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Mai/Juin 2021
La Camargue et ses flamants
Vendredi 28 mai...
Il était une fois une autoroute. Sur l'asphalte, un groupe file plein sud à vive allure – mais réglementaire, impatient après tant de privation d'arriver au plus vite. Pour le déjeuner, il est décidé de quitter le long ruban et de s'arrêter une heure au bord des gorges du Tarn. D'admirer le paysage grandiose et d'observer une ou deux espèces montagnardes avant de rejoindre le littoral.
La Lozère baigne dans une douce chaleur lentement diffusée par un ciel voilé de blanc. Brumeuses, les gorges nous présentent leur canyon millénaire profond de près de 600 mètres. Quatre ou cinq Vautours fauves tournent en décrivant de grands cercles à la recherche de courants ascendants. Qu'ils trouvent sans difficulté grâce aux 23 ou 24 degrés qu'affiche fièrement le thermomètre. Après la froide grisaille qui nous a tenu tout le mois de mai, voici les meilleurs auspices en ce début de séjour.
Un Ascalphe souffré passe au vol. Quelques papillons lui emboîtent le pas – ou l'aile : un Flambé, un Machaon...
Le déjeuner s'achève lorsqu'un oiseau immense s'élève de la gorge pour en atteindre le rebord. Sa longue queue cunéiforme ne laisse aucun doute quant à son identité : un Gypaète barbu. L'un des rapace les plus rares d'Europe. Un oiseau que nous avons cherché en vain durant cinq jours lors de notre précédent voyage dans la région en septembre dernier. La chance semble donc bien nous accompagner. D'autant plus que l'oiseau pique droit sur nous et passe juste au dessus de nos têtes avant de disparaître. Quel moment !
Mais nous n'avons pas le temps de revenir de notre bonne étoile qu'un autre rapace apparaît. De la taille d'une Buse variable, ventre blanc et rémiges noires. Un Aigle botté phase claire. Une espèce présente en Lozère mais que nous n'avons jamais observée au cours de nos séjours pourtant attentifs.
Si tout le voyage se poursuit sur ce rythme, nous n'avons pas fini de nous émerveiller. Sur un nuage et un peu hébétés, nous reprenons la route vers la mer. Au fur et à mesure que nous perdons de l'altitude, le mercure grimpe dans le thermomètre. Un sorte de vase communicant où l'un descend lorsque l'autre monte. Laissant les corniches des Cévennes derrière nous, la plaine nous accueille avec un petit 29°c qui nous change radicalement des 14°c de la veille affichés en Ile-de-France au meilleur de la journée. Ce n'est pas seulement un séjour sur le littoral méditerranéen auquel nous nous apprêtons, mais aussi à un voyage dans le temps nous propulsant directement d'un début de printemps maussade vers un plein été.
Le littoral est en vue.
Et sur les étangs saumâtres en arrière du cordon dunaire, nous découvrons nos premiers Flamants roses. Loin d'être une espèce rare dans la région, le Flamant rose est sans doute l'oiseau le plus dépaysant que la région ait à offrir à des naturalistes du septentrion. Sur ses interminables pattes, ce dandy dégingandé remue la vase au fond de l'eau pour en déloger les petits crustacés dont ils se nourrit et qui lui donnent sa couleur. Il est l'un des symboles du sud et du soleil.
Bien arrivés en Camargue. Stop.
Le mas où nous logeons est un petit paradis terrestre. Stop.
Belle maison, magnifique propriété. Stop.
Et la piscine qui nous appelle d'une voix très convaincante. Stop.
Le soir, les Rainettes méridionales donnent un concert. Stop.
Et nous nous endormons à l'abri derrière les moustiquaires. Stop.
Samedi 29 mai...
Le réveil est féerique. L'horloge murale n'indique encore que 06h15 mais le soleil est déjà là, juste au-dessus de l'horizon, noyant la campagne dans une aube orangée. Des bancs de brume ajoute à la magie de l'instant. Les champs d'orge qui nous environnent sont fait d'or.
Un Loriot d'Europe chante dans les grands arbres bordant le Petit Rhône juste derrière la digue. Les Rossignols philomèles nous servent un concert dont ils ont le secret. Cinq, six, sept chanteurs au moins nous encerclent. Une Cisticole des joncs égraine sa note unique à l'envi : « Zip... Zip... Zip... Zip... » Un son métallique, répétitif, émis au vol au-dessus d'un paysage ouvert. Quelques Ibis falcinelles passent au vol et se rendent sur les sites de nourrissage. Jadis très rare, l'espèce a explosé depuis vingt ans pour devenir omniprésente en Camargue. Mais pour les franciliens que nous sommes, ce bel oiseau sombre aux reflets acajous et verdâtres reste un met de choix. Une Sterne hansel chasse les insectes au-dessus des champs. L'espèce nous dépayse également. Présente principalement sur les littoraux des côtes basses sur le pourtour méditerranéen, la Sterne hansel est loin de nous être familière : queue courte, bec épais entièrement noir, l'oiseau a une silhouette plus robuste que la plupart des autres sternes. Un renard sort d'un fourré, s'avance sur notre chemin avant de détaler en nous apercevant. L'observation n'a pas duré dix secondes, mais l'apparition nous a émerveillé.
