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48

Juin 2020

Juste avant la pluie

Vendredi 5...

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Bien arrivés en Lozère en début d'après-midi. Le ciel est couvert et la végétation encore humide de la dernière averse. Dans les gorges qui s'étirent – béantes – à nos pieds, des écharpes de brume glissent le long des parois abruptes. Les nuages bas rognent les plus hauts sommets. Par intermittence, un léger crachin breton nous enveloppe l'espace de quelques minutes avant de poursuivre son chemin en direction de l'Orient. Il fait 11°c au thermomètre et aujourd'hui la chaleur est tout à fait supportable...

 

Des Vautours fauves tournent lentement à la recherche d'un courant ascendant. Une dizaine, puis une quinzaine parviennent à prendre de l'altitude. Deux ou trois passent tout près de notre groupe dépaysé. Le cri rauque du Grand Corbeau retentit ainsi que ceux beaucoup plus aigus des Choucas des tours et des Craves à bec rouge qui nichent dans ces falaises vertigineuses.

 

Sur le causse, les pelouses rases se piquent de fleurs rose fushia. De très belles orchidées que nous verrons en abondance durant tout notre séjour : des Orchis pyramidaux (Anacamptis pyramidalis). Troquer le téléobjectif pour une focale plus courte. Hop, ces belles fleurs sont dans la boite à images.

 

Nous poursuivons notre périple pour nous rendre sur le causse Méjean, but de notre voyage : route en lacets pour descendre au fond de la gorge, franchir le Tarn sur un très beau pont de pierre et nouvelle route en lacet encore plus belle que la précédente pour remonter sur le plateau qui nous faisait face. Un kilomètre à vol d'oiseau mais une vingtaine par le bitume.

 

Dans les gorges, les Vautours fauves volent, cerclent et posent sur les corniches étroites où leurs jeunes attendent que leurs parents les ravitaillent en viande faisandée – tous les vautours sont des charognards strictes et ne consomment que des animaux morts, assurant ainsi leur rôle essentiel d'éboueurs de la nature. Des Hirondelles de rochers virevoltent autour de pitons rocheux, gagnent des anfractuosités inaccessibles aux prédateurs où elles ont elles aussi leur progéniture affamée.

 

Sur le causse, au bord du précipice, nous cherchons une fleur magnifique. Une espèce rare d'orchidée qui avait à elle seule motivée un précédent séjour. Et que nous avions manqué l'an dernier à cause d'un printemps tardif repoussant la floraison de deux bonnes semaines. Cette année, le printemps très précoce et les fortes chaleurs d'avril et de mai ont au contraire avancé les cycles naturels. Nous avons craint de trouver cette fois les orchidées défleuries, mais nous les découvrons bientôt – splendides – sur un versant nord très pentu. Une quarantaines de pieds de Sabots de Vénus (Cypripedium calceolus) fleurissent à nos pieds. Certains sont effectivement passés, mais beaucoup sont encore en pleine floraison.

 

Photos !

 

Malheureusement, nous découvrons aussi des traces de pillages. Des touffes de fleurs que nous avions observées les années précédentes manquent à l'appel. A leur place, des trous terreux laissés par la pelle avide d'un collectionneur ou de tout autre être humain espérant en tirer un quelconque profit. La station s'étiole ainsi au fil des ans, menacée de destruction par ce besoin exacerbé de possession...

 

Pas d'autre commentaire !

 

D'autres orchidées attirent ici et là nos regards émerveillés. Notre passion à nous est d'admirer ces joyaux botaniques et de les immortaliser sur nos pellicules numériques. Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea), Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), Orchis tâcheté (Dactylorhiza maculata), Orchis brûlé (Neotinea ustulata), Orchis verdâtre (Platanthera chlorantha), Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Une très belle diversité.

