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Mai 2019

Ca y est : nous y sommes !

Vendredi 3…

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Il était une fois un fleuve. Pas de ces gros dont les écoliers ânonnent les noms depuis des générations. Long d’une centaine de kilomètres, l’Authie prend sa source dans le département de la Somme pour se jeter dans la Manche. C’est sur ses rives que le groupe fait connaissance. Nous logeons dans un ancien moulin du XIIIe siècle bâti sur une toute petite île enserrée dans deux bras.

 

Un pont de pierre enjambe un rapide qui a entraîné une roue des centaines d’années durant. L’eau grise se précipite vers l’aval dans un cliquetis incessant. Tourbillons, remouds. Crêtes d’écume venant lécher les pierres du grand bâtiment.

 

On visite. Un étage, deux étages, trois étages. Des chambres dans tous les recoins. Un côté romantique évident. Un charme fou. Les fenêtres surplombent le fleuve, s’ouvrent sur un bocage luxuriant. De l’eau et du vert à profusion.

 

Et des oiseaux chantant en tout sens. En premier lieu un babillage rapide terminé par un « ru-tu-tu-tu-tu… » absolument typique. Dans un buisson à quelques mètres du logis, une Fauvette babillarde salue notre arrivée. Espèce bien peu commune que nous sommes heureux de découvrir sur notre terre d’accueil. Plusieurs Rossignols philomèles se défient. Se toisent. Les virtuoses chantent à pleins poumons, tentant de surpasser les autres mâles. Un peu l’histoire du gant jeté poussant Cyrano dans ses derniers retranchements et explosant d’éloquence dans la tirade du nez. Le Loriot d’Europe, lui, vocalise tranquillement. Indifférent au tumulte. Strophes sifflées, puissantes, roulant sur le bocage et se propageant au quatre vents.

 

Le vent justement. Parlons-en. Calme pour le moment, la météo nous annonce qu’il s’acharnera bientôt à nous glacer le week-end. Ce qui ne nous enthousiasme guère. Le beau ciel de ce vendredi soir nous convient parfaitement. Ainsi que la douceur dont nous aimerions jouir encore et encore – notre coté hédoniste.

 

Avant de rentrer – car nous ne saurions nous mettre en retard pour l’apéritif – nous remarquons une belle caravane pouvant servir de retraite ou de résidence secondaire. Mais nous remarquons tous l’œil brillant de Martine. Sans nous concerter, il est décidé de taire notre propre convoitise et de lui abandonner ce logement fonctionnel en pleine nature.

 

Pour nous, la générosité n’est pas un vain mot !

 

Apéro au petit salon. Stop.

Kirs, bières brunes, ambrées, blondes ou blanches. Stop.

Accompagnés de délicieux amuse-gueules préparés par notre hôtesse. Stop.

Repas gastronomique savoureux et convivial. Stop.

Suivi d’une balade digestive à la nuit tombée. Stop.

Puis au lit en prévision les aventures du lendemain. Stop.

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Samedi 4…

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De l’eau une bonne partie de la nuit. Bruit du courant coulant dans le lit du fleuve, entendu depuis le fond du notre. Pluie rinçant la nature, conformément aux prévisions et contrairement à nos espoirs. Plus guère d’illusion au saut du lit sur la météo de ce samedi.

 

Quelques matinaux se lèvent dès potron-minet pour une sortie dans les marais entourant notre moulin. La pluie a cessé. Le vent – modéré – bruisse dans les houppiers. De lourds nuages galopent dans un ciel où les gris se mêlent aux bleus. L’air vif nous encourage à remonter nos anorak jusqu’en haut. Gants et bonnets qu’on croyait remisés jusqu’à l’automne prochain reprennent également du service.

 

Une Huppe fasciée est entendue au point du jour.  « Oup-oup-oup… Oup-oup-oup... »

 

Omniprésence de l’eau. Dans le fleuve. Dans les nombreuses mares et petits étangs qui piquent le marais. Ruisselant au fond des fossés. Gouttant des feuillages. Perlant sur chaque herbe. Comme la veille au soir, la Fauvette babillarde défend son territoire en chantant à la ronde. Les Phragmites des joncs donnent eux aussi de la voix. Les nombreux vocalistes concourent au plus loquace. Parmi le bétail – charolais – cinq ou six petits hérons blancs zigzaguent entre les animaux. Des hérons garde-bœufs profitent que les grosses bêtes dérangent les petites bien à l’abri dans l’herbe pour les saisir et les avaler. Aussi les voit-on souvent dans le sillage des bovins ou des chevaux et leur trouver un nom n’a été qu’une formalité.

