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29 septembre 2018

Un cortège d'oiseaux... 

Lisière assoiffée…

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Septembre à son crépuscule… Juste avant de basculer dans octobre. Le soleil chauffe encore lorsqu’il se montre. Les journées raccourcissent, certes ! Mais laissant encore tout le loisir pour une balade bucolique.

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Ce début d’automne est à l’instar de l’été. Sec. Aride. En lisière, les arbustes espèrent de l’eau. Leurs feuilles racornies pendent, sans tonus. Desséchées. Seuls les plus grands arbres conservent une certaine prestance. Leurs racines puisent en profondeur le reliquat des précipitations de printemps. Epoque lointaine et révolue durant laquelle la nature avait bu la tasse. Lorsque chaussés de bottes en caoutchouc nous n’aspirions qu’à un coin de ciel bleu…

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En ce samedi après-midi, le ciel bleu est partout. Le soleil darde – saluant une noce heureuse. La bonne humeur et les rires se mettent en route le long d’un sentier entre bois et pièces agricoles. Les papillons volent nombreux. Un Petit Nacré aux ailes orange et noir. Des Piérides de la rave, blancs piquetés de noir. Des libellules : des Sympétrums striés de couleur rouge zébrées de jaune. Et quantité d’hyménoptères.

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A couvert du sous-bois, les Rougegorges chantonnent. Une plainte nostalgique, mélancolique au son d’une flûte aiguë. Le Grimpereau des jardins cherche les insectes dont il se nourrit entre les nœuds des écorces : montant le long d’un tronc, ou la tête en bas sous une haute branche horizontale, on le voit fureter de son bec incurvé.

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Côté plaine, dans ce que la charrue et la sécheresse ont laissé de végétation, les Pipits farlouses se gavent de nourriture – graisse qui sera indispensable à leur migration vers des cieux plus cléments ou à leur hivernage pour ceux qui choisiront de rester dans les parages tout l’hiver.

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Au détour d’un chemin, le groupe pénètre en forêt. En point de mire, le spartiate pavillon de chasse de l’Empereur – le premier du nom – que ce dernier fit bâtir en 1808. En ruine depuis déjà plus de deux siècles, le petit bâtiment a été restauré à la fin des années 1960 et figure aujourd’hui sur la liste des monuments historiques.

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Au bord de l’eau…

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Et c’est l’arrivée au bord de l’eau. Une digue – la chaussée de l’empereur – enjambe deux étangs d’origine royale. Creusés par les petites mains de Louis le quatorzième pour alimenter le faste des jeux d’eau de Versailles et les bassins des Dieux. Excusez du peu !

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Aujourd’hui l’eau est basse. Un mètre environ sous son niveau de juin. L’été et sa torpeur ont jeté en bordure de roselières des vasières sillonnées par de nombreuses espèces d’oiseaux. Les hérons et les aigrettes se remarquent les premiers : Hérons cendrés, Grandes Aigrettes… et même une Aigrette garzette, espèce bien rare en ces lieux.

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Au vol, un jeune Balbuzard pêcheur scrute l’onde avec attention. Le gamin a faim et aimerait sans doute un poisson. Grand rapace pouvant atteindre 1,70 mètres d’envergure, le balbuzard tourne longuement à une trentaine de mètres au-dessus de l’eau. Un virage à droite, une volte à gauche, il débusque sa proie inconsciente du danger, la traque puis pique les serres en avant. Mais au dernier moment, hésite, redresse la barre, remonte et poursuit son manège. Une plus grande réussite viendra avec le nombre des années. Les jeunes oiseaux, moins habiles que les adultes, échouent plus fréquemment.

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Une famille de Cygnes tuberculés fait valoir ses droits à la sieste. La tête sous l’aile, les oiseaux restent ignorants de ce qui les entoure. Leur taille imposante, leur poids, leur procure une certaine nonchalance. Une tranquillité que seule confère la certitude de ne rien redouter.

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Le groupe reprend son périple au moment où retentit le cri d’un Martin-pêcheur. Une flèche bleue électrique fuse alors au ras de l’eau. Disparaissant presque aussi vite qu’elle n’est apparue – silhouette fugitive.

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En forêt…

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Le retour se fait par la rive nord de l’étang. Les premières bogues de châtaigne reposent sur le sol. Vides. Avec une quinzaine de jours d’avance, la saison a débuté. Avance équivalente pour le maïs dont la récolte vient de commencer.

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Une futaie de chênes dotée d’un charme certain. Des Chênes pédonculés et des Chênes sessiles. Le Chêne pédonculé étant celui qui possède une feuille sessile – et un pédoncule au bout du gland. Le Chêne sessile a ses glands directement au contact de la branche, régulièrement agglomérés en grappes. Les deux espèces, communes dans tout le massif de Rambouillet, poussent souvent de concert. L’un à côté de l’autre.

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L’après-midi avance à grand pas. Le soleil décline déjà et éclaire la forêt de ses rayons obliques. Une belle lumière saupoudrant d’ocre la végétation. Le vent qui soufflait depuis la veille est enfin tombé. Un heureux répit salué par le groupe tout à coup occupé à reléguer les vestes dans les sacs à dos. 

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La balade s’achève aussi sereinement qu’elle avait débuté. La météo fut parfaite, oiseaux et insectes au rendez-vous. Et le groupe adorable, aussi intéressant qu’intéressé. Autant d’ingrédients se mêlant harmonieusement pour conduire à une après-midi savoureuse.

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Merci à toutes et à tous.

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Liste d’espèces

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Oiseaux :

Grèbe castagneux, Grand Cormoran, Héron cendré, Grande Aigrette, Aigrette garzette, Cygne tuberculé, Canard colvert, Sarcelle d'hiver, Canard souchet, Buse variable, Balbuzard pêcheur, Faucon crécerelle, Gallinule poule-d'eau, Vanneau huppé, Mouette rieuse, Chouette hulotte, Martin-pêcheur d'Europe, Pic vert, Pic épeiche, Corneille noire, Geai des chênes, Mésange bleue, Mésange nonnette, Mésange à longue queue, Grimpereau des jardins, Rougegorge familier, Bouscarle de Cetti, Pouillot véloce, Pipit farlouse, Bergeronnette grise, Linotte mélodieuse, Bouvreuil pivoine, Pinson des arbres, Bruant des roseaux

 

Libellules :

Leste vert, Aeschne bleue, Aeschne mixte, Sympétrum sanguin, Sympétrum strié

 

Papillons de jour :

Piéride de la rave, Procris (Fadet commun), Petit Nacré

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