 

Quelques papillons aux ailes mouillées sont posés sur la végétation. Incapables de voler, ils patientent, dans l'attente d'un rayon de soleil. Des Gazés (grands papillons blancs aux ailes de vitrail), Mélitées orangée, Mélitées des scabieuses. La liste de notre séjour débute sous les meilleurs auspices.

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Notre hôte nous attendait avec la même impatience que nous avions à le retrouver. Stop.

Après le confinement, son établissement ouvre ses portes ce soir, pour nous. Stop.

Contraintes sanitaires auxquelles nous nous attendions. Stop.

Mais compensées par un dîner extraordinaire que nous avons savouré. Stop.

Balade digestive à la nuit tombée. Stop.

Le Rossignol philomèle chante seul sur scène. Stop.

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Samedi 6...

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La journée commence par une courte promenade autour de notre auberge. C'est une habitude que d'aller goûter l'air frais du petit matin avant de s'attabler devant un copieux petit déjeuner. A 6h30, les plus matinaux du groupes s'élancent sur un étroit sentier. Le temps est gris et du brouillard enveloppe les sommets arrondis des collines environnantes. Cacophonie d'oiseaux, dans le hameau, dans les grands arbres en périphérie des habitations, dans les buissons bordant le chemin, dans l'herbe rase des foins coupés. Des Moineaux soulcies – une espèce très peu commune appréciant les vieilles pierres de la moitié sud de la France, des Rossignols philomèles, des Alouettes des champs, des Alouettes lulus, des Piegrièches écorcheurs, des Fauvettes grisettes... Mais aussi les célèbres « Houp-Houp-Houp » trisyllabiques de la Huppe fasciée, le merveilleux chant de la Fauvette orphée ou encore celui non moins magique du Bruant ortolan. Au sol, une myriade de fleurs. Comme la veille, beaucoup d'orchidées. Mais aussi des tapis de Petite Coronille – jaune d'or –, et de Serpolet – rose et violacé.


 

Après le petit déjeuner, la journée est consacrée au bord oriental du monde et au chaos rocheux de Nîmes le vieux. Les nuages commencent à se déchirer et à laissent filtrer une belle lumière qui met en valeur tout un panel de verts des plus photogéniques. Les Stipes pennés – appelés aussi cheveux d'ange – fleurissent le causse de leurs longs filaments de nacre. Au vent, leur multitude donne une impression de marée déferlant sur des rivages de genévriers et de buis.


 

​Des Vautours fauves volent en contrebas et se hissent à notre hauteur pour nous dépasser bientôt. Un oiseau se pose sur un rocher non loin de nous tandis que les autres partent explorer les lieux à la recherche de nourriture.

 

Le ciel continue de s'ouvrir. Bientôt le bleu domine le gris. A midi, la température monte d'un cran et nous oblige à retirer une ou deux couches de vêtement. Même si le temps reste frais (19°c au meilleur de la journée), le soleil de juin est haut dans le ciel et darde tout ce qu'il peut de rayons. Au soir, les premiers coups de soleil de l'année se feront sentir sur nos visages colorés. Les papillons profitent de l'aubaine pour sécher leurs ailes et voler entre les amas rocheux qui rendent ce paysage un peu lunaire. Mélitées orangées, Argus frêles, Petits Argus, Fluorés, Petites Tortues, Flambés, Céphales... La liste s'allonge et nous consacrons du temps à leur observation. Un Circaète Jean-le-Blanc chasse une partie de l'après-midi à la recherche d'un serpent ou d'un lézard dont il se nourrit.

 

Et justement, de lézards, nous en admirons plusieurs. Des Lézards des murailles, très nombreux dans ce chaos minéral, mais aussi quatre beaux Lézards verts. Longs d'une bonne vingtaine de centimètres, le mâle arbore une livrée verte éclatante rehaussée d'une tête bleu-turquoise. Un couple se montre particulièrement coopératif et se laisse admirer/photographier avec une patience infinie.

