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Septembre 2020

La Lozère aux portes de l'automne

Vendredi 11...

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Imaginez un cirque minéral. Version Grand-Canyon : cinq-cents mètres de profondeur, le double en largeur. Le Tarn s’écoule devant nous, décrit un arc de cercle, venant de l’est et filant vers le sud. Quelques canoés rayent la surface de l’eau.

 

Dans le ciel bleu, nos premiers Vautours fauves cerclent avec nonchalance. Leur vue perçante leur permet de fouiller le sol depuis les airs. Ballet des rapaces et des nuages qui s’amoncellent davantage à chaque minute. Un petit vent léger rafraîchit peu ou prou une atmosphère lourde, humide. Des Craves à bec rouge jouent le long des parois. Deux Faucons crécerellettes voltigent eux aussi : ambiance « Europe du Sud » avec ces oiseaux remontés d’Espagne pour trouver en altitude et plus au nord des zones riches en criquets et en sauterelles.

 

Pour gagner le Causse Méjean – but de notre périple – il nous faut traverser le Tarn. Routes en lacets pour descendre au fond de la gorge. Routes en lacets pour remonter de l’autre côté et arriver sur le théâtre de nos balades des jours prochains. Causse nu : juste trois arbres qui se battent en duel (rire !) Pour le reste, de la steppe à graminées à perte de vue. Quelques buissons d’aubépines et d’églantiers ici. Un genévrier et un buis là. Et les sommets bleutés barrant l’horizon. Le Massif du Mont Aigoual (1565m) au sud-est. Celui du Mont Lozère (1699m) au nord-est.

 

Dépaysement garanti !

 

Le ciel maintenant bien couvert laisse toutefois filtrer une belle lumière de fin d’après-midi. Avec septembre, les jours se font plus courts. La lumière rasante souligne chaque accident de terrain. Les cultures sont peu importantes sur ce sol pauvre et assoiffé. Des troupeaux de brebis paissent une herbe jaune d’or poussant sur un sol caillouteux. L’élevage représente ici l’essentiel des activités agricoles.

 

Plus loin, les chevaux de Przéwalski arpentent un paysage ressemblant à leur Mongolie originelle. Des chevaux au profil singulier. Silhouette trapue, taillée à la serpe. Grosse tête et crinière rase. Leur robe orangée s’harmonise parfaitement avec la steppe desséchée au soleil couchant. Une jeune Piegrièche méridionale chasse les insectes non loin de nous. Un Torcol fourmilier perché au sommet d’un buisson se laisse admirer avant de descendre à terre en quête d’insectes. Quelques Tariers des prés sautillent d’un coup d’ailes d’un buisson à l’autre : nous sommes en pleine période de migration pour cette belle espèce qui se raréfie dangereusement d’année en année.

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Arrivée à notre auberge caussenarde. Stop.

On investit les lieux On s’installe. Stop.

Le chef nous a mitonné un repas de fête pour notre premier soir. Stop.

Gravelax de saumon en entrée suivi d’une jambette d’agneau aux légumes. Stop.

Balade digestive à la nuit tombée. Stop.

Pas une lumière, pas un bruit… Et pas de brame non plus. Stop.

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Samedi 12...

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Première balade au lever du jour, avant le petit déjeuner. Le ciel s’éclaircit à l’orient, se pare de rose tandis qu’au fond de la vallée une brume blanche et épaisse couvre le sol. Impression d’être au-dessus des nuages, une mer d’humidité diaphane à nos pieds. Ambiance féérique d’un début de journée prometteur.

 

L’Alouette lulu chante comme si nous étions encore au printemps. Des Pipits des arbres en migration se suivent dans le ciel. Seuls leurs cris qui tombent sur nos têtes nous permettent de les repérer le long de leur route vers l’Afrique. Des petites bandes de Bergeronnettes grises et Bergeronnettes printanières pausent dans les prés aux pieds des brebis. Les ovins se déplacent dans l’herbe durant leur repas et dérangent des insectes qui s’envolent alors. Les bergeronnettes profitent de l’aubaine pour les capturer.