 

L’humidité et le froid de ce début de matinée nous poussent sur le chemin du retour pour un petit déjeuner bien mérité. Les matinaux retrouvent alors ceux qui ont choisi de rester au chaud sous la couette. Café, thé, chocolat chaud. Avec des petits pains faits maison et de délicieux croissants. On a même prétendu que le miel contenait du rhum… L’aubergiste – interrogé – a gardé le silence, un rictus amusé sur les lèvres.

 

A l’ouverture du parc ornithologique, notre groupe est à l’entrée du Marquenterre – le fleuron de la baie de Somme. Le ciel menace mais une belle lumière filtre entre les nuages et dessine la végétation encore neuve. Cigognes et Spatules blanches multiplient les allers-retours entre le marais et la colonie au sein de laquelle elles nichent. Apport de branchages pour consolider les édifices. Sorties entre voisins pour aller casser une petite croûte. Les vols fréquents électrisent les photographes.

 

Au fur et à mesure que nous progressons le long des six kilomètres du parcours, le vent forcit. Brise au début, à la limite de la tempête durant la seconde moitié de notre visite. Les arbres mugissent. Les nuages franchissent l’horizon à toute allure. Des tâches de soleil filent sur le sol. Des grains s’abattent périodiquement sur le marais. De pluie ou de grêle – criblant la surface de l’eau. Le froid nous mord les doigts. Giboulées de mai.

 

Pourtant de nombreux oiseaux chantent, profitant de chaque rayon. Des Phragmites des joncs et des Rossignols jalonnent notre parcours. Avec de la patience, nous parvenons à observer le premier alors que le second demeure invisible au plus profond des ronciers. Les fauvettes ne sont pas non plus en reste. Fauvettes à tête noire, Fauvettes des jardins et Fauvettes grisettes. Un concert polyphonique que les oreilles non aguerries peinent souvent à démêler.

 

Sur un îlot envahi de Mouettes rieuses, quelques Avocettes élégantes tentent de conserver un pré carré. Belliqueuses, les mouettes défendent âprement leur espace vital et leurs poussins. Aussi d’autres espèces timides ou vulnérables les côtoient pour profitent de leur « protection ». Mais la cohabitation n’est pas toujours sans heurt et ces voisines braillardes se montrent parfois bien agaçantes.

 

Notre groupe commence lui aussi à s’agiter. Les estomacs – creux – réclament pitance. Parfois de façon si pressante que quelques-uns picorent déjà (on ne dénonce personne). Le pique-nique s’organise à l’intérieur d’un observatoire. Les courants d’air nous glacent jusqu’aux os. Certains choisissent de rester à l’extérieur afin de profiter du faible rayon de soleil qui perce à ce moment-là… pour nous rejoindre en toute hâte, chassés par une nouvelle averse de grêle.

 

Entre deux bouchées, nos jetons un œil dans l’oculaire de la lunette, les oiseaux n’ayant pas la décence d’attendre la fin de notre repas. Un Courlis corlieu est rapidement repéré grâce à son long bec courbe et aux stries sombres marquant sa tête. Un couple de Canards chipeaux – nonchalants – longe l’observatoire à faible distance. Trois Barges rousses, la tête sous l’aile, dorment d’un œil – quand on est proie, mieux vaut garder le second entrouvert. Un petit groupe de chevaliers arrivent au vol et pose à proximité d’un îlot. Des Chevaliers gambettes et des Chevaliers aboyeurs.

 

L’après-midi est plus ensoleillée. Le vent s’est renforcé, emmêlent les cheveux longs et chasse la crasse à l’intérieur des terres. La lumière augmente et sature les couleurs. Les verts redeviennent réellement verts. Le ciel recouvre son bleu. Et le jaune d’or des iris éclate de beauté. Mais le froid persiste. Et bon nombre d’insectivores peinent à se nourrir. Des centaines d’hirondelles rasent les marais le bec béant. Journée de vaches maigres à tenter de glaner quelques calories pour survivre à la nuit prochaine. A dégoter un peu de nourriture pour les plus infortunées ayant déjà des oisillons à rassasier. Ces périodes chahutées et froides sont régulièrement la cause de dégâts considérables dans les nichées – tous les oisillons pouvant mourir de froid ou de faim dans leur nid en quelques heures.