 

En fin d'après-midi, nous descendons au bord de la Jonte, belle rivière qui arrose le village de Meyrueis. Les vieilles pierres sont survolées par quantité d'hirondelles (de fenêtre et de rochers) et de Martinets noirs. Nous nous installons à une terrasse – notre première post-confinement – et étanchons, qui notre soif, qui notre besoin de sucre.

 

La nature, ça creuse !

 

Nouveau dîner d'exception. Stop.

Mention spéciale pour la crépinette de veau aux épinards sur son lit de lentilles. Stop.

Ce soir, une belle flambée crépite dans la cheminée. Stop.

Balade digestive dans une nuit diaphane. Stop.

Et malgré la couche nuageuse. Stop.

La lueur de la pleine lune teinte la nature de gris. Stop.

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Dimanche 7...

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Après une nuit de pluie, la nature se réveille ruisselante et brumeuse. Le ciel gris touche les collines étêtées. La lumière parvient affaiblie au sol. La sortie matinale nous emmène entre les genévriers, le long de petits murets bâtis de pierres sèches. Certains sont partiellement écroulés, mais la plupart tiennent debout des décennies après avoir été montés. Au moins quatre Huppes fasciées se répondent. Leurs chants de trois syllabes emplissent l'air et se mêlent les uns aux autres.

 

Après un copieux petit déjeuner qui nous tiendrait aisément jusqu'au soir si nous étions raisonnables et moins gourmands, nous gagnons le village de Hures, départ de la balade du jour. Tout petit village de quelques dizaines d'habitants (les quinze hameaux de la commune totalisent moins de 250 habitants) bâti en périphérie d'une église romane, Hures est situé au cœur du causse Méjean.

 

La première partie de la balade traverse le causse nu, couvert de graminées et piqué de loin en loin par des genévriers et petites touffes de buis. C'est le royaume des oiseaux de milieux très ouverts. L'Alouette des champs, le Bruant proyer et le Pipit rousseline chantent tout autour de nous. Une petite bande de Craves à bec rouge en maraude passent au vol sans cesser de crier. Des Traquets motteux se perchent sur les rares piquets de clôture ou sur les tas de pierres disséminés un peu partout sur le causse. La Caille des blés nous salue d'un « Pit-Piouit » reconnaissable entre mille.

 

Mais la star est sans conteste le Monticole de roche. Une sorte de merle au plumage multicolore. Le mâle arbore un magnifique ventre orange qui contraste avec la poitrine, la tête et le dos bleu et les ailes noirâtres. Un oiseau est perché sur un fil, une chenille dans le bec. L'oiseau nourrit donc des jeunes quelque-part dans une cavité rocheuse. Nous croisons également un autre couple un peu plus loin, lui aussi occupé à rassasier des bambins insatiables.

 

Le long d'un petit bois de pins, à l'abri du vent et au soleil – car l'astre du jour a fini par dissiper la couche nuageuse – nous découvrons deux Ascalaphes soufrés. Ce ne sont pas des papillons, mais des névroptères : des insectes pourvus de quatre ailes membraneuses transparentes et très nervurées. Nous les cherchions depuis vendredi après-midi, mais la météo un tantinet frisquette ne favorise pas ce genre de rencontre. Un coup de chance !

 

L'heure du déjeuner a sonné. Oui, nous mangeons à nouveau. Légèrement pour les plus raisonnables. Moins légèrement pour les autres qui profitent pleinement du jour présent – carpe diem, n'est-ce pas ? Et c'est là qu'un second coup de chance se présente à nous. Dans les quelques buissons autour de notre lieu de pique-nique, une Fauvette orphée chante comme si sa vie en dépendait. Elle doit son nom, non pas à la descente aux enfers de l'époux d'Euridice mais à la lyre de ce dernier dont les notes avaient le don de charmer les animaux – lyre évoquée par le très beau chant de l'oiseau. Cette fauvette (comme beaucoup de fauvettes) chante généralement du plus profond de la végétation, à couvert, et demeure la plupart du temps invisible. Or, notre orphée à nous chante depuis le sommet d'un buisson. Appareils photos en main, nous tentons notre chance et approchons la soliste qui volette tout autour de nous, intriguée de notre intrusion sur son territoire. Les cliquetis des appareils s'égrainent. Photos, photos et encore photos transformant l'aubaine en belles images.