 

Après un petit-déjeuner gargantuesque, notre petit groupe se dirige vers le mont Gargo, point culminant du causse. En chemin, deux beaux Renards roux s’enfuient à notre arrivée après une observation mutuelle de quelques secondes. Des papillons par dizaines butinent les fleurs qui piquent le causse de taches de couleur. Des Agrestes, des Soucis, des Procris, des Fluorés, des Silènes, un Faune, un Mercure…

 

L’air chaud nous caresse le visage. Heureusement, un vent léger vient nuancer les 30°c affichés par le thermomètre. Mais la montée sur le Gargo est éprouvante et le sommet (1247m) est atteint avec un soulagement certain. Du haut de notre nid d’aigle, la vue est imprenable sur 360°. Mont Aigoual et Mont Lozère sous nos yeux. Montagnes de Margeride un peu plus loin au nord. Monts de l’Aubrac au nord-ouest. Rouergue au sud-ouest. Une immersion en pleine nature, sans ville, sans village ni route visibles. Le causse est l’une des régions les plus isolées de France avec 1.3 habitant au kilomètre carré. La commune de Hure-la-Parade sur laquelle nous sommes ne compte que 250 habitants dispersés sur une quinzaine de hameaux.

 

Une recherche du rare Pluvier guignard s’organise. Ce petit limicole qui niche dans la toundra arctique a pour habitude de s’arrêter durant sa migration sur les sommets pierreux de la Lozère et des Pyrénées (entre autres). C’est lui que nous espérons trouver ici. Mais les recherches demeurent vaines. Pas de guignard aujourd’hui. Nous nous consolons avec de nombreux de Traquets motteux. L’un d’eux très confiant se laisse approcher. Un beau plumage émaillé de chamois, de gris, de blanc et de noir. Un oiseau très photogénique que nous admirons longuement.

 

A la mi-journée, dans la chaleur du moment, des rapaces s’invitent dans le ciel. Des Vautours fauves en maraude passent dans le paysage sans un mouvement d’ailes. Silhouettes massives glissant avec élégance à la recherche de la carcasse d’un animal mort. Deux Aigles royaux apparaissent. Haut et assez loin. Mais leurs longues ailes étroites les distinguent immédiatement des vautours plus grands encore et plus robustes. Les aigles montent en altitude et s’éloignent en direction du sud, nous tournant le dos. Un Faucon pèlerin et un Epervier d’Europe se succèdent l’un derrière l’autre.

 

En milieu d’après-midi, la redescente s’organise. La chaleur est forte. L’ombre inexistante. Le seul arbre à des centaines de mètres à la ronde accueille plusieurs oiseaux comme un radeau salvateur au milieu de l’océan. Des Rougequeues noirs. Un Rougequeue à front blanc. Un Tarier des prés. Un Pouillot fitis. Une magnifique Huppe fasciée s’envole à tire d’ailes pour aller se poser au centre d’un genévrier non loin de là.

 

Le retour se fait en hors-piste. Balade au travers du causse. Loin des chemins et de toute forme d’habitation. De la steppe, des buissons, de la rocaille. On s’imagine loin de tout, en territoire indien avec la vague impression de nous enfoncer vers l’inconnu. Nous n’aurions pas été surpris en voyant débouler une troupe de bisons, Eloïse-Cheveux-au-vent (la célèbre squaw de l’ouest américain) les poursuivant sur son fringant double-poney. 

 

Hugh !

 

Revenus aux véhicules, un magnifique Circaète Jean-le-Blanc passe au vol au-dessus de nous. Un rapace magnifique au plumage très pâle. Nous découvrons quelques instants plus tard – en visionnant les photos sur l’écran de nos appareils – que l’oiseau tient un serpent dans son bec. Reptile que nous n’avons pas remarqué en l’observant aux jumelles.

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Apéro dans la petite ville de Florac. Stop.

A une terrasse à l’ombre de platanes centenaires. Stop.

Ce soir, le chef nous a préparé un délicieux carpaccio de bœuf. Stop.

Suivi d’un non moins délicieux pavé de truite. Stop.

Début de nuit dehors sous la voûte étoilée. Stop.

Avec les appareils photo braqués sur la Voie Lactée. Stop.

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Dimanche 13...