 

Au sortir du parc, nous suivons la route des migrateurs et remontons en direction du septentrion. Sur deux ou trois dizaines de kilomètres, pour nous rendre dans la partie nord de la baie d’Authie (dans le département du Pas-de-Calais). Berck est un des lieux de villégiature de quelques phoques. Comme en baie de Somme, les mammifères marins viennent à marée basse se prélasser sur les bancs de sable. Mais les distances d’observation sont souvent plus courtes.

 

A notre arrivée, la marée n’est pas encore suffisamment descendue. Le jusant, encore très fort, emporte les animaux jouant dans le courant. Dans la mer scintillante du violent contre-jour, les têtes noires des phoques remontent à la surface prendre une bouffée d’oxygène. Les badauds, nombreux en ce samedi, les photographient. La mer poursuit sa descente. Les bancs de sable apparaissent, sortent peu à peu de l’eau, s’élargissent. Quatre ou cinq Phoques gris – identifiables à leur long museau étroit – remontent le fleuve sans effort et se hissent sur le sable. S’allongent, se retournent, paressent quelques minutes avant de retourner à l’eau. Se laisser entrainer dans le courant, revenir et recommencer. Des animaux imposants au pelage sombre marbré pour certains de gris, de blanc sale.

 

Des Phoques veaux-marins se joignent bientôt aux Phoques gris. Des jeunes, de petite taille. Le profil bien différent – museau court et large, front busqué –, nous permet de distinguer sans peine les deux espèces. Les animaux jouent. Se hissent hors de l’eau, se poursuivent, plongent dans le chenal plus profond avec force éclaboussures. La lumière est magnifique. Au loin, les dunes de sable blanc tranchent avec le ciel noir. Des grains balayant le fond de la baie jette un rideau de brume et d’eau sur le paysage. Mouettes rieuses et Goélands argentés virevoltent au-dessus de l’écume soulevée par le vent et piquent régulièrement pour chaparder de la nourriture en surface.   

 

Notre groupe, saoulé du vent tempétueux, rentre à l’abri du moulin. Stop.

Pour sous une douche brûlante retrouver nos couleurs. Stop.

Après un apéro, un crumble de dorade et un bon petit vin. Stop.

A la nuit tombée, il est décidé d’aller braconner des canards d’élevage. Stop.

Mais nos lampes nous trahissent. Et avec l’air de ne pas y toucher. Stop.

Nous rebroussons chemin pour sous la couette aller nous glisser. Stop

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Dimanche 5…

 

Comme la nuit précédente, de lourds nuages arrosent copieusement le marais. Le vent rugit contre les murs du moulin. Pluricentenaire, celui-ci tient bon, nullement impressionné par Eole et ses joues gonflées.

 

Pas plus impressionnés, quelques-uns d’entre nous sortent du lit à l’aube et retournent arpenter le marais avant que l’heure du café ne sonne. La Cigogne blanche, stoïque, ne bouge pas de son nid. La nuit a dû être longue au sommet de son pylône. Et bien peu confortable. Tout un camaïeu de gris remplit le ciel. Toute la gamme. Du presque blanc au presque noir. Des lumières fulgurantes projetant un aplat jaune sur toute la végétation à la moindre trouée dans l’épaisse couche nuageuse. Des ondées – drues – et un double arc-en-ciel magnifique.

 

Après un petit-déjeuner pantagruélique, nous repartons en direction de la baie de Somme et nous arrêtons le long d’étangs peu profonds et tout en longueur. Des chevaux Hanson pâturent le marais riverain. Robe beige aux reflets acajous, crinière blonde piquée de noire – à moins que ce ne soit l’inverse. Au trot à travers les pièces d’eau, entourés de gerbes blanches. Puis proches des clôtures à quémander des caresses dont le groupe n’est pas avare.

 

Côté oiseaux, des Echasses blanches s’activent. Des oiseaux noir et blanc dégingandés et montés sur d’interminables pattes rouges. Un bec long et fin comme un fleuret. Longent les rives à la recherche de nourriture. Piquant la surface de leur poignard. Saisissant leurs proies – insectes aquatiques, larves, crustacés…Au vol, déployant leurs longues ailes noires, leurs longues pattes à la traîne. Dans une nouvelle bourrasque, deux Spatules blanches arrivent au vol et posent. Immédiatement, une pêche s’organise. De leur bec si particulier gardé entrouvert, les oiseaux tamisent, filtrent l’eau et avalent tout ce qui leur passe entre les mandibules (larves, vers, petits crustacés…) La chasse est active. S’apparente parfois à une véritable traque. La spatule se met alors à courir dans l’eau, à virer brutalement dans un changement de direction improbable. S’aidant souvent de ses ailes ouvertes pour garder l’équilibre. Accaparées, les spatules s’approchent peu à peu des photographes. Chaque nouvelle photo améliore la précédente. Au plus près, un oiseau nous approche à moins de dix mètres. L’oiseau, de part sa beauté et son profil photogénique, devient une véritable icône pour les sorties nature. A moins d’une surprise de taille, elle devrait être élue espèce du séjour !

