tanguy est bien sur son arbre. Rien ne presse finalement. Si les Vautours fauves nichent à flanc de falaise, dans une large cavité ou sur un rebord rocheux, les Vautours moines aiment s’installer sur la tête d’un conifère dont la tête est aplatie et suffisamment solide pour porter une aire volumineuse. Deux comportements bien distincts qui limite la concurrence entre les deux espèces.

 

La marche se poursuit et passe sous les célèbres vases – sortes de cheminées calcaires. Le paysage est à cet endroit particulièrement impressionnant. L’humain se sent petit dans ce vaste décor où rien ne mesure moins de deux ou trois dizaines de mètres. Les vautours poursuivent leurs jeux aériens. Passent en contre-bas, à notre niveau ou nous survolent à faible altitude.

 

Au niveau de l’immense cirque surplombant les villages du Rozier et de Peyrelault, le végétal s’efface. Le site – presque entièrement minéral – est splendide. Magique, grandiose… On pourrait enchainer les adjectifs sans parvenir à le décrire totalement. Les Vautours fauves tournent inlassablement, s’amusent des courants d’air qui sifflent le long des parois.

 

Puis c’est la lente remontée. La pente du chemin s’inverse. Nous remontons jusqu’au col qui doit nous permettre de changer de vallée. De changer de gorge. De quitter la Jonte pour basculer dans le Tarn. La chaleur est assez lourde. Pas caniculaire mais l’air est humide, moite. Le soleil de début septembre darde encore ses rayons avec force. Nous avons pris des couleurs. Et même quelques coups de soleil malgré nos bronzages de fin d’été.

 

Les gorges du Tarn sont sur cette portion orientées nord-sud. Notre chemin sinueux est donc régulièrement à l’ombre dès qu’un virage nous mène sur le versant nord d’une corniche. Beaucoup plus frais, de nombreuses essences feuillues remplacent ici les conifères qui poussent dans la Jonte.  Le sol est humide et plus souple que le cailloutis des deux derniers kilomètres. La marche s’en trouve plus aisée.

 

L’arrivée au sommet est saluée par l’apparition presque magique d’une petite buvette : dans la cour d’une maison de pierres aux volets rouges, des tables de bois sont disposées et attendent le randonneur fourbu. Celui-ci s’assoie et goûte alors au bonheur indicible d’étirer ses jambes et de siroter à l’ombre une boisson fraîche.

 

Le paradis doit ressembler à cela.

Après une visite au plus vieil Orme champêtre de France. Stop.

Le retour à l’auberge nous permet de nous changer. Stop.

La fatigue s’accumule et nous retrouvons avec délice la table du diner. Stop.

Pour savourer un carpaccio de bœuf suivi d’un filet de truite. Stop.

La sacro-sainte marche digestive est boudée par plusieurs d’entre nous. Stop.

Qui choisissent d’aller s’allonger sans tarder. A demain. Stop.

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Lundi 06 septembre...

La balade de la veille a laissé quelques traces. Quelques raideurs dans les jambes, quelques courbatures ici et là. Nous décidons d’une journée plus aisée. Avec le même nombre de kilomètres mais sur un terrain plus souple. Moins d’angles et plus d’arrondis.

 

Le mont Lozère est choisi pour passer cette nouvelle journée. C’est au tour de l’Ecosse de nous recevoir. La patrie du Whisky, du kilt et de Sean Connery, des hauts plateaux et des pentes de bruyère. A notre arrivée au col – 1543 mètres d’altitude – nos yeux s’ouvrent aux splendeurs des lieux. Des monts couverts de tapis de bruyères en fleur et de myrtilles aux feuilles rougissantes. Une palette de couleurs inouïes à laquelle il est malheureusement difficile de rendre hommage par nos photos qui ne parviennent pas à décrire la magie du lieu. Le groupe n’a qu’à se baisser pour cueillir d’innombrables petites billes bleues à la chair tendre. De rares promeneurs en ramassent comme nous, à genoux dans la végétation basse. Une autre personne plus organisée s’est munie d’un peigne et récolte les fruits en plus grande quantité. Nos paniers repas déjà bien garnis seront agrémentés d’un second dessert fort savoureux.