 

Après la visite de l'enceinte de Drigas – un site protohistorique datant de quatre-vingt mille ans – nous parvenons à une très belle lavogne. Qu'est-ce qu'une lavogne ? Une mare artificielle, creusée et étanchéifiée par l'homme. Car le causse est un vaste plateau calcaire au sol poreux. Entouré de gorges profondes de tous côtés (sauf au niveau du col de Perjuret), aucun cour d'eau ne l'abreuve. Les pluies pénètrent rapidement dans le sol, s'y enfoncent profondément pour ressortir trois cents mètres plus bas au niveau des rivières. Sur le causse : pas une goutte d'eau. Ce qui présente un certain nombre d'inconvénients lorsqu'on souhaite y développer l'élevage. On a d'abord abandonné l'idée des bovins pour les moutons, plus rustiques. Et on a creusé des lavognes pour y abreuver les bêtes. Ces points d'eau sont des sources de vie. Comme dans la savane africaine, la faune s'y presse soir et matin pour boire. Et les libellules y pondent leurs œufs. Cinq espèces sont observées en quelques instants : Aescnhe bleue, Libellule à quatre taches, Libellule déprimée, Orthétrum réticulé et Portecoupe holarctique. Le tout dans un maelström fulgurant et semblant désordonné.

 

Après cette seconde journée de marche, les jambes doivent souffler un peu. Nous regagnons l'auberge vers 17h30 pour prendre un moment de détente bien mérité. Les plus motivés partent dans les ruelles du village, appareils photo autour du cou avec l'espoir de rapporter une belle image d'un Moineau soulcie. Mais très actifs le matin, les oiseaux se taisent et nous n'en trouvons aucun. Par contre, notre bonne étoile – décidément très en forme – nous réserve la surprise du séjour. Un magnifique Etourneau roselin adulte est à terre en train de déguster une cerise. L'adrénaline nous fouette le sang. Avant de bouger et de réellement comprendre ce qu'il nous arrive, nous assurons quelques photos... L'Etourneau roselin est une espèce très rare en France. Nicheur dans les steppes du Caucase et de l'Asie centrale, il atteint parfois les Balkans lorsque les criquets dont il se nourrit abondent. Périodiquement, l'espèce migre vers l'Europe de l'ouest à la fin du printemps et en été pour s'y nourrir. C'est le cas de l'année 2020 : de nombreux oiseaux affluent et sont observés en Croatie, en Italie et dans le sud de la France, Provence et littoral du Languedoc essentiellement mais aussi jusqu'en Bretagne pour une poignée d'oiseaux. Découvrir un Etourneau roselin en Lozère à mille mètres d'altitude n'entrait pas dans notre champ des possible. Mais c'est aussi ce qui fait le charme de nos pérégrinations naturalistes : rencontrer parfois l'improbable. La cerise sur le gâteau !

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Ces émotions trouvent leur épilogue à l'heure de l'apéritif. Stop.

Une tablée agréable et rieuse trinque aux instants magiques de la journée. Stop.

Petit-duc et Oedicnèmes criards lors de la balade du soir. Stop.

Le ciel laisse apparaître les premières étoiles du séjour. Stop.

La Grande Ourse au zénith, le Cygne, la Lyre et l'Aigle sur le flanc oriental. Stop.

Et un juste repos avant de retourner crapahuter demain. Stop.

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Lundi 8...

