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Septembre 2018

Lozère

Vendredi 14

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Devant nous un large cirque. Minéral – et sans trop de clowns en cette fin de saison touristique. Un vaste coude creusé par le Tarn. La rivière, d’ici, n’est qu’un mince filet d’eau à peine visible au milieu d’une géologie grandiose et tourmentée. Un de ces paysages qu’on contemple tout d’abord en silence… Avant de le commenter abondamment une fois le saisissement passé.

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Le point sublime – tel est son nom – impressionne ! Premier contact avec les gorges. Le groupe s’approche de la falaise, un œil sur le vide, l’autre rivé sur les innombrables cheminées de calcaire dressées vers le ciel. Des Vautours fauves, de leur vol puissant longent les à-pics, cerclent dans le ciel d’azur. Une quinzaine d’oiseaux évoluent dans les courants. Les ailes à plat. Sans un mouvement apparent.

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Economie de gestes.

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A leur côté, les Grands Corbeaux ne paient pas de mine. Pourtant bien plus grands que les corneilles, ces grands corvidés sont desservis par la majesté du lieu et l’envergure de leurs voisins de palier.  Mais ce n’est évidemment pas la taille qui compte et la silhouette en croix du Grand Corbeau est admirée à sa juste valeur.

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Puis nous plongeons dans le canyon. Pas en nous élançant du rebord comme les rapaces mais par la route. Une en lacets pour descendre. Une seconde tout aussi tortueuse pour remonter sur l’autre versant : nous voici parvenus sur le causse Méjean – théâtre de nos trois prochaines journées naturalistes.

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Dans sa partie nue, le causse apparaît comme une vaste steppe couverte à perte de vue de graminées et de cailloux. Le paradis du Traquet motteux, l’une des espèces que notre groupe croise à chaque instant durant le séjour. Un Circaète Jean-le-Blanc chasse dans ce paysage découvert. Il traque les reptiles dont il s’est entiché. Comme le Faucon crécerelle, on le voit fréquemment voler sur place. La queue étalée, l’œil fixé sur sa proie, il se maintient au-dessus d’elle, assurant sa stratégie avant de descendre serres en avant cueillir un dîner inconscient du danger. Les crécerelles chassent eux aussi. A la recherche d’autres faucons plus rares, nous prenons le parti de tous les détailler. C’est ainsi que nous observons rapidement un petit faucon moustachu : un jeune Faucon kobez salue notre venue.

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Bien arrivés. Stop.

Paysages magnifiques. Stop.

Auberge sympa. Très bien placée et agréable. Stop.

Excellent dîner. Stop.

Balade digestive à la nuit tombée. Stop.

Myriade d’étoiles. Stop.

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Samedi 15

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L’objectif de la journée est la prospection de la partie orientale du causse. C’est aussi la plus en altitude. Sur le trajet, les arrêts se multiplient. Coup de jumelles ici et là. On tend l’oreille, on écoute, on cherche à débusquer l’oiseau rare. La liste s’allonge : un Pipit rousseline, une Alouette des champs, une Pie-grièche méridionale, le cri d’un Bruant zizi, un vol de Craves à bec rouge. Un Tarier pâtre trônant au sommet d’un buis. Un Tarier des prés sur un piquet de clôture.

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Nous nous attaquons à un mythe : le Pluvier guignard. Sur les sommets empierrés du causse, cette espèce s’arrête et stationne pour reprendre des forces avant de poursuivre son périple automnal vers les plateaux de l’Atlas. Les guignards migraient jadis de façon commune à travers la France au XIXe siècle mais se sont depuis lors considérablement raréfiés. En grande partie à cause de la grande confiance qu’ils observent à l’égard de l’être humain. Confiance bien mal placée car l’espèce s’est vue chassée de façon importante. Encore aujourd’hui, il n’est pas difficile de trouver dans la littérature les anciennes recettes de cuisine qui accommodaient ce très beau limicole à la table familiale. Dorénavant fort rare, son observation est devenue un moment d’importance pour les passionnés de boules de plumes.