Après un solide petit déjeuner, nous repartons en direction des salins au sud-est de la Camargue. Le long de la route, sur les fils ou sur des poteaux, des Rolliers d'Europe sont perchés. Une espèce magnifique aux plumes bleues turquoises et bleues électrique avec le dos roux. Sans doute l'un des oiseaux les plus colorés et les plus beaux d'Europe.
Dans les salins, les tables s'étirent à l'infini. Une montagne de sel grisâtre est le seul relief à cinquante kilomètres à la ronde. D'énormes camions la gravissent afin d'ajouter leur part. Les Salins du midi sont en pleine effervescence. Plus au sud, sur les baisses très concentrées en sels, les oiseaux profitent de la quiétude des lieux pour se reposer ou chercher leur nourriture. Certains nichent sur les bancs de sables laissés par l'évaporation de l'eau. Les Sternes naines, reconnaissables à leur petite taille, leur front blanc et leur bec jaune sont très actives. Vol, cris, parades : au moins quatre couples tournent autour de nous. Des Tadornes de Belon, gros canards des littoraux sableux sont posés sur l'eau. Un Balbuzard pêcheur passe au vol tandis qu'une Fauvette à lunettes chante dans un bouquet de salicornes. Alors que nous luttons contre les brumes de chaleur pour tenter d'identifier tous les bécasseaux devant nous, nos longues-vues s'arrêtent bientôt sur un autre limicole très coloré : une belle femelle de Phalarope à bec étroit en plumage nuptial. L'oiseau à malheureusement la tête sous l'aile et dort à poings fermés.
Les Flamants roses quant à eux sont ici chez eux. Leur colonie n'est guère éloignée et beaucoup sont venus là se restaurer. Plusieurs centaines déjeunent devant nous, à bonne distance pour la majorité mais quelques uns sont observés de près. Quelques Goélands railleurs – une espèce qu'on ne trouve que sur le littoral méditerranéen – s'approchent pour nous faire admirer leurs belles couleurs et leur élégance.
Après un déjeuner sur la plage, nous remontons vers le nord dans les rizières. Certaines sont déjà en eau, d'autres sont en préparation – hersage et nivelage – avant d'être noyées à leur tour. De drôles d'oiseaux volent au-dessus de la route et posent sur la terre meuble. Une longue queue, des ailes pointues et une silhouette particulièrement élégante qui les fait ressembler à des hirondelles géantes de près de soixante-dix centimètres d'envergure.
Des Glaréoles !
Une espèce fort rare et menacée en France où il niche moins d'une centaine de couples, essentiellement ici, en Camargue. Et avec de très fortes variations d'une année à l'autre. Une quarantaine de ces beaux oiseaux nous survolent. Très bruyantes, elles poussent des cris aigus, stridents, posent, se laissent admirer, s'envolent, posent à nouveau. Nos observations sont extraordinaires, à des distances parfois très courtes. Nous veillons à rester sagement sur le chemin afin de ne pas inquiéter ni déranger les oiseaux qui ne sont nullement alarmés de notre présence.
Plus loin, c'est un Coucou geai – autre espèce emblématique du littoral méditerranéen – qui passe au vol devant nous. L'oiseau vient se percher sur une branche basse d'un des nombreux tamaris qui poussent dans ce paysage de sansouire, nous permettant de bien l'observer et de prendre quelques clichés.
La fin de l'après-midi est consacrée à une visite du centre historique de la très belle ville d'Arles au riche patrimoine datant de la Rome Antique. L'amphithéâtre en tête, bien sûr, mais aussi le théâtre antique. Plus récente, la voûte plate de l'hôtel de ville réalisée au XVIIe siècle d'après les dessins de Jules Hardouin-Mansart vaut également le détour. Tout comme notre premier verre en terrasse post-confinement tout proche du café le soir, place du forum, peint par Vincent van Gogh en 1888 et gardé depuis tel qu'il apparaît sur sa célèbre toile.
Revenus dans notre beau mas provençal au bord du Petit Rhône. Stop.
Quelques-uns sont allés goûter l'eau de la piscine. Stop.
Puis après un bon repas autour d'une grande table en bois. Stop.
Balade au crépuscule autour des vergers de la propriété. Stop.
Cris puissants des Paons bleus ornant les lieux. Stop.
Vrombissements des hordes de moustiques nous ayant découverts. Stop
Dimanche 30 mai...
En ce dimanche, il est décidé de nous élever et de nous approcher du ciel. Nous quittons donc temporairement la platitude camarguaise pour aller taquiner les reliefs qui nous ont toisé hier. Au nord-est de Arles s'étire la chaîne des Alpilles – massif de calcaire blanc appartenant à la chaîne pyrénéo-provençale. Car oui, l’orogenèse des Alpilles est liée à celle des Pyrénées et non à celle des Alpes pourtant plus proches.