 

Le fond de la baie est couvert d’herbus sillonnés de chenaux peu profond. Eau saumâtre ridée par le vent frais qui – à la longue – nous abrutit de fatigue. A notre arrivée, un important troupeau de moutons de prés salés déjeune tranquillement. Etalé de tout son long, un berger à la barbe hirsute surveille ses bêtes d’un œil. Deux chiens veillent au grain. Encadrent. Ramènent les animaux isolés. Une routine bien huilée qui dispense l’humain du moindre geste. Une digue végétalisée nous fournit un abri précaire. A son pied, le vent se fait moins virulent. Calme relatif qui nous permet de souffler – sans jeu de mot.

 

Assis dans l’herbe (ou les crottes de moutons pour certains), le pique-nique s’organise. Il y a ceux qui sortent des salades et sandwiches tout prêts, purs produits de l’industrie alimentaires (oui, on a honte). Et il y a ceux qui se la jouent professionnels  mêlant un à un des ingrédients frais tirés d’une multitude de petits tupperwares.

 

Durant le déjeuner, des Bergeronnettes flavéoles au plumage jaune et vert nous tournent autour. Notre groupe est visiblement installé au milieu de leur territoire et les oiseaux ne manquent pas de nous le faire savoir. Des cris. Des oiseaux posés à proximité de nous. Agités. Reculant d’un mètre quand un photographe s’approche d’un mètre. Tout est fait pour nous attirer hors de leur site de nidification. Après une dernière bouchée, nous leur rendons leur tranquillité pour nous enfoncer dans la baie. La digue longe une immense roselière. De nombreux oiseaux y vivent mais demeurent invisibles pour la plupart. Attentifs à leurs chants, nous les déterminons à l’oreille. La voix explosive de la Bouscarle de Cetti. Le long et rapide bourdonnement de la Locustelle luscinioïde. Le chant grinçant du Phragmite des joncs. Les « ping » métalliques de la Panure à moustaches. La mélodie de la Gorgebleue à miroir. Ou encore la strophe du Bruant des roseaux.  Au vol, une Cigogne blanche affronte la brise. Un couple de Busard des roseaux – un beau rapace d’environ 1,30 mètre d’envergure – bâtit un nid. La femelle transporte dans ses serres des touffes de roseaux qu’elle apporte à un point précis. Le manège se répète. Un heureux événement se prépare.

 

Doigts engourdis par le froid. Nos yeux pleurent. Le magnifique roman d’Alain Damasio prend un sens très concret. Nous sommes la horde du contrevent. Nous luttons maintenant depuis trente-six heures contre la litanie incessante du norois qui jamais ne faiblit.

 

L’ivresse monte.

 

Aussi, lorsqu’un bouquet d’églantier se jette tout à coup sur la trajectoire du vent, tous se réfugient dans le cône d’air presque immobile. Certains poursuivent la balade après quelques minutes de pause. D’autres décident de ne pas aller plus loin. D’attendre le retour des guerriers que rien ne parvient à stopper. Des observations furtives de Panures à moustaches volant d’un roseau à l’autre et de Gorgebleues à miroir sont faites dans le milieu de l’après-midi alors que le petit train touristique de la baie de Somme passe dans un nuage de vapeur. Vision surannée mais si charmante que nous regrettons que les indiens ne profitent pas de l’aubaine pour venir attaquer le convoi.

 

Avant de regagner nos pénates franciliens, nous poussons une dernière fois en direction de l’ouest. Là où la baie rencontre la mer. La marée descend mais peu de bancs de sables affleurent pour le moment. Quelques phoques prennent le soleil qui a enfin réussi à percer les nébulosités. D’ailleurs le ciel se découvre peu à peu. Le bleu gagne sur le gris. La lumière devient plus forte. Des choux marins fleurissent sur la grève de galets. Contrairement aux idées reçues, on ne les identifie pas au périchecope dépachant de l’eau mais à leurs grosses feuilles vertes garnies d’une myriade de petites fleurs blanches (qui a une chanson des Beatles qui lui trotte dans la tête ?).