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Les sacs à dos remplis de bouteilles d’eau, nous partons sous un fort soleil à leur recherche, motivés comme jamais. Cheminant à la recherche du Graal, les jumelles autour du cou, les observations se poursuivent : Milans royaux, Bergeronnettes grises et printanières, Pigeons ramiers et colombins, Pie-grièches écorcheurs… Les Vautours fauves quadrillent le ciel. Chez les papillons, ce sont des Soucis, Fluorés, Hermites, Agrestes, Némusiens, Sylvandres que nous rencontrons. La diversité entomologique impressionne les naturalistes ainsi que les capteurs photographiques.

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Puis sur un sommet, un groupe de quatre personnes se détache sur le ciel. Des humains : espèce peu commune dans le secteur qui enregistre l’une des plus faibles densités de population en France (1 habitant et demi au kilomètre carré). Attrapant le téléphone portable, nous nous assurons que ce sont des connaissances. François L. et consorts, naturalistes locaux, membres actifs de l’Association Lozérienne pour l’Etude et la Protection de l’Environnement (ALEPE), se joignent à nous pour une quête commune.

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Rapidement, sur une pente d’herbe sèche un groupe d’oiseaux est découvert. Cinq, six, puis sept individus. Leur mimétisme dans ce paysage rocailleux est extraordinaire. Avançant prudemment, nous peaufinons le comptage : douze, treize, quatorze… Des oiseaux couchés que nous n’avions pas vus se lèvent à quelques mètres de nous. Vingt-et-un, vingt-deux, vingt-trois… Les distances d’observations sont hallucinantes. A moins de dix mètres, se sont au total trente-six oiseaux que nous comptons finalement. L’observation est mutuelle. Tantôt couchés au sol, tantôt en quête de nourriture, les guignards évoluent sans aucune crainte. Leur confiance légendaire est bien réelle.

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Avec patience, nous continuons de nous approcher. Debout jusqu’à sept ou huit mètres. Puis accroupis et enfin en rampant lentement. Plus nous nous approchons et plus la taille des guignards semble diminuer. Ils paraissaient grands sur le causse lorsque nous les observions à une trentaine de mètre. Mais à trois ou quatre pas de distance, ils ne nous semblent pas plus gros que des gravelots. Au plus près et sans que les pluviers ne nous témoignent la moindre crainte, nous avons eu la chance extraordinaire de les approcher à quatre-vingts centimètres. Les objectifs des appareils photos, plus près encore. Observation magique d’individus se découpant sur le bleu du ciel. Nous les aurions presque touchés en tendant le bras. On comprend qu’une chasse intensive avec des chiens lancés sur des groupes en halte migratoire ait pu faire autant de dégâts. Une chasse qui n’a plus rien de sportive et qui tient davantage de la cueillette de fraises des bois – la couleur mise à part.

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Repus d’images dans les yeux, des centaines de photos à trier à notre retour, nous laissons les oiseaux, les rendant à leur tranquillité habituelle. Poursuivant la recherche, nous trouvons un second groupe de huit individus trois-cents mètres plus loin. Soit un total de quarante-quatre oiseaux. Un effectif très important pas très éloigné des records locaux.

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Pour fêter cela et pour nous désaltérer après cette longue marche en plein soleil, il est décidé de descendre en ville (mazette, c’est jour de fête). Au fond des gorges de la Jonte, Meyrueis a tout pour passer un très agréable moment au calme après la randonnée.