Après avoir entraperçu les célèbres Baux de Provence et ses touristes presque aussi nombreux que les moustiques en Camargue, nous filons déposer nos voitures en périphérie du village de Saint-Rémy-de-Provence. Pour partir à pieds dans la montagne comme le fit jadis la chèvre de monsieur Seguin – Ah, si nous pouvions voir le loup !
Mais pas de canidés pour le moment. Des papillons à leur place. Et des colorés. Comme ce magnifique Sylvain azuré, lépidoptère aux ailes noires et blanches irisées de bleu. Ou ce Myrtil aux écailles orangées non loin du site antique de Glanum dont nous admirons les ruines prodigieuses.
Au pieds des pins poussent des Cystes blanchâtres piqués de belles fleurs roses. Thym, romarin, sarriette embaume l'air. Nous sommes dans des collines ressemblant à celles de Pagnol et nous nous baissons pour faire notre marcher. Ces herbes nous serviront à aromatiser notre plat de ce soir.
Le soleil tape fort et lorsque nous atteignons le crête pour sortir du couvert végétal, il nous rappelle que nous sommes déjà à la fin du mois de mai et qu'il faut dorénavant compter sur lui. Ce que nous espérons car nous avons eu notre comptant de grisaille. La vue est imprenable. Nous sommes à plus de trois mètres d'altitude. Et même si nous ne venons pas de gravir l'Everest, nous dominons la plaine de haut. Au sud, la plaine de Crau s'étire. C'est l'ancien delta de la Durance avant que le cours de celle-ci se modifie et ne remonte vers le nord pour rejoindre le Rhône en Avignon. Au sud-ouest, la nappe miroitante de l'étang de Vacarès, au centre de la Camargue. Au nord, le palais des papes trône au milieu de l'agglomération d'Avignon. Et plus loin, la masse énorme du mont Ventoux ferme l'horizon.
Au chant des Fauvettes mélanocéphales et des Fauvettes passerinettes qui occupent la garrigue, nous admirons de belles fleurs : le Lin de Narbonne, l'Aphyllanthe de Montpellier, quantité de coquelicots, de genêts. Ces floraisons associées à la chaleur incite les papillons à se dégourdir les ailes. Des Marbrés de vert – espèce fort rare ailleurs que sur le bassin méditerranéen –, des Échiquiers de l'Occitanie, des Machaons, des Flambés, des Piérides du navet, des Piérides de la rave, des Aurores de Provence, des Citrons de Provence, des Mégères, des Tircis...
Une diversité extraordinaire !
A la mi-journée, de grands rapaces apparaissent venant du sud-est, dépassent la crête et glissent sans un mouvement d'aile vers le nord-ouest. Des Vautours fauves en maraude. Des oiseaux immatures en phase d'émancipation. Ils ont quitté leur colonie natale pour arpenter le monde et découvrir d'autres populations de vautours, d'autres sites où nicher à leur tour dans un avenir plus ou moins proche. C'est ce que font tous les grands ados. Dispersion indispensable au brassage génétique : ne pas rester en vase clos. Nous comptons douze oiseaux au total, à la queue leu-leu. Chacun à une ou deux minutes derrière le précédent. Un spectacle un peu inattendu, quoique normal entre la fin mai et le début de juin. A cette période de l'année, des vautours sont vus un peu partout. Jusqu'en Ile-de-France parfois. Ou en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, au Royaume-Unis. Avec 2,80 mètres d'envergure et une grande habileté à découvrir des courants porteurs, ces oiseaux voyagent vite et loin.
Paradoxalement, la redescente est plus difficile. Les articulations souffrent davantage que dans les côtes. Le pied, moins sûr, dérape plus souvent sur les pierres. Et la fatigue de la journée s'ajoute au reste. La progression est donc prudente. Et si nous sommes attentifs aux pièges du chemin, nous restons aussi concentrés sur la faune. Un Martinet à ventre blanc passe au-dessus de nos tête. Un géant, bien plus grand que « notre » Martinet noir que l'on trouve en montagne dans les régions de falaises.
La chaleur est forte et les litres d'eau descendent en cascade dans les gosiers. Nous avions prévu, nous chargeant parfois lourdement de gourdes pleines à ras bord. Les cigales ne sont pas encore éveillées – vers la mi-juin en général – mais quelques Grillons champêtres et Grandes Sauterelles vertes stridulent.
Retour au mas au bord du Rhône. Stop.
Apéro dans la grande salle affalés dans les canapés. Stop.
Nous apprécions ce confort retrouvé et d'avoir pu nous changer. Stop.
Dîner autour d'une bonne table où règne un esprit convivial. Stop.
Et balade au crépuscule comme à notre habitude lors de nos différents séjours. Stop.
Un Busard cendré en chasse, Vénus au couchant et Mars avec Castor et Polux. Stop.
Lundi 31 mai...