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Notre bonne étoile nous a à la bonne. Ce matin, elle offre un grand ciel bleu et un lever du jour magnifique. Le causse est enveloppé d'une aura orangée. Devant l'auberge à 6h30, nous attendons un moment afin de voir s'il y a des courageux parvenus à sortir du lit dès potron minet. Alors que nous nous apprêtons à débuter la première balade de la journée, un grand rapace se hisse au-dessus de la crête et approche en vol plané. Grande taille. Mais silhouette n'évoquant pas un vautour. Elégant, avec de longue ailes et un plumage brun chocolat. L'Aigle royal passe juste au-dessus de nous. Une observation magnifique dans une lumière rasante.

 

Ce lundi nous emmène dans les gorges. Jonte d'abord, puis Tarn. Sentier de toute beauté le long des corniches. Parfois au ras du vide avec le spectacle grandiose des vautour évoluant en toute liberté dans leur milieu naturel. Le ciel s'est malheureusement chargé en nuages et de petites pluies nous tombent sur le coin de la tête à intervalle régulier. Rien de bien dramatique, mais les températures ont du mal à décoller (à peine 6°c au lever du jour) et le froid n'incite pas les vautour à prendre leur envol. La matinée est donc calme et nous profitons des belles lumières entre deux averses pour admirer le paysage.

 

Vers midi, nouveau changement. La pluie cesse tout à fait et les nuages se craquellent, laissant passer un flot de lumière crue – nous sommes en juin et le soleil est haut. La température grimpe en flèche et notre groupe s'effeuille un peu plus à chaque nouveau kilomètre. Des tapis de fleurs ponctuent les lieux de mille taches de couleurs. Des orchidées poussent ici et là. Notamment la très belle Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra) dont nous trouvons des dizaines de pieds en pleine floraison. Une autre céphalanthère, plus rare et de floraison plus précoce est également découverte : un pied de Céphalanthère de Damas (Cephalanthera damasonium).

 

Après les vases de Sèvres et de Chine – la plus belle portion de la balade – nous nous avançons sur un éperon rocheux bordé par le vide sur trois côtés. Le lieu est toutefois suffisamment large pour ne pas nous trouver en danger. C'est là que le spectacle du jour débute. Un vent venu de l'Aveyron souffle le long des parois. Des Vautours fauves en profitent et décollent des gorges, s'appuient sur Eole, utilisent les bourrasques pour se hisser en altitude. Sur leur chemin : nous ! Les vautours par dizaines surfent sur cette brise et passent très près de nous, parfois à dix mètres à peine. Trop près pour nos téléobjectifs. Un ballet très spectaculaire dans une belle lumière qui nous retient là près d'une heure. Un Aigle royal passe également, juste au-dessous de notre piton rocheux. Mais trop furtivement pour être admiré par tous.

 

Nous nous arrachons tout de même à cette féerie pour poursuivre notre chemin. Après un petit col, nous quittons les gorges de la Jonte pour descendre dans les gorges du Tarn. Là, le vent y est bien plus froid. Le soleil moins présent. Nous repassons rapidement nos vestes alors que le ciel se referme à nouveau. Des Vautours fauves nous survolent en permanence. Semblent sortir des nuées et arriver de nulle part. Certains passent devant nous et s'éloignent. D'autres, les pattes pendantes, sortent les aérofreins et posent dans les falaises.

 

Les jambes lourdes, nous revenons aux véhicules vers 16h30. Et décidons de descendre à Saint-Enimie au bord du Tarn pour rechercher le Cincle plongeur et nous installer à une terrasse au bord de la rivière. La sortie du jour s'achève sur une bière, un chocolat chaud ou un café selon nos envies respectives. Mais en veillant à ne rien absorber de solide, car ce soir, notre hôte nous réserve sa célèbre raclette débordant de charcuteries diverses et de fromage. Terminer son assiette relève de l'exploit et révèle un appétit féroce. Inutile de prendre de l'avance...