 

Devant nous, quantité de Traquets motteux s’envolent sur notre passage et s’éloignent pour poser sur des rochers couverts de lichens turquoises. Comme les jours précédents, de nombreux Pipits des arbres en migration crient un peu partout. Mais la surprise vient d’une bande de Guêpiers d’Europe passant du nord au sud très haut dans le ciel. Leurs notes roulées et incessantes trahissent le groupe qui serait sinon passé inaperçu.

 

Tout au long de notre ascension, nos appareils photo tentent de saisir les merveilles qui nous entourent. Mais l’essentiel demeurera sans doute dans nos souvenirs. Les cris des Pipits farlouses, des Bec-croisés des sapins passant au vol, le vent léger qui nous rafraichit si agréablement ajoute à la magie.

 

Nous arrivons bientôt au sommet du mont Lozère – point culminent du département – après une balade ne présentant aucune difficulté. A 1699 mètres, la vue s’étire de tout côté, du Gévaudan aux Cévennes, de l’Aubrac aux mont de l’Ardèche. Si le mont Ventoux reste dans la brume, le cône du mont Gerbier de Jonc est bien visible aux jumelles.

 

Notre pique-nique s’organise un peu plus loin sur la crête en compagnie de Heathcliff dans une ambiance très semblable à celle des Hauts de Hurlevent. Dans les bruyères à quelques dizaines de mètres de nous, une bande d’une soixantaine de Venturons montagnards déjeunent également.

 

L’après-midi est lourde, moite malgré la brise qui nous aère. Le ciel se charge peu à peu de cumulus montés des vallées du sud. La lumière dessine des tâches au sol. Tâches mouvantes au gré de l’avancée des nuages. Le chemin de crête que nous suivons vers l’ouest nous transporte loin au nord de l’Europe. Nous nous attendons presque à voir décoller devant nous un lagopède. Les bruyères parmes et grenat couvrent le sol sur des surfaces immenses. Tapis troués par des blocs de granite sur lesquels sont posés des Traquets motteux, des Venturons montagnards ou des Pipits farlouses.

 

La seconde moitié de la boucle du jour est à flanc de montagne en lisière de la vaste forêt de pins qui pousse sur le versant sud du mont Lozère. Le petit chemin serpente pour rester à une altitude constante et permettre une marche très aisée. Des Bec-croisés des sapins volettent au-dessus des arbres. Deux oiseaux – un mâle en plumage rouge et une femelle ou un jeune en plumage verdâtre – posent au sommet d’un pin. Chacun le sien pour respecter l’intimité de l’autre ou pour se plier à la distanciation très en vogue depuis quelques temps. Les appareils photos sont immédiatement braqués sur monsieur et sa superbe livrée. Un grand moment !

 

Sur la clôture de barbelés qui longe le chemin, une foule de passereaux vient se percher. Nous nous observons mutuellement un instant avant que les oiseaux descendent à terre cueillir une graine, un insecte, une araignée… Nous dénombrons une dizaine de Gobemouches noirs au moins, un ou deux Rougequeues à front blanc, des Rougegorges familiers, des Pouillots véloces… Des oiseaux rencontrés durant leur halte migratoire. Un peu plus loin nous observons une bande d’une centaine de Grives draines, puis un beau mâle de Merle à plastron disparu trop vite.

 

La route du retour par les lacets des Cévennes est grandiose. Stop.

Et après une douche chaude apaisante. Stop.

Une fabuleuse pièce de bœuf achève de nous requinquer. Stop.

Sortie digestive sous la voûte étoilée pour ceux qui peuvent encore marcher. Stop.

Puis au lit pour un repos plus que mérité. Stop.

Demain nous visiterons une nouvelle région avant de reprendre la route du retour. Stop.

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Mardi 07 septembre...

Dernière journée : déjà ! Les jours se suivent à une vitesse effrénée. Notre petit groupe contemple un ultime lever de soleil sur ce magnifique causse. Les Pipits des arbres, Traquets motteux, Alouettes lulus et Bruants ortolans sont là dans les buissons à prendre du repos et des forces avant de poursuivre leur route. Les Craves à bec rouge passent par bandes dans le ciel pour rejoindre leur petit troquet favori – celui qui sert ces chenilles, ces insectes si exquis. Il y en a bien un plus près, mais franchement, la qualité n’est pas la même.