La chaleur moite de la veille a tourné en orage. Zeus, des éclairs plein les mains, a foudroyé la région toute la nuit dans un vacarme estival. Toute la Camargue a été copieusement lavée de pluies abondantes. Le réveil est gris. De lourds nuages courent dans le ciel et les précipitations se poursuivent. La balade à pied dans les champs autour du gîte que nous faisions avant le petit déjeuner tombe à l'eau. En remplacement, l'idée d'aller repérer les abords de l'étang de Scamandre germe bientôt. Dix kilomètres de route dans l'espoir que la pluie cesse durant cet intervalle.
Notre séjour est décidément placé sous le signe de la chance car, à notre arrivée, le plafond se déchire, les nuées s'écartent et un flot de lumière dorée se précipite vers le sol inondant les tamaris encore gouttant d'eau. Un arc en ciel ici pour achever de brosser la tableau et nous nous intéressons au petit étang bordant la route déserte.
Une porte ouverte sur le jardin d'Eden !
Deux ou trois couples de Nettes rousses – un gros canard à tête rousse – barbotent dans la végétation aquatique devant nous. Au fond, posé sur une branche de tamaris au ras de l'eau, un beau Héron pourpré guette sa proie. Des Sternes hansels chassent les insectes et des groupes de Flamants roses arrivent au vol, passent au-dessus de nous et vont se poser sur des étangs invisibles, cachés derrière d'épaisses roselières. Une Spatule blanche, le cou tendu et l'énorme bec proéminent, survole elle aussi la route et s'éloigne d'un autre côté. Des Bihoreaux gris partent eux aussi pêcher dans un coin ou un autre.
Nous ne savons plus où donner de la tête et il nous est difficile de dresser la liste exhaustive des espèces vues tant les oiseaux entrent rapidement en scène. Une avifaune foisonnante et d'une richesse bien peu commune.
En rentrant prendre un petit déjeuner bien mérité, nous tombons sur une Cigogne blanche posée sur un nid volumineux. Une ou deux têtes de jeunes poussins dépassent de temps à autre du nid. L'adulte baisse régulièrement la tête vers eux. Mais le ciel de nouveau couvert ne laisse filtrer qu'une lueur blafarde bien faible. Nous reviendrons pour faire de meilleures photos avec une meilleure lumière. Pour le moment, nos estomacs grognent.
Retour en Camargue. Nous projetons aujourd'hui la partie ouest de la Grande Camargue, au nord du beau et très touristique village des Saintes-Maries de la Mer. Après avoir garé les véhicules en bordure de la réserve de Impériaux, nous partons à pieds sur un chemin prometteur : vastes étangs saumâtres à notre droite, marais d'eau douce avec une importante roselière à notre gauche.
Et le festival ne tarde pas à débuter en fanfare. Après les deux Huîtriers pies observés de près, ce sont deux Sternes caspiennes qui viennent pêcher à notre hauteurs. Une troisième arrive dont ne sait où et ce seront dix oiseaux en tout que nous compterons durant la matinée. Après la toute petite Sterne naine observée samedi, nous rencontrons aujourd'hui son exact contraire : la plus grande sterne du monde – plus d'un mètre d'envergure. Au loin, des centaines de Flamants roses se nourrissent en groupes dans le contre-jour.
Côté marais, un autre oiseau emblématique des marais du sud et de l'est de l'Europe chante au sommet d'un tamaris dominant la roselière : un Lusciniole à moustaches qu'il est rare d'observer à découvert. Le chant est typique, ressemblant à celui d'une rousserolle mais incluant à intervalles réguliers des strophes sifflées montantes évoquant celles du rossignol. Plus loin, ce sont quelques Panures à moustaches (les moustaches sont à l'honneur) que nous apercevons au bord du chemin. Notre bonne étoile se surpasse car il s'agit là encore d'une espèce vivant dans les grandes roselières et donc souvent difficile à voir. Ces oiseaux ne se montrent pas timides. Un mâle va jusqu'à se laisser photographier de longues minutes durant au sommet d'un roseau.
Mais les Talèves sultanes – l'espèce que nous espérons découvrir depuis le début du séjour – demeurent invisibles. Jadis localisée à l'Afrique et au sud de l'Espagne, l'espèce a rapidement progressé vers le nord dans les années 1990 pour franchir la frontière française en 1996 et gagner tour à tour les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault... Puis la Camargue à partir de 2006.
L'après-midi est consacrée à un autre chemin pédestre : celui du mas du Pont de Rousty, le siège du Parc Naturel Régional. Environ 4 km à pieds dans des paysages variés où alternent rizières, champs cultivés, roubines – les canaux d'irrigation – haies arbustives, sansouires, marais et étangs. A l'exception des salins, cet itinéraire est un peu un résumé des différents biotopes camarguais.