 

Raclette comme prévu. Stop.

Nous avons fait honneur à la merveilleuse cuisine de notre hôte. Stop.

Mais n'avons pas tous terminé notre assiette. Stop.

La balade digestive est ce soir un plaisir. Stop.

Mais aussi un nécessité. Stop.

Et au lit pour la dernière nuit. Stop.

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Mardi 9...

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Déjà le dernier jour... Le temps nous file entre les doigts comme du sable fin. Dernière sortie matinale avec une brume orangée qui se lève en même temps que le soleil. Sur les crêtes, la silhouette des pins accroche le ciel. Il fait très froid. Sans doute 5°c ou moins encore. Un vent léger soufflant du nord accentue encore la sensation hivernale. Les Alouettes lulus et les Bruants ortolans chantent sur le causse nous environnant. Au revoir à la Huppe fasciée qui va elle aussi nous manquer.

 

Déjà le dernier jour... Et il est décidé d'achever notre séjour par la découverte d'une nouvelle région. Nous quittons donc le causse Méjean pour nous rendre en Aubrac. Ce vaste plateau glaciaire où l'eau abonde est posé à cheval sur les départements de la Lozère, de l'Aveyron et du Cantal. Plateau dénudé en son centre, des ruisseaux partout et un élevage bovin extensif réputé dans toute la France : la qualité de la race Aubrac n'est plus un secret pour personne.

 

Arrivés au lac de Born (in the USA, évidemment), une averse de grêle nous tombe dessus. Pas la petite averse pour plaisanter mais la grosse. La version XXL. Avec tout plein de grêlons, du vent à décorner les vaches et un ciel anthracite. Quant au thermomètre, si nous n'avons jamais transpiré à grosses gouttes au cours des derniers jours, nous touchons maintenant le fond : +3°c à midi. Nous sommes à 1280 mètres d'altitude, certes. Mais ce n'est tout de même pas cher payé pour un mois de juin. L'heure du pique-nique arrive mais le groupe n'est pas motivé pour grignoter à l'intérieur des véhicules. C'est sans compter notre bonne étoile qui ne nous aura décidément pas quitté durant tout ce séjour. Car derrière nous, la providence a jeté un petit restaurant. Qui ne paie pas de mine, mais entre ce snack posé au milieu de nulle part et un casse-dalle dans la voiture, notre choix est vite arrêté. Et puisque le pays compte sur nous pour relancer l'économie durement éprouvée, nous décidons de ne pas nous dérober à la tâche et de prendre sur nous.

 

Hop, nous nous installons à table. Le restaurant est pris d'assaut par des gens du coin, ce qui est toujours bon signe. Le « snack » se révèle en réalité un restaurant exceptionnel et réputé – le hasard fait parfois bien les choses. Une viande à tomber à la renverse. On n'en dira pas plus pour ne pas ruiner l'effet de surprise. Voir le lien du restaurant en fin de compte-rendu.

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Après déjeuner, une balade est faite en direction de la cascade du Déroc. Magnifique chute d'eau qui coure au milieu des fleurs sauvage. Des Anémones pulsatiles sont encore en fleur. Des Narcisses et des Grandes Gentianes apportent eux aussi leurs touches de couleurs. Et ce Milan royal qui glisse lentement dans un ciel changeant à la recherche de son déjeuner...

 

A 16h00 nous reprenons la route. Stop.

En direction du nord. Stop.

Laissant la Lozère et ses merveilles derrière nous. Stop.

De belles images dans la tête. Stop.

Et nous l'espérons, dans les appareils photos. Stop.

Mais ce n'est qu'un au-revoir… Stop.

 

Trois jours après notre séjours, de fortes pluies se sont abattues sur la Lozère provoquant des crues et des inondations dans tout le département. Juste avant la pluie...