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La balade matinale ne fait pas recette au lever du jour. Deux participants courageux pour affronter la grande fraîcheur matinale. L’ouverture de la chasse ponctue ce début journée de gilets oranges. Accompagnés de coups de feu si peu nombreux que nous aurions pu les compter. Les oiseaux ne semblent pas affolés par ce début de saison. Verdiers, Linottes mélodieuses, Pinsons des arbres, Pipits des arbres, Pipits rousselines, Moineaux soulcies. Notre liste d’oiseaux s’allonge. Un cerf brame au loin. Timidement. Deux ou trois coups de gueule pour nous montrer qu’il est là, puis s’en retourne et se tait.

 

Mieux vaut pour lui de rester planquer aujourd’hui !

 

La journée est consacrée au chaos rocheux de Nîmes-le-Vieux. Un enchevêtrement invraisemblable de cailloux, de rocs, de rochers. Un territoire lunaire fait de minéral auquel s’agrippe une végétation anecdotique.

 

La forte chaleur nous cogne la tête. Nous rougit les bras, la nuque et les mollets découverts. La crème solaire s’étale généreusement. Nous donne un curieux look où bronzage et coups de soleil sont saupoudrés d’une couche blafarde du plus bel effet.

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Les Craves à bec rouge chahutent tout au long de cette journée estivale. Dans leur livrée noire de jais où contrastent bec et pattes rouges, les petits corvidés volent, se poursuivent, tournent, jouent autour du chaos par dizaines.

 

Nous prenons beaucoup de temps pour observer oiseaux et insectes. A l’ombre des plus gros rocs, nous les admirons évoluer dans l’air chaud. Au moins deux ou trois Circaètes Jean-le-Blanc passent fréquemment à notre hauteur. Une fois vers la gauche, la fois suivante vers la droite. Le coin est le rendez-vous des reptiles et constitue pour ce rapace un garde-manger toujours achalandé.

 

Nous avons même craint que le circaète ne s’attaque aux gros godillots de randonnée. Car à la pause déjeuner, une chaussure disparaît mystérieusement. L’un de nous se retrouve à sillonner le causse à cloche-pied à chercher son bien disparu. Mais notre groupe – très soudé – s’est naturellement associé à cette folle quête. L’objet est retrouvé au bout de quelques minutes. Abandonné au pied – sans jeu de mot – d’un rocher proche de notre zone de pique-nique. Sans doute un rapace l’aura prise pour une proie lézardant au soleil et l’aura relâchée une fois son erreur constatée.

 

Ouf ! Plus de peur que de mal…

 

Le thermomètre grimpe à 31°c. La pierre concentre la chaleur et rend la zone passablement brûlante. Des perles liquides mouillent nos tempes. Les gosiers s’assèchent et nécessitent des pauses nombreuses pour nous hydrater. Les papillons, eux, sont à la noce. Des Agrestes volent en tous sens. Des Fluorés piquent les lieux de tâches jaunes et blanches. Un Némusien butine une fleur mauve. Un Moiré automnal nous rappelle que nous sommes en montagne et à la fin de l’été. Trois Faucons crécerellettes fréquentent eux aussi le secteur. Nous les observons à plusieurs reprises au cours de la journée.

 

Au milieu de l’après-midi, lavé de notre énergie – évaporée au soleil – notre petit groupe descend de la montagne. Non pas à cheval, mais par la route en suivant les contreforts des Cévennes. Pour finir naturellement en bas, au bord de l’eau, là où le Béthuson se jette dans la Jonte. Deux petites rivières au débit famélique en cette période de sécheresse prolongée.

 

Des Bergeronnettes des ruisseaux inspectent les berges. Silhouettes très élégantes, les oiseaux hochent leur longue queue noire et blanche. Leur poitrine et leur ventre jaunes font d’eux des oiseaux magnifiques. Des papillons butines les arbustes fleuris. Des Vulcains, des Paons du jour, des Citrons, des Tabacs d’Espagne. Et même un superbe mâle de Citron de Provence. Une Mante religieuse est découverte sous une grosse fleur en train de dévorer une abeille fermement maintenue dans ses bras puissants.