Et la balade commence avec l'observation d'une Huppe fasciée, très bel oiseau qui niche dans un grand arbre près du point de départ. Puis un Crabier chevelu, un petit héron que nous n'avions pas encore vu, décolle du canal principal et s'éloigne rapidement. Dans la rizière, quantité d'Ibis falcinelles se nourrissent. Des Mouettes rieuses et des Mouettes mélanocéphales sont posées sur un terre-plein un peu plus loin. Des Guêpiers d'Europe nous survolent sans cesses. Une colonie est installée dans un talus en bordure de la rizière : les oiseaux y creusent des galeries horizontales et y déposent leurs œufs au fond du trou. Le Guêpier est sans doute l'un des plus bel oiseau d'Europe. Et sans doute le plus coloré avec son ventre bleu, son dos jaune, ses ailes et sa tête multicolores. Dans un ballet aérien fait d’acrobaties, les oiseaux chassent les gros insectes dont ils se nourrissent. Guêpes, bien sûr, mais aussi libellules, papillons qu'ils saisissent adroitement dans leur bec.
Des Hérons gardeboeufs accompagnent une petite manade de jeunes taureaux. Aux pieds des animaux, ils profitent du passage des bovins qui dérangent les insectes à l'abri dans la végétation pour capturer leurs proies. Lorsqu'on a de la chance, on peut apercevoir l'un de ces hérons blancs perché sur la croupe d'un taureau ou d'un cheval.
La balade se poursuit. Le vent léger est apprécié. Il nous rafraîchit un peu car la Camargue est une région peu ombragée. Il nous prévient également des moustiques. Du moins en partie. Il ne faut toutefois pas oublier que la richesse de la Camargue et notamment de ses oiseaux est directement liée à l'abondance des insectes – leur nourriture.
Au bout du chemin, un observatoire de bois permet d'observer sans être vu. Devant, un bel étang d'eau peu profonde et une belle roselière. Des dizaines de Flamants roses dorment la tête sous l'aile. Des Echasses blanches montées sur leurs grandes pattes rouges picorent la vase et la végétation rase. Lorsqu'une forme bleutée à la silhouette robuste sort de la végétation. Un bec énorme surmonté d'une caroncule rouge : la Talève sultane est là !
Enfin !
Cette poule d'eau aux dimensions hors normes passe l'essentiel de son temps à couvert dans la végétation. L'oiseau longe la berge, tantôt à découvert, tantôt derrière un cordon de roseau. Les fortes brumes de chaleur ne favorise pas l'observation. Mais le Graal est là, à deux ou trois cents mètres devant nous. Impossible de prendre des photos – trop loin. Mais dans les longues-vues équipées de zoom grossissant quarante ou cinquante fois, la coche est validée ! La coche ? C'est le terme ornithologique qui désigne l'oiseau observé pour la première fois : car les vieux naturalistes – avant l'ère numérique – apposaient dans leur guide des petites croix, des coches, devant les espèces qu'ils avaient eu la chance de voir sur le terrain.
Coche donc ! Pour tout le monde y compris le guide – moi et mes presque quatre décennies à arpenter la nature. Une journée pas tout à fait comme les autres.
Après un copieux dîner, marche digestive sur nos terres d'adoption. Stop.
Les Rainettes méridionales chantent, tout comme la Chouette hulotte. Stop.
Un blaireau croise notre chemin et s'approche à quelques mètres. Stop.
Tout comme un beau renard qui lui avait emboîté le pas. Stop.
Deux mammifères pour terminer cette belle journée. Stop.
Avant d'aller nous glisser sous les draps jusqu'au lendemain Stop.
Mardi 1er juin...
Nouvelle journée, nouveau mois. Nous venons de basculer dans juin. Le ciel est bleu et les oiseaux chantent. Il y a une certaine constance et les naturalistes – touristes – que nous sommes apprécions ce beau temps qui se maintient.
L'essentiel de cette quatrième journée est consacrée à la Camargue gardoise – aussi appelée Petite Camargue. La Camargue est en effet à cheval sur deux départements et deux régions : la majeure partie dans les Bouches-du-Rhône à l'est du Petit Rhône et le reste dans le Gard, se prolongeant jusqu'à Aigues-Mortes.
La réserve de l'étang de Scamandre est éblouissante. C'est une visite à faire impérativement lorsqu'on vient dans la région découvrir la nature. A l'entrée (attention aux horaires d'ouverture), des chemins pédestres partent sillonner le marais.
Le premier que nous empruntons est un caillebotis sur pilotis qui s'enfonce au cœur des étangs. L'eau est partout. Une haie de tamaris à gauche, une roselière à droite, les oiseaux abondent. Une Rousserolle turdoïde chante à tribord. L'espèce s'est beaucoup raréfiée depuis deux ou trois décennies. Pour les franciliens que nous sommes, elle est devenue une espèce très rare. Le Rossignol philomèle est omniprésent. Sa voix de virtuose nous accompagne tout au long de notre séjour. Une Echasse blanche sur une mare peu profonde, un Coucou gris et son célèbre chant connu de tous, un Coucou geai au vol au ras de la végétation, le ballet des sternes et des mouettes qui naviguent d'un bout à l'autre de la réserve, les Hérons gardeboeufs, crabiers, cendrés et pourprés qui font de même, des Flamants qui nous survolent pour se rendre on ne sait où, une Huppe fasciée au vol regagne sans doute son nid nourrir ses jeunes, le chant explosif de la Bouscarle de Cetti, des Aigrettes garzettes pêchent le long de la rive, un couple de Cygnes tuberculés fait découvrir à ses trois ou quatre petits leur environnement, un Blongios nain s'en va lui aussi à tire d'ailes vaquer à ses occupations, des Ibis falcinelles qui rentrent à la colonie à quelques centaines de mètres de là...