 

Le temps que la marée baisse, le groupe s’installe à une table au troquet du coin. « En terrasse messieurs dames ? » Notre regard assassin et notre air hébété suffisent au serveur pour nous installer sans plus un mot au plus profond de l’établissement. A l’abri du moindre courant d’air. Au plus près du chauffage. Là où les cancres s’endorment en attendant la fin du cours. Non, pas de boissons fraîches. Cafés, thés, chocolats brûlants. Les tables autours de nous ont opté pour une commande similaire.

 

La chaleur du breuvage requinque les naturalistes. Tant et si bien qu’une demi-heure plus tard chacun a recouvré son entrain. L’eau a baissé. Dans le port, six Spatules blanches s’alimentent au gré de leur chorégraphie habituelle. Très proches, les oiseaux nous permettent de nouvelles observations de qualité. Quel oiseau magnifique !

 

Le beau temps est également de retour. L’événement arrive tardivement, mais il a toutefois le mérite d’ensoleiller les deux dernières heures de notre séjour. Les bancs de sable sont maintenant partout et s’étendent à perte de vue, se confondant même avec le ciel à l’embouchure de la baie. A nos pieds, l’eau de la Somme s’écoule rapidement vers une mer retirée si loin qu’elle est maintenant en grande partie hors de vue. Des dizaines de Phoques veaux-marins dorment sur l’estran vaseux. Hors de portée, de l’autre côté du fleuve. Un premier allongé sur le ventre. L’autre sur le flanc une nageoire en l’air. Un troisième sur le dos. Nous en comptons cent-dix.

 

Les dernières photos dans la lumière du soir complètent un reportage volumineux. Stop.

Des milliers de clichés qui nous feront vivre à nouveau ce merveilleux séjour. Stop.

Au revoir phoques, spatules, cigognes. Stop.

Nous reviendrons assurément. Stop.

A 19h30, laissant la baie derrière nous, nous rentrons sans encombre. Stop.

Merci à tout le monde pour ce week-end très riche et très sympa. Stop.

 

Liste des espèces

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Oiseaux :

Grèbe castagneux, Grèbe à cou noir, Grèbe huppé, Grand Cormoran, Héron cendré, Héron garde-boeufs, Grande Aigrette, Aigrette garzette, Cigogne blanche, Spatule blanche, Cygne tuberculé, Oie cendrée, Bernache nonnette, Bernache du Canada, Ouette d'Egypte, Tadorne de Belon, Canard colvert, Sarcelle d'hiver, Canard pilet, Canard souchet, Fuligule milouin, Fuligule morillon, Épervier d'Europe, Buse variable, Busard des roseaux, Faucon crécerelle, Faisan de Colchide, Gallinule poule-d'eau, Foulque macroule, Huîtrier pie, Vanneau huppé, Grand Gravelot, Petit Gravelot, Courlis corlieu, Barge rousse, Chevalier gambette, Chevalier aboyeur, Chevalier guignette, Tournepierre à collier, Bécasseau maubèche, Échasse blanche, Avocette élégante, Goéland argenté, Goéland leucophée, Goéland marin, Mouette mélanocéphale, Mouette rieuse, Sterne caugek, Pigeon ramier, Tourterelle des bois, Tourterelle turque, Coucou gris, Martinet noir, Huppe fasciée, Pic vert, Alouette des champs, Hirondelle rustique, Hirondelle de fenêtre, Hirondelle de rivage, Loriot d'Europe, Corneille noire, Corbeau freux, Choucas des tours, Pie bavarde, Geai des chênes, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange huppée, Mésange à longue queue, Panure à moustaches, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Rossignol philomèle, Gorgebleue à miroir, Tarier pâtre, Merle noir, Grive musicienne, Grive draine, Bouscarle de Cetti, Locustelle luscinioïde, Rousserolle effarvatte, Phragmite des joncs, Fauvette à tête noire, Fauvette des jardins, Fauvette grisette, Fauvette babillarde, Cisticole des joncs, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Accenteur mouchet, Pipit farlouse, Bergeronnette grise, Bergeronnette des ruisseaux, Bergeronnette printanière, Bergeronnette flavéole, Étourneau sansonnet, Moineau domestique, Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse, Bouvreuil pivoine, Pinson des arbres, Bruant des roseaux

 

Mammifères :

Lièvre d’Europe, Phoque veau-marin, Phoque gris

 

Papillons de jour :

Tircis

 

Amphibiens :

Grenouille verte

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