 

Après un nouveau petit déjeuner pantagruélique et le rangement des bagages dans les coffres des véhicules, nous quittons le causse pour monter sur le haut plateau de l’Aubrac. A 1250 mètres d’altitude, l’Aubrac est aux antipodes du causse. Ici, l’eau est omniprésente. Sous forme de ruisseaux qui courent les alpages, de lacs, de tourbières… Dans les prés, les bovins remplacent les moutons. Granite et basalte remplacent le calcaire.

 

Des Milans royaux et des Circaètes Jean-le-Blanc, deux magnifiques rapaces, arpentent la région. Leurs silhouettes se découpent fréquemment sur le ciel. Les inflorescences des Grandes Gentianes se dressent encore au-dessus des prés. Défleuries, elles ne sont plus que des squelettes fanés, loin de la splendeur qu’elles arboraient en juin et en juillet.

 

Le début de l’après-midi est consacré à une courte balade au pied d’une belle cascade coulant au-dessus d’orgues basaltiques. Mais le temps sec du mois d’août a considérablement diminué le débit pour ne laisser qu’une maigre chute d’eau. Mais le site est de toute beauté et l’objectif principal est plutôt de digérer le très copieux déjeuner que nous venons de prendre dans un buron transformé en restaurant. Viande et aligot doivent descendre un peu avant d’envisager de reprendre la route pour l’Ile de France.

 

De nouveau un très beau séjour. Stop.

Passé dans la bonne humeur et la convivialité. Stop.

Avec des paysages grandioses. Stop.

Des oiseaux et des papillons de toute beauté. Stop.

C’est sûr, nous reviendrons. Stop.

Le prochain séjour est d’ailleurs déjà planifié : ce sera du 2 au 6 septembre 2022. Stop

 

Liste des espèces

​Oiseaux :

Milan royal, Buse variable, Aigle royal, Vautour moine, Vautour fauve, Busard des roseaux, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon hobereau, Faucon crécerellette, Faucon crécerelle, Perdrix rouge, Pluvier guignard, Pigeon ramier, Tourterelle turque, Petit-duc scops, Guêpier d'Europe, Rollier d'Europe, Pic vert, Pic noir, Alouette lulu, Alouette des champs, Hirondelle rustique, Hirondelle de rochers, Hirondelle de fenêtre, Grand Corbeau, Corneille noire, Choucas des tours, Pie bavarde, Geai des chênes, Crave à bec rouge, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange noire, Mésange huppée, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Rougegorge familier, Rossignol philomèle, Rougequeue noir, Rougequeue à front blanc, Tarier des prés, Tarier pâtre, Traquet motteux, Merle à plastron, Merle noir, Grive musicienne, Grive draine, Fauvette à tête noire, Fauvette orphée, Fauvette grisette, Fauvette passerinette, Pouillot véloce, Roitelet huppé, Roitelet à triple bandeau, Gobemouche noir, Pipit farlouse, Pipit rousseline, Pipit des arbres, Bergeronnette grise, Bergeronnette des ruisseaux, Bergeronnette printanière, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche écorcheur, Étourneau sansonnet, Moineau domestique, Moineau soulcie, Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Tarin des aulnes, Linotte mélodieuse, Venturon montagnard, Serin cini, Bouvreuil pivoine, Bec-croisé des sapins, Pinson des arbres, Bruant zizi, Bruant ortolan

 

Mammifères :

Chevreuil européen, Renard roux

 

Papillons de jour :

Comma, Machaon, Piéride du navet, Fluoré, Souci, Citron de Provence, Citron, Tircis, Mégère (Satyre), Némusien (Ariane), Procris (Fadet commun), Amaryllis, Myrtil, Moiré automnal, Mercure, Hermite, Agreste, Silène, Petit Nacré, Paon du jour, Vulcain, Belle Dame, Petite Tortue, Sylvandre indéterminé

 

Papillons de nuit :

Moro-sphinx, Zygène de la filipendule, Zygène de la petite coronille

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