​Et pour ceux que la Lozère intéresse, voici le lien vers le site de la très dynamique Association Lozérienne pour l'Etude et la Protection de l'Environnement (ALEPE). Y adhérer ne serait pas la plus mauvaise des idées...

https://www.alepe48.fr

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Le buron de Born :

http://www.bastide-nasbinals.com/restaurants/le-buron-de-born/


 

Liste des espèces

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Oiseaux :

Héron cendré, Milan royal, Milan noir, Buse variable, Aigle royal, Vautour fauve, Vautour percnoptère, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Faucon hobereau, Faucon crécerelle, Perdrix rouge, Caille des blés, Oedicnème criard, Goéland leucophée, Pigeon colombin, Pigeon ramier, Tourterelle turque, Coucou gris, Petit-duc scops, Martinet à ventre blanc, Martinet noir, Huppe fasciée, Pic vert, Alouette lulu, Alouette des champs, Hirondelle rustique, Hirondelle de rochers, Hirondelle de fenêtre, Grand Corbeau, Corneille noire, Choucas des tours, Pie bavarde, Geai des chênes, Crave à bec rouge, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange huppée, Mésange à longue queue, Grimpereau des jardins, Cincle plongeur, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Rossignol philomèle, Rougequeue noir, Tarier des prés, Tarier pâtre, Traquet motteux, Monticole de roche, Monticole bleu, Merle noir, Grive litorne, Grive draine, Hypolaïs polyglotte, Fauvette à tête noire, Fauvette orphée, Fauvette des jardins, Fauvette grisette, Fauvette passerinette, Cisticole des joncs, Pouillot véloce, Pouillot de Bonelli, Roitelet huppé, Roitelet à triple bandeau, Gobemouche gris, Accenteur mouchet, Pipit farlouse, Pipit rousseline, Pipit des arbres, Bergeronnette grise, Bergeronnette des ruisseaux, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche écorcheur, Étourneau sansonnet, Etourneau roselin, Moineau domestique, Moineau soulcie, Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse, Serin cini, Bec-croisé des sapins, Pinson des arbres, Bruant proyer, Bruant jaune, Bruant zizi, Bruant ortolan

 

Mammifères :

Chevreuil européen, Lièvre d'Europe

 

Amphibiens et Reptiles :

Alyte accoucheur, Lézard vert occidental, Lézard des murailles

 

Papillons de jour :

Hespérie du carthame, Flambé, Piéride de la moutarde, Piéride de la rave, Belle dame, Gazé, Cuivré mauvin (C. flamboyant), Argus frêle, Azuré du serpolet, Petit Argus (Azuré de l'ajonc), Argus bleu céleste, Mégère (Satyre), Némusien (Ariane), Procris (Fadet commun), Demi-deuil, Échiquier d'Esper, Sylvandre helvétique, Petit Nacré, Vulcain, Petite Tortue, Mélitée orangée, Mélitée du plantain, Mélitée des scabieuses

 

Papillon de nuit :

Bombyx à livrée, Moro-sphinx, Brocatelle d'or, Ramoneur, Géomètre à barreaux, Divisée, Bordure ensanglantée, Doublure jaune, Adscita sp., Crambus indéterminé

 

Libellules :

Caloptéryx vierge, Caloptéryx occitan, Portecoupe holarctique, Aeschne bleue, Libellule déprimée, Libellule à quatre taches, Orthétrum réticulé, Orthétrum bleuissant

 

Névroptères :

Ascalaphe soufré

 

Orchidées :

Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), Céphalanthère de Damas (Cephalanthera damasonium), Céphalanthère à longues feuilles (Cephalanthera longifolia), Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea), Orchis bouc (Himantoglossum hircinum), Orchis brûlé (Neotinea ustulata), Listère ovale (Neottia ovata), Ophrys abeille (Ophrys apifera), Orchis homme pendu (Orchis anthropophora), Orchis militaire (Orchis militaris), Platanthère verdâtre (Platanthera chlorantha)

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