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Sur le trajet, nous marquons un arrêt au pied d’une magnifique falaise. Des dizaines d’hirondelles virevoltent. Hirondelles de fenêtre et Hirondelles de rochers. Un Vautour fauve passe au-dessus de nous. Lorsqu’un autre immense rapace sort de nulle-part. Longeant la pente au-dessus de nous, ses immenses ailes noires tendues bien à plat, sa longue queue et son ventre orangé : un Gypaète barbu presque adulte et déjà très coloré nous surplombe. Lentement, il glisse vers l’aval et s’apprête à disparaître lorsqu’un autre oiseau arrive à son tour, à la suite du premier. Les deux rapaces prennent de l’altitude, se mêlent à quelques Vautours fauves puis disparaissent derrière la ligne de crête. Apparition magique qui nous laisse incrédules. Car si nous les savions dans ce secteur, bien minces étaient les chances de les voir passer si près au cours des dix minutes qu’a compté notre arrêt.

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En terrasse, un verre frais à la main, la journée se déroule une seconde fois dans nos conversations. Avant de remonter à l’auberge, nous admirons la rivière. Peu profonde en cette fin d’été, le courant est toutefois vif. Sur une pierre non loin de la berge, un Cincle plongeur se toilette. En pleine ville, sous le pont qui enjambe la Jonte, l’oiseau rondouillard nous montre son large plastron blanc. L’observation dure quelques minutes avant que le cincle ne s’éloigne au vol, achevant ainsi une journée mémorable.

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Balade au-dessus de l’auberge après dîner. Stop.

Avec une jumelle à infra-rouge et une lampe torche de compétition. Stop.

Une grande tâche chaude dans le bleu de la nuit. Stop.

Lumière est faite et deux yeux brillants luisent dans le noir. Stop.

Un très beau Renard roux en maraude. Stop.

Une belle journée décidément ! Stop.

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Dimanche16

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Après une journée sur le causse nu et pour varier les plaisirs, nous partons arpenter les corniches qui surplombent les gorges du Tarn et de la Jonte. Mais comme il est bien difficile de nous rendre au début d’une balade sans quelques arrêts intermédiaires, nous marquons une pause près des enclos des chevaux de Przewalski « élevés » sur le causse en vue d’en réintroduire quelques-uns dans leur Mongolie originelle. Un groupe familial broute paisiblement à cinq-cents mètres de la clôture d’enceinte. Leur robe de couleur beige orangée, leur tête si particulière ainsi que leur courte crinière coiffée en brosse leur donnent une allure robuste. Primitive. Tandis que certains lisent les affichages sur les panneaux d’informations, d’autres empoignent leurs jumelles pour prendre la température. Les Traquets motteux sont partout. Mais derrière nous, un petit enrochement ainsi qu’un buisson d’églantier vont attirer notre attention. Une famille de Monticoles de roche tarde à partir vers des cieux plus cléments. Une femelle et trois jeunes s’alimentent au sol et viennent se percher de façon régulière, posant pour notre plus grand plaisir. Un beau mâle de Bruant ortolan sort également et vient se percher bien en évidence sur un piquet de bois. A la lunette, l’observation est saisissante.

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Malgré un trajet en pointillés, nous finissons tout de même par arriver à destination. Au milieu d’une pinède de Pins noirs d’Autriche (pas très autochtones), le sentier serpente et descend en pente douce vers le bord du précipice.

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Dans une trouée baignée de lumière, les papillons butinent et volent en tout sens. Robert-le-Diable, Vulcain, Petit-Nacré, Fluoré, Souci, Némusien, Piéride du chou. Un véritable jardin d’Eden.

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Et c’est l’arrivée au bord du canyon. Vertigineux. Le paysage, grandiose, s’ouvre sur une profonde cicatrice entaillant le plateau caussenard. Au nord, le causse Méjean sur le sol de Lozère. Au sud, le causse Noir – plus boisé – en Aveyron. Et au milieu, la Jonte coule se jeter dans le Tarn deux ou trois kilomètres plus en aval.