 

Mais les vedettes des lieux sont les Cincles plongeurs. Sorte de Merle d’eau aux flancs rondouillards, les oiseaux marchent au milieu du ruisseau et, plongeant la tête sous l’eau, fouillent les interstices entre les pierres à la recherche d’un petit crustacé ou d’une larve dont ils se nourrissent. Nous observons au moins trois jeunes de l’année. Dont un fort près dans une portion peu éclairée du cours d’eau – en montagne, le soleil disparaît vite derrière une crête.

 

Tartare de truite et moult petits légumes. Stop.

Suivi d’une pièce de veau pour ce troisième dîner plein de saveurs. Stop.

Soirée en lisière d’une forêt de pins pour écouter le brame. Stop.

Bien timide à l’image de ces deux derniers jours. Stop.

Un Oedicnème criard pousse un cri sous la nuit étoilée. Stop.

La galaxie d’Andromède est observée aux jumelles. Stop.

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Lundi 14...

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La journée débute vers 6h15 lorsque les premiers naturalistes que nous sommes quittent la douceur de la couette pour affronter la fraîcheur de cette fin de nuit. Pas encore de lueur à l’est – ou si peu. La nuit bien sombre nous réserve une belle surprise : un fin croissant de lune en conjonction avec Vénus à quelques degrés d’elle. L’étoile du berger troue la nuit d’une lumière blanche puissante. C’est l’astre le plus lumineux après le soleil et la lune. Une lumière cendrée éclaire la partie ombrée de la lune. Cette partie sombre n’est pas directement éclairée par le soleil, mais par la lumière de celui-ci que reflète la Terre. Lorsque le croissant de lune est étroit comme ce matin, la lumière cendrée devient bien visible. La très belle constellation d’Orion s’élève au-dessus de l’horizon sud.

 

Au lever du jour, un Aigle botté phase sombre passe au vol au-dessus de nous. Sans s’arrêter. Poursuivant en ligne droite sa route qui va le conduire jusqu’en Afrique sur sa zone d’hivernage. Pas une observation de qualité car la lumière encore faible laisse le migrateur dans l’ombre et nous permet d’observer que sa silhouette.

 

Journée crapahute en ce lundi. Nous allons randonner le long des gorges. De la Jonte d’abord, puis du Tarn. Dans les bois de pins d’abord, puis au bord du vide. Des paysages grandioses – vertigineux – qui nous font nous sentir bien petits. D’immenses cheminées calcaires se dressent vers le ciel. Sillonnées de corniches et creusées de cavités, elles accueillent une population nicheuse de plusieurs centaines de couples de Vautours fauves. Les Vautours moines, beaucoup plus rares s’y reproduisent également. Ils sont les stars de notre périple d’aujourd’hui.

 

Dès 10h00 la chaleur crée des courants thermiques ascendants. Les grands rapaces les utilisent pour grimper sans effort en altitude et se laisser ensuite glisser sur plusieurs kilomètres à la recherche de nourriture. Des groupes se forment. Des « pompes » réunissant parfois plusieurs dizaines d’individus cerclant avec lenteur et majesté pour profiter le plus longtemps possible de ces ascenseurs providentiels qui leur permettent d’économiser beaucoup d’énergie. Cette loi du moindre effort est à privilégier lorsqu’on doit trouver seul sa nourriture, qu’on ne s’attable pas chaque jour et que la disette peut s’abattre à tout instant.

 

Chaque vautour est admiré. Et « vérifié » car nous cherchons le Vautour moine parmi les Vautours fauves. L’aiguille parmi la botte de foin. Le premier n’est découvert qu’à la pause déjeuner après trois bonnes heures de recherche. Un très bel adulte sortant de derrière une crête et glissant – souverain – dans l’air chaud. Le moine passe à proximité de nous. L’observation est magnifique. Quelques minutes plus tard, un second oiseau suit une trajectoire analogue bien que plus éloignée de nous. Deux oiseaux qui nous enchantent. Concrétisation de nos vœux.

 

L’après-midi chauffe dur. Les roches calcaires renvoient la chaleur et la concentre à leur base. On boit beaucoup. Et on avance en regardant partout : à nos pieds pour ne pas trébucher, devant nous nous pour admirer le paysage et en l’air pour guetter notre ami le Gypaète qui nous échappe depuis le début du séjour.

