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14 juin 2018

Tombée du jour à Grosrouvre

Un coup d’œil sur le ciel…

 

Une nouvelle fois, la météo promet une soirée pluvieuse. Une de plus et sans doute pas la dernière en ce mois de juin si humide que bon nombre de cours d’eau sortent de leur lit. Un coup d’œil donc sur le ciel avant de confirmer la sortie. Le ciel est clair. Avec des nuances de bleu qui apparaissent ici et là. Le vent est tombé.

 

Nous tentons donc notre chance et arrivons à Grosrouvre, point de départ de la sortie de ce jeudi soir. Longeant la lisière, nous remontons la rue des Haizettes, admirant les belles maisons de pierre. L’Alouette des champs chante non loin au-dessus des cultures céréalières. Des Mésanges bleues nourrissent des jeunes volants et nous apprenons à reconnaître à l’oreille les oiseaux peuplant les jardins : le Merle noir, le Pinson des arbres, le Troglodyte mignon, la Fauvette à tête noire ou encore le Rougegorge familier.

 

Sous le couvert végétal…

 

Apprenant de nos erreurs passées, nous avons cette fois glissé un spray anti-moustiques dans nos musettes. Pour un arrosage méticuleux des parties nues avant de quitter la civilisation. Les bestioles sont bien présentes. Ca bourdonnent aux oreilles mais la protection semble efficace : elles restent à distance. C'est toujours ça de gagné !

 

La forêt couvre ici un vaste plateau. Une magnifique futaie de chênes dont certains dépassent allègrement le mètre de diamètre. Un sous-bois fait de noisetiers, de charmes, de chèvrefeuilles et piqueté de quelques houx. Le royaume du Pouillot siffleur qui utilise les branches des grands arbres comme postes de chant et – plus bas – l’enchevêtrement végétal pour dissimuler son nid au sol. Trois ou quatre oiseaux font retentir leur trille caractéristique autour de nous, délimitant ainsi un territoire suffisamment grand pour leur apporter de la nourriture en suffisance.

 

Le soir, les oiseaux les plus en voix sont souvent les turdidés : Merles noirs et Grives musiciennes s’égosillent, accompagnant le soleil dans sa chute vers l’horizon. Le Coucou gris n’est pas en reste.

 

Comme durant le week-end dernier, la forêt peine à absorber le volume des dernières pluies. Des mares temporaires sont apparues dans chaque dépression du sol. Les fossés débordent, inondant le sentier en certains endroits. Une Grenouille agile profite de l’aubaine pour explorer les environs. Mais papillons et libellules restent à l’abri, dans l’espoir que l’été daigne enfin s’installer.

 

Dans le sable blanc d’un chemin, les petites traces du passage d’un Blaireau européen sont décelées.

 

Les pentes…

 

Au-delà du plateau, la forêt dévale un relief prononcé. La forêt de Rambouillet, capricieuse, n’a rien d’uniforme. Les déclivités, nombreuses, malmènent les jambes, accélèrent les rythmes cardiaques. Les vestes s’ouvrent : la soirée n’est plus aussi fraîche.

 

Orientés vers le sud, les versants captent et retiennent la chaleur du jour. L’épais humus des chênaies se charge de sable. Un sol plus sec. La végétation se modifie : des arbres plus petits, une proportion de résineux plus élevée. Et des zones plus ouvertes, parsemées de bruyères.

 

Alors que le clocher de Gambaiseuil égraine vingt-deux coups, une Bécasse des bois lâche son « psitt » caractéristique avant de survoler le chemin sur lequel nous étions postés. Silhouette rondouillarde et long bec se détachent sur le ciel ocre. L’observation est belle. Et la lumière, encore très suffisante à l’approche du solstice d’été, nous permet de distinguer le plumage barré de noir.

 

Le bourdonnement de l’Engoulevent d’Europe s’élève quelques instants plus tard. Un premier oiseau chante au bas de la pente. Un second dans la parcelle au-dessus de nous. Et un troisième un peu plus loin sur la lande que vient de traverser une seconde fois la Bécasse des bois. Trois Engoulevents se répondent, le groupe au beau milieu du triangle. Les onze heures ne sont plus très loin lorsque sur le ciel maintenant sombre un oiseau approche de son vol papillonnant. Arrivé à notre hauteur, hasard ou curiosité, l’oiseau pose dans un bouleau, juste au-dessus de nos têtes et se met à chanter.

 

L’Engoulevent chante ainsi près de deux minutes, nous emplissant les oreilles de ses extraordinaires vocalises. Puis s’envole, émet un « couac » et s’éloigne lentement au-dessus de la forêt. Moment magique et inespéré d’une espèce peu farouche et fort belle.

 

De retour aux voitures, une Rainette verte chante timidement – et bien seule – depuis une petite mare privée d’un jardin en lisière. Une belle soirée avec une météo finalement fort agréable et des répulsifs tout à fait satisfaisants.​

Liste des espèces

Oiseaux :

Bécasse des bois, Pigeon ramier, Tourterelle des bois, Tourterelle turque, Coucou gris, Chouette hulotte, Engoulevent d'Europe, Pic vert, Pic épeiche, Pic mar, Alouette des champs, Corneille noire, Geai des chênes, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange huppée, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Merle noir, Grive musicienne, Fauvette à tête noire, Fauvette des jardins, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Pouillot siffleur, Roitelet huppé, Pipit des arbres, Étourneau sansonnet, Moineau domestique, Verdier d'Europe, Serin cini, Pinson des arbres

Mammifères :

Sanglier, Blaireau européen

 

Batraciens :

Rainette verte, Grenouille agile

 

Papillons de nuit :

Tordeuse verte du chêne

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