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Dix heures et la chaleur monte le long des parois. Des ascendants que les Vautours fauves utilisent en nombre pour quitter leurs reposoirs nocturnes et s’envoler vers un hypothétique déjeuner.  Le chemin longe le gouffre. Parfois de fort près. Que les personnes les plus sujettes au vertige s’abstiennent. Et s’il est prudent de regarder attentivement où l’on pose ses pieds, il est également important de lever le nez pour contempler le ballet des Vautours. Plus d’une centaine d’entre eux hantent le secteur. Au vol ou bien posés dans la falaise. A force de patience et de recherche, deux ou trois Vautours moines sont identifiés. Aisément reconnaissables à leur silhouette massive et plus rectangulaire, à leur plumage très noir…

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Chemin aller par la Jonte et retour par le Tarn. Le passage de l’un à l’autre se fait par un col un peu raide qui marque bien les jambes déjà éprouvées par les cinq premiers kilomètres. La chaleur est forte et les souffles se font plus courts. Les pas rapetissent eux aussi. Mais le paysage, superbe, mérite nos efforts.

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Pensant à la buvette judicieusement implantée en haut du chemin, Bernard qui n’est pas avare d’un savoureux trait d’esprit motive les troupes d’un « si tu traînes trop, pas d’apéro ! » Repos à l’ombre d’un grand arbre que tous goûteront avec un plaisir évident. La bière est bonne, l’ambiance aussi. Et si le chemin n’a pas toujours été aisé, le jeu en valait la chandelle.

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Jambes lourdes. Stop.

Muscles douloureux. Stop.

Ce soir, pas de volontaire pour une promenade au clair de lune. Stop.

Balade annulée. Stop.

Tout le monde au lit pour un repos amplement mérité. Stop.

Je dors déjà. Stop.

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Lundi17

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Fatigués de la veille, nous choisissons une journée plus aisée. Deux marches plus courtes. La première autour de l’auberge le matin. La seconde autour du village de Hures. Deux sorties sur le causse nu. A déambuler entre les buissons, à contourner les genévriers, fouiller les bouquets d’aubépines et d’églantiers. Observer les passereaux dans les ronciers. Et vérifier chaque pierré.

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Un tel programme nécessitant obligatoirement une progression attentive. Et lente.

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L’auberge, environnée d’arbres, d’arbrisseaux et de touffes buissonneuses aussi divers que variés nous promet un départ en douceur. Les passereaux, matinaux, abondent. Un Gobemouche noir à droite. Un Rougequeue à front blanc à gauche. Un Rossignol philomèle bien tardif hante encore les bouquets de ronces alors que la plupart de ses congénères sont déjà bien loin. Les fauvettes, aimant se dissimuler dans un couvert végétal dense sont ici chez elles. Parfois difficiles à observer tant elles se montrent rétives à sortir à découvert. Le groupe a du cœur à l’ouvrage. Fauvette à tête noire et grisettes sont les plus représentées. Une Fauvette babillarde – rare en Languedoc – est également découverte.

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Dans une parcelle fauchée proche, les sonnailles des moutons emplissent l’air ambiant. Une rumeur qui accompagne fréquemment le promeneur qu’il soit nonchalant comme notre groupe aujourd’hui ou que son pas soit long et soutenu. Sur les roches, les piquets ou le tronc noueux d’un arbre bas, les marques de randonnée foisonnent. Celle blanche et rouge du GR ou encore celles vertes, jaunes ou rouges des PR de pays. Ici, l’amoureux de la marche à pied est roi.

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Et le chant de la Perdrix rouge… Sur le causse, cette population est chez elle. Autochtone. Ce qui contente le naturaliste bien davantage que les Perdrix rouges franciliennes, lâchées de façon régulière par les premiers écologistes de France soucieux de varier leur cible.