 

Après une descente passablement raide, nous découvrons un spectacle grandiose. Deux vases – deux cheminées calcaires colossales – trônent fièrement devant nous. Au bord du vide, nous avançons sur un sentier étroit (mais sûr) dans un paysage parmi les plus beaux que l’on puisse rêver. Les Vautours fauves volent au-dessus de nous et dans le cirque autour des vases. Sur un promontoire rocheux qui s’avance au-dessus de la gorge, nous marquons une petite pause. Le long des parois, le vent s’accélère et balaie notre péninsule. Décoiffant mais agréablement rafraichissant – on démêlera nos cheveux plus tard !

 

Après un col, nous quittons les gorges de la Jonte pour redescendre dans celles du Tarn. Deux immenses canyons qui convergent et débouchent un peu plus en aval de notre position. Si proches l’un de l’autre que notre randonnée les longe tous les deux. Dans les falaises qui nous surplombent, des Vautours fauves se posent. Arrivent au vol, sortent les aérofreins et, serres en avant, investissent des corniches inaccessibles à tout ce qui ne porte pas d’ailes. Un jeune bien plumé mais peut-être pas encore volant bat des ailes sur l’une d’elles. A côté de lui, un adulte semble l’encourager à sauter dans le vide. Allez mon gars ! Tout va bien se passer. Le minot incrédule ne tente pas encore la grande aventure qui a tant fait rêver Icare. Peur de se brûler les ailes à son tour ? La peur du vide existe-t-elle chez les oiseaux ? A moins que le jeune ne soit pas encore prêt.

 

Cette randonnée achevée et après une bonne rasade d’eau fraîche, nous rendons visite à un vénérable ancêtre. Dans un village caussenard des environs, un arbre pluricentenaire veille sur les environs depuis le lointain règne de Henri IV, premier roi de France et de Navarre. Un Orme champêtre : un rescapé de la graphiose, maladie fongique qui dévaste les populations d’ormes d’Europe et d’Amérique depuis les années 1920. Aujourd’hui, l’Orme champêtre ne subsiste qu’en haie et dans les bocages ou en lisière de forêt. Dès que ses branches atteignent un diamètre de quatre à cinq centimètres, l’arbre est infecté via l’insecte vecteur de la maladie, le Scolyte de l’Orme. L’arbre meurt alors rapidement et seuls les plus jeunes sont encore en vie dans nos campagnes. A l’exception de quelques rescapés dont celui que nous avons sous les yeux est le doyen. Cet individu est en effet le plus gros et le plus vieux de France. Parmi les quinze plus gros de la planète.

 

Encore un bon dîner fait de mets délicats. Stop.

Crépinette de veau aux épinards sur lit de lentilles. Stop.

Suivi d’une fabuleuse pièce de boeuf. Stop.

Sortie sous la voûte étoilée pour digérer. Stop.

Où nous trouvons un « M » au cœur de la constellation du Sagittaire. Stop.

A bien y regarder, on trouve également des « I » et des « L » un peu partout. Stop.

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Mardi 15...

 

​Dernière journée du séjour et celle qui doit nous remonter en Ile-de-France. Nous choisissons de changer de décors et troquons le vaste plateau dénudé du causse par le vaste plateau dénudé de l’Aubrac. Aux confins de la Lozère, de l’Aveyron et du Cantal, l’Aubrac est un plateau d’altitude compris entre 1100 et 1469 mètres. Très différent des causses par bien des aspects, l’Aubrac est aussi austère qu’envoûtante. Plus de calcaire mais du basalte et du granite. De l’eau partout, sous forme de belles rivières, de ruisseaux, d’étangs et de tourbières. Les bovins remplacent les ovins. Et un climat bien plus âpre : seulement 22°c au meilleur de l’après-midi contre 34 sur les causses.

 

Nous arrivons pour l’heure du déjeuner. Une excellente table est réservée pour nous depuis six longues semaines. Un buron reconverti en restaurant au succès si phénoménal que les clients doivent patienter longtemps avant de pouvoir y savourer la meilleure viande que vous ayez dégusté. Pièces de bœuf et aligot au menu. Avec des petites patates sautées savoureusement aillées. Le repas est copieux et un passage par les chaises longues idéalement placées au soleil s’impose en attendant le café. Jumelles et appareils photos en main, nous observons/photographions les Circaètes Jean-le-Blanc et les Milans royaux qui passent fréquemment au-dessus de nous. Au moins quatre circaètes et une dizaine de milans arpentent ce bout de plateau. Passant parfois très près.