Et tout ceci en quelques minutes dans une frénésie de vie.
Au bout du chemin trône un observatoire de bois. Devant, un bel étang ceint de roselières comme il se doit. La diversité est là encore au rendez-vous. Parmi les nouveautés, une Grande Aigrette joue les statue de cire au bord de l'eau. Sans un battement de cils, elle attend qu'un poisson imprudent passe à sa portée. Elle détend alors son cou démesuré et avec force, harponne sa proie la transperçant de son bec acéré. Un Grèbe castagneux, petite boule de plume de quelques dizaines de grammes flotte sur l'eau et plonge fréquemment sous la surface pour attraper sa nourriture – larves, petits crustacés, mollusques...
Dans l'après-midi, alors que le ciel se charge de nouveau de nuées qui ne nous disent rien qui vaille, notre groupe poursuit sa visite de cette magnifique réserve. Les oiseaux se montre plus discrets en raison de la chaleur mais les insectes, eux, sortent de la végétation. Parmi les libellules, les deux espèces les plus communes sont le Sympétrum à nervures rouges, commun en ces lieux et l'Orthétrum réticulé – commun lui aussi. La première est rouge écarlate, la seconde bleutée. Nous trouverons également des Sympétrums méridionaux et des Ischnures élégantes. Mais la plus belle observation est pour un reptile : une petite tortue d'eau douce devenue rare en France : la Cistude d'Europe. Nous observons trois individus qui se reposent le long de la berge, prostrées sur une branche basse ou sur une touffe de végétation.
En fin d'après-midi, nous repartons en Grande Camargue observer les oiseaux sur le marais du mas d'Agon. Un haut lieu de l'ornithologie locale. Entièrement privé, ce site est inaccessible et le seul point de vue est la route – très peu fréquentée – qui le traverse.
En arrivant, nous remarquons immédiatement le nombre d'Ibis falcinelles. Nous avons croisé cette magnifique espèce partout où nous sommes allés, mais n'avions encore jamais vu un tel rassemblement : plus de 140 oiseaux sont là à se nourrir dans l'eau peu profonde. Quand on a connu sa rareté au début des années 2000 et avant, il est très impressionnant d'en voir autant. Quelques Flamants roses se nourrissent et une Spatule blanche se tient immobile proche des roseaux.
Le temps est maintenant très couvert. Le ciel n'est plus qu'une mer opaque. Les températures fraîchissent à cause du petit vent qui s'est levé et souffle du sud-est. Les vestes ressortent des sacs où nous les avions enfouies au premier jour. Quelques gouttes viennent même humidifier légèrement le sol pour s'évaporer presque aussitôt. Un cri sort alors des roseaux. Un cri – un chant – très caverneux, sonore. Un Butor étoilé. Une espèce peu commune en hiver mais devenue très rare en saison de reproduction. Un oiseau qui ne quitte presque jamais le couvert des grandes roselières dans lesquelles il se déplace en marchant lentement. Il est rare de le voir sortir en lisière ou au vol. Après la Grande Aigrette vue ce matin, il était la dernière espèce de héron européen que nous n'avions pas encore vu durant notre séjour. La liste est désormais complète : nous avons contacté en quelques jours tous les hérons d'Europe ! Rares sont les régions où une telle performance est possible.
Soirée paisible au mas devant un apéro bien mérité. Stop.
Le livre en main, nous comptons le nombre d'espèces observées jusque là. Stop.
Cent-seize en Camargue, sans compter notre petit détour par la Lozère. Stop.
Après dîner, balade rituelle au milieu de la campagne. Stop.
Ciel toujours très couvert, pas d'étoile. Stop.
Mais un lièvre qui détalle à notre arrivée Stop.
Mercredi 2 juin...
Nous avons effectivement observé les Talèves sultanes, l’une des espèces phares que nous espérions le plus trouver lors de séjour camarguais. Mais nous devons convenir que l’observation nous a laissé sur notre faim. Des oiseaux au loin, entre les touffes de végétation dans une lumière de contre-jour pas spécialement jolie. Et tout le groupe n’a pas eu la chance de les voir… Bref, pour notre dernier jour la décision de tenter à nouveau notre chance est prise à l’unanimité.