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Après un pique-nique confortable à l’auberge il est décidé de prospecter le centre du causse. Avec notamment la visite d’une lavogne – point d’eau artificiel créer pour abreuver les bêtes et alimenté par le ruissellement des eaux de pluie. D’une dizaine de mètres de diamètre, c’est l’une des plus belles du plateau. Colonisée par la végétation aquatique, elle attire une grande diversité de libellules et de papillons. Au moins trois Aeschnes bleues patrouillent au-dessus du miroir. Deux mâles se disputent le territoire tandis qu’une femelle cherche à pondre dans la végétation riveraine. De nombreux lestes – seuls ou en tandem – sont posés sur la tige des joncs. Lestes fiancés, Lestes barbares et Lestes verts sont identifiés. Et les Sympétrums. De très belles libellules aimant se poster sur la végétation à surveiller leur domaine, décollant de leur reposoir et fonçant sur l’intrus si d’aventure un autre mâle exagère la promiscuité. Sympétrums striés, Sympétrums sanguins, Sympétrums à nervures rouges… ainsi qu’un beau mâle de Sympétrum noir viennent enrichir notre liste.

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Puis poursuite de la balade. En empruntant un bout de route – une fois n’est pas coutume. Et comme il ne passe que deux voitures à l’heure, le préjudice n’est pas démesuré. Mésanges huppées et noires règnent sur cette portion plus boisée. Un Milan royal baguenaude, nous survolant d’une aile curieuse, regrettant surement de nous trouver trop vivants pour l’intéresser. Deux ou rois cercles supplémentaire afin de s’assurer de notre vigueur et l’oiseau disparaît derrière le sommet d’une colline.

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Le peloton commence à s’étirer. Des jambes fléchissent. Chacun gravit la nouvelle côte à son allure. Les premiers modèrent leur enthousiasme, attendant que le groupe se reforme. Un écureuil roux saute tout à coup d’un pin, traverse le chemin devant nous et disparaît dans le sous-bois. Apparition fugace – avalée par la végétation avant que nous ayons eu le temps de tous le voir.

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Dernière soirée. Stop.

Le temps file décidément trop vite. Stop.

Au dîner, une magnifique salade en entrée. Stop.

Avec des courgettes, des carottes et de la charcuterie locale. Stop.

Dernière veillée sous les étoiles. Stop.

Et au lit pour la dernière nuit. Stop.

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Mardi 18

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Ah ce merveilleux petit déjeuner… C’est le dernier et il nous manque déjà. Ses viennoiseries, ses petits pains, ses confitures. Et son miel. Tellement copieux que midi sonne bien avant que la faim ne se fasse sentir.

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Ce cinquième jour est celui du retour. Pas celui que nous attendions le plus.

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Afin d’achever le séjour sans rentrer trop tard en région parisienne, le groupe descend dans les gorges du Tarn et jette son dévolu sur Sainte-Enimie. Outre le fait d’avoir été jeté sur la route du retour, Sainte-Enimie figure sur la liste très fermée des plus beaux villages de France. Caractère qui n’est pas pour nous déplaire.

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Très encaissé au milieu des falaises et traversé par le cours rapide du Tarn, le village apparaît tout à coup à la sortie d’un virage. Des ruelles étroites, des maisons en hauteur serrées les unes contre les autres. Et tout en haut une église toisant ses paroissiens.

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Le torrent et les pierres qui en émergent sont propices au Cincle, activement recherché. En amont du village, quelques nouvelles espèces viennent in extremis alimenter notre liste déjà longue : un Héron cendré adulte pêche dans les remous, une Sittelle torchepot et un Grimpereau des jardins donnent de la voix depuis les berges boisées.

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Le Cincle plongeur est finalement trouvé, comme il se doit sous le pont qui enjambe le cours d’eau. C’est pourtant là que nous avions vérifié en premier lieu. L’oiseau est en pêche. Posé au bord de l’eau, il s’élance dans le courant, se déplace rapidement en marchant sur le lit caillouteux, disparaissant tout à fait sous l’eau. Sa trajectoire n’est alors révélée que par l’onde rayant la surface. Le manège se poursuit une dizaine de minutes, jusqu’au moment où, une proie dans le bec, le cincle ne s’éloigne et disparaisse le long d’une berge, masquée par la végétation.

