4 juillet 2020

Des insectes et des photos...

Sortez vos appareils…

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Cette après-midi, notre randonnée contemplative s'est muée en atelier photo. Munis de nos appareils, nous prenons le prétexte des insectes pour réviser – ou apprendre – des notions comme la distance minimale de mise au point, la focale, la sensibilité (les fameux ISO), la profondeur de champ ou encore la vitesse d'obturation. Réflexes, hybrides, bridges ou smartphones : à chacun son jouet.

 

Aujourd'hui, il va falloir un peu monter dans les tours. La couche nuageuse épaisse ne se craquelle qu'en de rare occasions. Il fait chaud – lourd – mais la luminosité n'est pas très importante. Les objectifs ouvrant à F2,8 sont à la fête. Ceux – plus modestes – se limitant à F5,6 voire F6,3 nous obligent à composer. Augmenter les ISO, nous contenter d'une profondeur de champ moindre, abaisser la vitesse d'obturation. A chaque situation son réglage.

 

Une photo de papillon est plus belle lorsque l'insecte se détache sur un fond flou. Pour un paysage, arrière et avant plans peuvent être nets tous les deux. Et il nous faut rester attentif à la lumière qui change sans cesse. Débrayer les modes automatiques qui sont faits de compromis pour être polyvalents mais qui ne conviennent pas toujours au besoin précis de l'instant.

 

Sur les lattes de bois du caillebotis, un couple d'Orthétrums bruns prend le soleil. La femelle brune ou grisâtre. Le mâle d'un magnifique bleu ciel. Attendre que ces libellules posent et restent tranquilles. Car les cadrer lorsqu'elles volent relève de l'exploit. L'autofocus de l'appareil doit ensuite être extrêmement rapide pour faire la mise au point et permettre le déclenchement avant que l'insecte ne sorte de la photo.

 

Nous sommes nombreux à avoir essayé ! Mais peu à avoir réussi...

 

Le chemin se poursuit le long d'une haie de Reines des prés, de très belles fleurs blanches très délicates poussant sur des terrains humides. De nombreux papillons virevoltent ici et là dans la végétation dense du marais. Trois espèces de piérides : la Piéride du chou, la Piéride de la rave et la Piéride du navet se laissent admirer. Et photographier. Un petit papillon aux ailes noires apparaît soudain et pose sur une fleur de circe. Une Carte géographique – c'est son nom. Très belles ailes noires barrées de blanc et d'orange. Et très photogénique.

 

Des papillons omniprésents...

 

Paons du jour, Tristans, Vulcains, Citrons... Notre moisson de papillons de jour augmente à chaque minute. Malgré le ciel couvert ceux-ci volent en nombre, profitant de la chaleur humide qui règne cette après-midi. Mais un papillon de nuit est découvert posé sur une feuille. Ailes antérieures noires ponctuées de blanc. Ales postérieures rouge vif. Une splendeur portant le nom d'Ecaille marbrée. Papillon de nuit, mais aux mœurs diurnes (eh oui...), l'écaille s'envole après avoir été saisie par notre petit groupe, ravi de la rencontre.

 

Une Bondrée apivore – un rapace de la taille d'une Buse variable – survole le site l'espace d'une minute. Trop haute pour attirer à elle les téléobjectifs. Les Pouillots véloces chantent, tout comme les Fauvettes à tête noire et quelques Gobemouches gris à l'abri de la végétation.

 

Nous parvenons alors à un ponton enjambant une belle mare. Une végétation dense flotte entre deux eaux. De grosses Grenouilles vertes sont là, en surface, à attendre que passe une mouche imprudente. L'un des batraciens attire notre attention. Une Grenouille verte, certes, mais de couleur turquoise. Enorme. Bien nourrie – les insectes ne doivent pas être très attentifs dans le quartier. Ou suicidaires. Les batraciens ne cillent pas. Des statues de pierre attendant le moment propice.

 

Une Gallinule poule-d'eau, communément appelé « Poule d'eau », sillonne la mare accompagnée de ses quatre ou cinq petits. Très jeunes, les poussins sont encore en duvet et ont le crâne chauve. Des libellules quadrillent le secteur. Une immense Anax empereur – l'une des plus grandes libellules européennes – n'a cure des grenouilles qu'elle ne craint pas. Vole à droite, à gauche. Une chandelle foudroyante à la verticale pour redescendre tout aussi brusquement et reprendre ses allées et venues un mètre au-dessus de l'eau. L'anax ne pose pas un instant, patrouillant et chassant avec une constance absolue. Une Libellule fauve au contraire, surveille son territoire depuis une feuille de roseau. S'envole précipitamment pour chasser un intrus ou capturer une proie et revenir à son perchoir favori.

 

Les appareils photo cliquent ici. Cliquent là. Augmenter la vitesse pour l'oiseau qui se déplace. Diaphragmer pour cette grenouille que nous aimerions avoir nette du museau aux pattes. Ouvrir un peu pour compenser la trouée qui s'est refermée dans la voûte de nuages.

 

Après le marais sous les feux de la rampe, c'est l'entrée en forêt. Plus sombre, le sous-bois n'accueille que quelques Tircis et Tristans, papillons forestiers par excellence. Puis, c'est le retour aux véhicules après trois bonnes heures de photos. Nous espérons que quelques bons clichés nous attendent dans la boite pour être révélés sur nos écrans d'ordinateurs, outils devenu indispensable au photographe. Ainsi s'achève une sortie faite de vibration d'ailes et d'émotions devant cette beauté que la nature recèle lorsqu'on sait la découvrir.

 

Liste des espèces

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Oiseaux :

Bondrée apivore, Gallinule poule-d'eau, Pigeon ramier, Martinet noir, Sittelle torchepot, Troglodyte mignon, Merle noir, Fauvette à tête noire, Pouillot véloce, Gobemouche gris, Gobemouche gris, Gobemouche gris, Bouvreuil pivoine, Pinson des arbres

 

Papillons de nuit :

Ecaille marbrée

 

Papillons de jour :

Piéride de la rave, Piéride du navet, Piéride du chou, Citron, Azuré des nerpruns, Azuré commun, Tircis, Myrtil, Tristan, Paon du jour, Vulcain, Robert-le-diable (C-blanc), Carte géographique

 

Odonates :

Caloptéryx éclatant, Caloptéryx vierge, Agrion jouvencelle, Ischnure élégante, Anax empereur, Libellule fauve, Orthétrum brun

 

Amphibiens :

Grenouille verte, et même une Grenouille turquoise