Petite nouveauté, nous partons au saut du lit, le ventre vide. Après un détour par la boulangerie la plus proche, le convoi file vers la Grande Camargue avec des croissants plein les sacs à dos prendre un petit déjeuner sur le pouce au cœur du marais les yeux rivés aux jumelles. Extraordinaire ambiance matinale. Personne sur les chemins, lumière rasante, des oiseaux bien plus actifs que dans la journée : des petites bandes familiales volettent d’un tamaris à l’autre, l’Alouette des champs et le Pipit rousseline chantent de concert, les Guêpiers d’Europe chassent les gros insectes et apparaissent des écharpes d’Etourneaux sansonnets dans lesquelles nous cherchons les yeux écarquillés le très rare Etourneau roselin qui envahit le sud de l’Europe depuis une dizaine de jours.
Parvenus au bord de l’eau, le groupe s’organise. Les longues vue ici, les appareils photos là. Surveillance active du marais et plus particulièrement des rives le long des roselières. Un œil collé à l’oculaire, une viennoiserie dans une main, les jumelles dans l’autre et les oreilles tendues à écouter les oiseaux qui s’égosillent tout autour de nous. Rousserolles turdoïdes, Rousserolles effarvattes, Fauvettes mélanocéphales, Panures à moustaches, Cisticoles des jours, Bruants proyers piaillent sans relâche.
Quand tout à coup, proche de nous sur notre droite, le chant assourdi du Butor étoilé retentit et résonne à des centaines de mètres à la ronde. L’oiseau envoie une séquence de six ou sept plaintes puis se tait deux ou trois minutes et recommence. La manège va durer plus de deux heures. Quelques uns d'entre nous tentent de l'enregistrer à l'aide de leur smartphones. Nous devons patienter encore un peu avant que l’oiseau tant attendu daigne apparaître. Silhouette massive au plumage bleu nuit, Son gros bec rouge comme un phare dans nos jumelles. La talève est toujours aussi loin mais la lumière est bien meilleure.
Cette fois, tout le monde a la chance d’apercevoir l’oiseau. Brièvement car elle rentre presque aussitôt dans la végétation pour ne plus en ressortir. Sa tête s’élève de temps en temps au dessus des joncs. Une ombre passe parfois dans une trouée entre deux roseaux. Il nous faudra revenir l'an prochain. Le rendez-vous est pris !
Après un pique-nique ombragé, notre groupe part en début d'après-midi s'immerger au cœur des salins. Sur la route, la colonie de Glaréoles à collier est toujours là. Nous nous arrêtons une heure environ pour les admirer de nouveau. Mais l'heure de la sieste chez les oiseaux rend ceux-ci bien moins actifs. Beaucoup restent poser au loin dans les brumes de chaleur. Deux Rolliers d'Europe perchés sur un piquet se laissent observer de longues minutes. L'air tremble dans les longues-vue mais les oiseaux sont si colorés que l'instant devient magique. Deux Oedicnèmes criards sont également découverts au sol. Cet oiseau crépusculaire et nocturne n'est pas actif avant la tombée de la nuit. Le couple ne bouge pas, demeurent dans la végétation pour le premier oiseau, en lisière pour le second. Le spectacle ne débutera que dans plusieurs heures mais nous sommes tout de même heureux d'avoir croisé cette espèce si particulière.
Notre groupe s'apprête à partir lorsqu'une glaréole se dirige droit sur nous au vol. Les jumelles sont brandies mais la lumière très crue ne nous incite pas à tenter la photo. Nous choisissons l'observation et de garder les images dans nos têtes plutôt que d'observer la scène à travers les téléobjectifs. Car nous ne sommes pas toujours inspirés et le premier réflexe n'est pas toujours le bon malheureusement. La glaréole poursuit sa route vers nous. Battements d'ailes énergiques, cris stridents, l'oiseau s'approche rapidement. Les ailes nous semblent tout de même bien sombres. Au début, nous mettons ce détail sur le compte de la lumière très forte et qui écrase tout. Mais plus l'oiseau approche et plus cette impression se précise. A une trentaine de mètres de nous, la glaréole vire à quatre-vingt-dix degrés et s'éloigne vers l'est. Nous observons alors le dessous des ailes très noir, sans une once de roux. De plus, le dessus des ailes est effectivement très sombre, sans bord de fuite blanc. La queue est courte. Mais trop tard, plus le temps de prendre l'appareil photo pour garder un cliché de cette extraordinaire Glaréole à ailes noires qui est apparue de façon si soudaine. Une espèce originaire des plaines sèches de Russie et d'Asie centrale, extrêmement rare en France (une vingtaine d'oiseaux tout au plus ont été observés dans notre pays au cours de quarante dernières années).
Dommage pour les photos mais nous sommes euphoriques après cette observation exceptionnelle !