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Onze coups ont déjà sonnés. Les Vautours fauves franchissent la gorge de leur vol glissant. Un Circaète chasse au-dessus des pentes couvertes d’herbe et de rocailles. Les Hirondelles de rochers zèbrent le ciel. Il est l’heure – malheureusement – de nous arracher à cette nature que nous aimons tant.

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Mais ce n’est évidemment qu’un au revoir. Nous reviendrons au printemps. Car pour reprendre le mot de notre aubergiste, la Lozère : « ce n’est que du bonheur ».

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Revenu à notre point de départ. Stop.

Un peu oppressant tout ce monde après avoir crapahuté sur le causse. Stop.

Du bruit et des gens partout. Stop.

Rendez-nous la sérénité des grands espaces. Stop.

Pas de croissant demain matin. Stop.

Soupir… Stop.

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Et pour ceux que la Lozère intéresse, voici le lien vers le site de la très dynamique Association Lozérienne pour l'Etude et la Protection de l'Environnement (ALEPE). Y adhérer ne serait pas la plus mauvaise des idées...

https://www.alepe48.fr

 

 

Liste des espèces

 

Oiseaux :

Héron cendré, Canard colvert, Milan royal, Épervier d'Europe, Buse variable, Vautour moine, Vautour fauve, Gypaète barbu, Busard Saint-Martin, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon hobereau, Faucon kobez, Faucon crécerelle, Perdrix rouge, Pluvier guignard, Oedicnème criard, Pigeon biset domestique, Pigeon colombin, Pigeon ramier, Tourterelle turque, Pic vert, Pic épeiche, Alouette lulu, Alouette des champs, Hirondelle rustique, Hirondelle de rochers, Hirondelle de fenêtre, Grand Corbeau, Corneille noire, Choucas des tours, Pie bavarde, Geai des chênes, Crave à bec rouge, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange noire, Mésange huppée, Mésange nonnette, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Cincle plongeur, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Rossignol philomèle, Rougequeue noir, Rougequeue à front blanc, Tarier des prés, Tarier pâtre, Traquet motteux, Monticole de roche, Merle noir, Grive musicienne, Grive draine, Fauvette à tête noire, Fauvette grisette, Fauvette babillarde, Fauvette passerinette, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Roitelet huppé, Gobemouche gris, Gobemouche noir, Accenteur mouchet, Pipit farlouse, Pipit rousseline, Pipit des arbres, Bergeronnette grise, Bergeronnette des ruisseaux, Bergeronnette printanière, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche écorcheur, Étourneau sansonnet, Moineau domestique, Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse, Serin cini, Pinson des arbres, Bruant jaune, Bruant zizi, Bruant ortolan

 

Mammifères :

Chevreuil européen, Renard roux, Hérisson d'Europe, Lièvre d'Europe, Ecureuil roux

 

Reptiles :

Lézard vert occidental, Lézard des murailles, Couleuvre vipérine

 

Papillons de jour :

Comma, Piéride du chou, Fluoré, Souci, Citron, Cuivré fuligineux, Azuré commun, Mégère (Satyre), Némusien (Ariane), Procris, Myrtil, Hermite, Petite Coronide, Agreste, Silène, Sylvandre, Petit Nacré, Paon du jour, Vulcain, Belle Dame, Robert-le-diable, Mélitée orangée

 

Papillon de nuit :

Moro-sphinx, Zygène de la petite coronille, Bombyx du Trèfle

 

Libellules :

Leste barbare, Leste fiancé, Leste vert, Portecoupe holarctique, Aeschne bleue, Spectre paisible, Sympétrum noir, Sympétrum à nervures rouges, Sympétrum sanguin, Sympétrum strié

 

Orthoptères :

Grande Sauterelle verte, Dectique des brandes, Ephippigère des vignes, Grillon des bois, Grillon d'Italie, Caloptène italien, Oedipode turquoise, Oedipode rouge, Oedipode caussenarde, Arcyptèrecaussignarde

 

Mantes :

Mante religieuse

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