 

Dur de nous arracher à une telle retraite. La sieste nous appelle si fort que nous manquons de peu d’y succomber. Mais nous nous remettons en chemin – un besoin impérieux après un tel repas. Nos pas nous emmènent vers une cascade haute de trente mètres. La sécheresse qui touche aussi cette région portant très humide affecte la chute d’eau réduite à un filet.

 

Quelques Hirondelles rustiques passent au vol en migration. Pas le vol rapide, pas la fuite en avant comme on peut l’observer à la fin de septembre et durant le début du mois d’octobre. Mais un vol un peu indolent d’oiseaux migrant vers le sud sans empressement. Des oiseaux qui ont le temps et qui chasse l’insecte en chemin. Un Circaète Jean-le-Blanc traverse également le ciel à la recherche de son déjeuner et une grosse libellule vient nous tourner autour l’espace d’un instant : une belle Aeschne bleue.

 

Mais l’heure avance sans moyen de la stopper. Stop.

Le départ approche et nous jetons encore un œil ici et là. Stop.

Encore une minute. Encore une. Stop.

Le temps de ranger les affaires et de dire au revoir. Stop.

Nous voilà revenus dans le nord de la France. Stop.

Mais nous reviendrons : en septembre 2021. Le rendez-vous est pris. Stop.

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​Et pour ceux que la Lozère intéresse, voici le lien vers le site de la très dynamique Association Lozérienne pour l'Etude et la Protection de l'Environnement (ALEPE). Y adhérer ne serait pas la plus mauvaise des idées...

https://www.alepe48.fr

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Le buron de Born :

http://www.bastide-nasbinals.com/restaurants/le-buron-de-born/


 

Liste des espèces

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Oiseaux :

Héron cendré, Milan royal, Épervier d'Europe, Buse variable, Aigle botté, Aigle royal, Vautour moine, Vautour fauve, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Faucon crécerellette, Faucon crécerelle, Perdrix rouge, Chevalier aboyeur, Oedicnème criard, Goéland leucophée, Pigeon colombin, Pigeon ramier, Tourterelle turque, Huppe fasciée, Torcol fourmilier, Pic vert, Pic épeiche, Alouette lulu, Alouette des champs, Hirondelle rustique, Hirondelle de rochers, Hirondelle de fenêtre, Grand Corbeau, Corneille noire, Choucas des tours, Pie bavarde, Geai des chênes, Crave à bec rouge, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange noire, Mésange huppée, Mésange à longue queue, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Cincle plongeur, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Rougequeue noir, Rougequeue à front blanc, Tarier des prés, Tarier pâtre, Traquet motteux, Merle noir, Grive musicienne, Grive draine, Fauvette à tête noire, Fauvette grisette, Fauvette passerinette, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Roitelet huppé, Roitelet à triple bandeau, Gobemouche noir, Accenteur mouchet, Pipit farlouse, Pipit rousseline, Pipit des arbres, Bergeronnette grise, Bergeronnette des ruisseaux, Bergeronnette printanière, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche écorcheur, Étourneau sansonnet, Moineau domestique, Moineau soulcie, Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse, Serin cini, Pinson des arbres, Bruant proyer, Bruant jaune, Bruant zizi

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Mammifères :

Chevreuil européen, Cerf élaphe, Renard roux, Lièvre d'Europe, Lapin de garenne

 

Odonates :

Aeschne bleue, Sympétrum sanguin, Sympétrum strié

 

Papillons de jour :

Sylvaine, Machaon, Piéride du navet, Fluoré, Souci, Citron de Provence, Citron, Cuivré commun, Mégère (Satyre), Némusien (Ariane), Procris (Fadet commun), Myrtil, Moiré automnal, Mercure, Hermite, Petite Coronide, Faune, Agreste, Silène, Sylvandre helvétique, Tabac d'Espagne, Petit Nacré, Paon du jour, Vulcain

 

Papillons de nuit :

Moro-Sphinx, Ecaille chinée, Zygène de la petite coronille

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