Puis nous entrons dans les salins. La piste de terre s'avance entre les marais salants, en eau pour certains, secs pour d'autres. Végétation rare et rase. Un tamaris de deux mètres de haut tout au plus ici et là. A perte de vue, un horizon d'une platitude absolue, sans un artefact pour attirer le regard. Les photos d'un tel paysage sont toujours très difficiles à prendre car le ciel vide s'étale sur les trois quarts du cliché. A moins de limiter le ciel en optant pour l'eau du salin ou l'immensité de la sansouire... Un paysage un peu lunaire teinté d'un air de bout du monde. Des Flamants roses passent au vol, des Goélands railleurs barbotent les pieds dans l'eau, des Gravelots à collier interrompu courent sur le sable et quantité de Bergeronnettes printanières chantent perchées sur les salicornes.
La route, rectiligne, traverse la Camargue pour la dernière fois. Stop.
Préparer les bagages pour un départ au matin. Stop.
Dernier apéritif, dernier dîner. Stop.
Et dernière balade au crépuscule. Stop.
Demain nous quittons le paradis. Stop.
Dernière nuit à écouter la chouette et les rainettes. Stop.
Liste des espèces
Oiseaux :
Grèbe castagneux, Grèbe huppé, Grand Cormoran, Héron cendré, Héron pourpré, Crabier chevelu, Héron garde-boeufs, Grande Aigrette, Aigrette garzette, Bihoreau gris, Blongios nain, Butor étoilé, Cigogne blanche, Spatule blanche, Ibis falcinelle, Ibis sacré, Flamant rose, Cygne tuberculé, Tadorne de Belon, Canard colvert, Canard chipeau, Nette rousse, Fuligule milouin, Milan royal, Milan noir, Buse variable, Aigle botté, Vautour fauve, Gypaète barbu, Busard Saint-Martin, Busard cendré, Busard des roseaux, Circaète Jean-le-Blanc, Balbuzard pêcheur, Faucon hobereau, Faucon crécerelle, Perdrix rouge, Caille des blés, Faisan de Colchide, Râle d'eau, Gallinule poule-d'eau, Talève sultane, Foulque macroule, Huîtrier pie, Vanneau huppé, Pluvier argenté, Grand Gravelot, Gravelot à collier interrompu, Chevalier gambette, Bécasseau minute, Bécasseau variable, Bécasseau cocorli, Échasse blanche, Avocette élégante, Phalarope à bec étroit, Oedicnème criard, Glaréole à collier, Glaréole à ailes noires, Goéland leucophée, Mouette mélanocéphale, Mouette rieuse, Goéland railleur, Mouette pygmée, Sterne hansel, Sterne caspienne, Sterne pierregarin, Sterne naine, Sterne caugek, Pigeon biset domestique, Pigeon ramier, Tourterelle des bois, Tourterelle turque, Coucou geai, Coucou gris, Chouette hulotte, Martinet à ventre blanc, Martinet noir, Martin-pêcheur d'Europe, Guêpier d'Europe, Rollier d'Europe, Huppe fasciée, Pic vert, Cochevis huppé, Alouette lulu, Alouette des champs, Hirondelle rustique, Hirondelle de rochers, Hirondelle de fenêtre, Loriot d'Europe, Corneille noire, Choucas des tours, Pie bavarde, Geai des chênes, Crave à bec rouge, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange huppée, Mésange à longue queue, Panure à moustaches, Grimpereau des jardins, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Rossignol philomèle, Rougequeue noir, Tarier pâtre, Merle noir, Bouscarle de Cetti, Locustelle luscinioïde, Lusciniole à moustaches, Rousserolle turdoïde, Rousserolle effarvatte, Hypolaïs polyglotte, Fauvette à tête noire, Fauvette orphée, Fauvette mélanocéphale, Fauvette passerinette, Fauvette à lunettes, Cisticole des joncs, Pouillot de Bonelli, Roitelet à triple bandeau, Pipit rousseline, Bergeronnette grise, Bergeronnette printanière, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche écorcheur, Étourneau sansonnet, Moineau domestique, Moineau friquet, Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse, Serin cini, Pinson des arbres, Bruant proyer, Bruant zizi
Mammifères :
Renard roux, Blaireau européen, Lièvre d'Europe, Lapin de garenne, Ragondin
Papillons de jour :
Sylvaine, Flambé, Machaon, Piéride de la rave, Piéride du navet, Piéride du chou, Marbré-de-vert, Aurore de Provence, Souci, Citron de Provence, Citron, Cuivré commun, Tircis, Mégère (Satyre), Tityre (Ocellé rubané), Myrtil, Demi-deuil, Échiquier d'Occitanie, Sylvain azuré, Vulcain, Belle Dame, Hespérie de la Houque
Papillons de nuit :
Moro-sphinx, Ramoneur, Ecaille fermière, Zygène de la filipendule
Odonates :
Caloptéryx éclatant, Ischnure élégante, Anax empereur, Crocothémis écarlate, Orthétrum réticulé, Sympétrum à nervures rouges, Sympétrum méridional
Névroptères :
Ascalaphe soufré
Amphibiens :
Cistude d'Europe, Lézard vert occidental, Lézard des murailles, Crapaud calamite, Rainette méridionale, Grenouille verte