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26 septembre 2020

Un herbier d'automne...

La forêt se colore d'automne…

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Une belle journée d'automne. Avec ses pans de ciel bleu, ses écharpes de nuages qui parfois viennent voiler le ciel et s'intercaler entre le soleil et nous. Et son soleil justement : plus aussi haut qu'en juillet. Plus aussi chaud non plus. Car la température a bien chuté depuis le très récent équinoxe. Tout juste une dizaine de degrés au thermomètre au meilleur de la journée. C'est tout juste le tiers de ce qu'il affichait en début de semaine.

 

La transition est glaciale.

 

Mais la balade promet d'être belle car le beau temps est là et la forêt se pare lentement de ses couleurs d'automne. Les marronniers sont déjà passablement grillés – leurs feuilles rousses et desséchées jonchent le sol par centaines. Les chênes encore verts produisent leurs glands à profusion. L'occasion de nous pencher sur les critères qui distinguent le Chêne pédonculé et le Chêne sessile : une histoire de glands, de feuilles et de pédoncules dont il faut se souvenir pour ne pas se mélanger les pinceaux. Les charmes jaunissent déjà. Les Alisiers torminaux eux passent à l'orange puis au rouge. Un peu comme les feux tricolores.

 

Dans les houppiers, des oiseaux volettent à la recherche de leur nourriture. Mais ils se montrent discrets. L'après-midi et l'automne ne les incitent pas aux vocalises. Plutôt au gavage pour soit poursuivre leur migration vers le sud, soit prendre des forces et affronter le froid qui pointe le bout de son nez. La voix forte de la Sittelle torchepot qui arpente les grosses branches au-dessus de nos têtes. Les Rougegorges familiers et les Pouillots véloces qui piaillent dans les buissons bordant notre chemin. Et le « Tic » métallique du Pic épeiche qu'on entend au loin.

 

Le jeune sous bois proche de la lisière que nous avons découvert au début de la sortie laisse bientôt place à une grande futaie de chênes âgés de un à deux siècles. Changement de décor. Les espèces de lisière comme le frêne, l'aubépine, le peuplier ou l'orme cèdent la place aux espèces forestières, dominées par le chêne et le charme. Et dans une moindre mesure, le hêtre.

 

Notre collecte de feuilles avance au fur et à mesure de notre progression. Des feuilles colorées ou encore vertes. Ramassées par terre ou directement cueillies sur l'arbre. Nos sacs se remplissent peu à peu.

 

Avez-vous entendu ?

 

Le vent qui souffle fort depuis le matin bruisse dans les branches. Les houppiers agités couvrent une partie des bruits du sous-bois. A un moment, il nous semble entendre un cerf bramer. Au loin. Mais nous ne parvenons pas à l'entendre correctement si bien qu'un instant plus tard nous doutons de notre ouïe. Avons nous rêvé ? Nous ne le saurons jamais.

 

Le dernier tronçons de notre sortie longe un petit étang qui n'a plus d'étang que le nom. A sec, il est couvert d'une épaisse végétation constituée en majorité de joncs. Dans la lumière qui décline déjà, qui se fait plus oblique, des dizaines de libellules volent et profitent des derniers rayons du soleil. Dans le contre-jour, leurs ailes transparentes scintillent à chaque battement. Nous nous approchons pour en découvrir quelques-unes posées sur le sol de la berge. Des Sympétrums sanguins, une belle espèce au thorax et à l'abdomen rouge vif qui sont connus pour voler tardivement en saison – souvent jusqu'en octobre.


Avec ce nouveau milieu, nous enrichissons notre cueillette avec quelques espèces d'arbres aimant la proximité de l'eau. Le plus caractéristique d'entre eux est l'Aulne glutineux. Ses fruits encore jeunes vont nourrir de nombreux oiseaux durant tout l'hiver : mésanges, linottes et chardonnerets en tête. Ainsi qu'une autre espèce qui lui est étroitement associé : le Tarin des aulnes. D'ailleurs, nous entendons les cris des premiers migrateurs tout juste arrivés dans nos Yvelines. Le Tarin des aulnes est en effet une espèce nordique nichant au Royaume-Unis, en Allemagne, en Scandinavie et jusqu'en Russie. Il vient passer l'hiver chez nous, au sud. Les premiers atteignent l'Ile-de-France au mois de septembre. Ils resteront jusqu'à la fin du mois de mars.

 

La sortie s'achève avec un sac plein de feuilles. Il va maintenant falloir les faire sécher afin qu'elles ne pourrissent pas. Et les presser sous une pile de livres lourds durant quelques semaines avant de les placer dans un herbier, sur des pages blanches de papier canson. L'automne ne fait que débuter. Nous aurons encore l'occasion d'étoffer notre moisson et de compléter notre herbier. Merci à tous d'être venus.

 

Liste des espèces

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Arbres et arbustes :

Alisier torminal, Aubépine monogyne, Aulne glutineux, Bouleau verruqueux, Bourdaine, Châtaignier, Charme commun, Chêne pédonculé, Chêne rouge d'Amérique, Chêne sessile, Eglantier, Frêne européen, Fusin d'Europe, Hêtre fayard, Marronnier d'Inde, Merisier, Noisetier commun, Orme champêtre, Peuplier d'Italie, Peuplier noir, Peuplier tremble, Sorbier des oiseleurs, Tilleul à petites feuilles, Troëne commun

 

Oiseaux :

Canard colvert, Pigeon ramier, Tourterelle turque, Pic épeiche, Corneille noire, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Grimpereau des jardins, Troglodyte mignon, Sittelle torchepot, Rougegorge familier, Grive draine, Pouillot véloce, Roitelet huppé, Bergeronnette des ruisseaux, Chardonneret élégant, Tarin des aulnes

 

Mammifères :

Ecureuil roux

 

Libellules :

Sympétrum sanguin

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