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24 septembre 2020

Quand la pluie reparaît...

Le ciel est gris…

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Le ciel gris s'est ouvert en deux, laissant s'échapper des averses prodigieuses que nous n'avions plus vues tomber depuis des mois. On s'habitue à la sécheresse et au ciel bleu. Depuis le début de l'après-midi, de lourds nuages venus du sud-ouest s'amoncellent et nous mangent le soleil. A l'heure du goûter, une première averse s'écrase en torrent sur le sol si sec qu'il s'apparente au béton.

 

Petite vague de désinscriptions... C'est habituel lorsqu'il pleut tant. La balade risque effectivement d'être moins bucolique que les précédentes qui bénéficiaient d'une météo résolument estivale. Mais point d'annulation car bien malin celui qui prétend connaître l'avenir.

 

Le seul moyen de le savoir est d'y aller.

 

Notre petit groupe incomplet arrive au cœur de la forêt et prend sur la tête une ondée faible qui tient davantage du crachin breton de courte durée. Juste le temps d'enfiler les vestes imperméables et de protéger le matériel photo que la pluie s'éloigne arroser d'autres lieux. Le ciel reste toutefois chargé.

 

En contre partie du temps maussade, la forêt est calme. Pas un promeneur. Ce qui tranche également avec les jours précédents. Nous n'avons pas encore doublé la dernière maison du hameau que nous voyons passer devant nous – à une dizaine de mètres – une biche et son faon. Observation mutuelle durant une vingtaine de seconde et les animaux s'éloignent sans panique. Cent mètres plus loin et de l'autre côté du chemin, ce sont quatre biches adultes que nous voyons passer entre les arbres. Le cerf, derrière ses dames, ferme la marche mais recule rapidement et fait demi-tour. Nous n'aurons que le temps de l'apercevoir.

 

Un bon début alors que nous entendons notre premier cerf bramer à 19h00. Merci à la pluie d'avoir préservé la tranquillité des lieux. Les animaux sont déjà sortis, bien plus tôt que de coutume lorsque les promeneurs sillonnent le bois toute l'après-midi. Nous retrouvons le cerf un peu plus loin. Mais une nouvelle fois, il se défile et s'éloigne à couvert.

 

Le chemin sableux a perdu de sa profondeur. Des flaques résiduelles le détrempent encore. Des empreintes y sont marquées. Mais des empreintes aux bords émoussés, délavées par les averses. Des animaux sont passés par ici, mais cela date d'avant la pluie. Ce matin ? La nuit précédente ? Bientôt, des empreintes fraîches. Le sable retourné est encore sombre. Un animal à traversé le chemin et sauté la clôture basse il y a une heure à peine.

 

Le maître des lieux…

 

Durant notre marche, deux cerfs brament. De loin en loin. Un coup de gueule ici, un autre là. Rien de fracassant, mais des contacts auditifs réguliers. Avant d'arriver à la clairière au bord de laquelle nous avons prévu de pique-niquer, trois nouveaux animaux passent en courant sur notre gauche. Deux biches adultes et le faon de l'une d'elle courent le long de la pente au milieu des bruyère en fleur. L'apparition est magnifique. Les animaux s'arrêtent et se retournent pour nous observer. Quelques clics d'appareils photo mais la lumière est si basse en sous-bois que nous n'espérons rien quant à leur qualité. Dix cervidés avant même d'atteindre notre lieu privilégié d'observation. Un exploit inédit cette année.

 

Lorsqu'enfin, nous arrivons à destination. Un cerf brame en direction de « notre » clairière. Un autre lui répond sur notre droite et un troisième sur notre gauche. Lorsque nous découvrons la prairie, une douzaine d'animaux occupent le centre. Des biches et leurs faons du printemps. Mais le cerf est là lui aussi. Majestueux. Onze corps : six sur le bois gauche et cinq à droite. Sans doute pas très âgé mais déjà doté d'une prestance indéniable. Les animaux ont immédiatement perçu notre présence. Après nous avoir contemplé – jaugé – ils retournent vaquer à leurs occupations. Les biches grignotent tandis que le cerf parade, s'approche des biches qui s'éloignent, fait le tour du propriétaire. Une biche reste néanmoins immobile et ne nous quitte pas des yeux : la guetteuse qui donnera l'alerte à tout le groupe si nous nous approchons trop. A environ 300 mètres, les cervidés ne montrent aucune crainte. Tout à coup, le cerf relève la tête et brame longuement. Si les biches ne réagissent pas – aucune n'est visiblement en chaleur ce soir – notre groupe se montre très impressionné. Le son et l'image.

 

Le manège va durer près d'une demi-heure. Puis la harde s'éloigne et pénètre en sous-bois sans s'éloigner de la lisière. La guetteuse reste à sa place sans bouger un cil. C'est pour nous le signal du pique-nique. Il est 20h15 et la lumière ne réside plus que dans nos souvenirs. Lorsque les animaux ressortent, ils ne sont plus que des silhouettes sombres. Les pointes blanches des bois du cerfs tranchent encore sur le fond sombre de la végétation. Plus d'autre brame que celui de « notre » ténor. Les autres se sont tus.

 

A la nuit tombée, notre groupe reprend sa marche. Car les animaux sont maintenant invisibles, happés par les ténèbres. Et pour nous réchauffer car l'humidité de l'air commence à transpercer nos couches de vêtement. L'été a laissé place à l'automne et nos chaudes soirées en forêt ont disparu.

 

Deux autres cerfs brament à notre retour aux véhicules. De belles voix, fortes et rauques qui viennent clôturer agréablement cette sortie sans pluie. Les courageux se félicitent d'avoir tenu bon. De ne pas s'être laissés impressionner par les précipitations de la fin d'après-midi. Et d'être sortis au cœur d'une si belle forêt. Quelques Vers luisants s'allument sur notre passage dans les derniers mètres. Eux aussi tentent d'attirer un conjoint pour se reproduire et engendrer la génération suivante.

 

La sortie s'achève. Nous sommes heureux. D'avoir entendu au moins cinq cerfs bramer. Mais surtout d'avoir pu les admirer au milieu de la nature. De les avoir observés en pleine forêt – chez eux. Notre route a croisé celle d'une vingtaine d'animaux. Ce qui constitue une excellente soirée.

 

Liste des espèces

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Oiseaux :

Héron cendré, Pigeon ramier, Pic vert, Pic épeiche, Corneille noire, Geai des chênes, Mésange nonnette, Mésange à longue queue, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Rougegorge familier, Merle noir, Pouillot véloce, Roitelet à triple bandeau, Pinson des arbres

 

Mammifères :

Cerf élaphe

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