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19 juin 2018

Poigny et son quartier de lune

L'été approche…

 

Une fois n’est pas coutume : ce soir, le ciel est résolument bleu. Pas un nuage. Pas même une trainée d’avion ne vient rayer l’azur. Pas un souffle d’air. Et un mercure cantonné au-dessus des 20°c. Enfin une belle soirée : l’été n’est plus après tout qu’à une trentaine d’heures.

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Quand on planifie une balade à Poigny, on entre très vite en sous-bois. Dès notre descente de voiture, chênes et hêtres nous entourent et étendent leurs rameaux au-dessus de nos têtes. Chercher à apercevoir un pic qui cogne contre l’écorce d’un arbre, c’est se rendre compte de la foisonnance de la végétation de juin. Les houppiers sont presque invisibles. Tout juste quelques branches apparaissent entre les feuilles. Notre pic reste à couvert. Frustration de ne pas l’avoir aperçu. Et frustration de ne pas l’avoir identifié.

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Le jour le plus long...

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La troisième décade de juin, ce sont aussi les jours les plus longs de l’année. Le soleil brille encore dans le ciel alors que la soirée est déjà bien avancée. Une première Bécasse des bois passe au vol en criant. Son « psitt » caractéristique l’a précédé de quelques secondes et au moment où l’oiseau apparait au-dessus de nos têtes, les appareils photos sont (presque) prêts.

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Il nous faudra cependant être encore un peu plus rapides la prochaine fois.

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Les Pouillots fitis ne chantent plus depuis longtemps. Le véloce égraine bien encore quelques notes mais on le sent pressé d’en finir. Le Pouillot siffleur, par contre, est décidément bien en voix lorsque le soleil s’approche de l’horizon. Il est l’une des espèces les plus régulièrement contactées lors de nos balades vespérales.

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De toutes jeunes Grenouilles agiles sautillent sur le chemin à nos pieds. Les fossés peinent à se vider du trop-plein des dernières pluies – abondantes. Partout, des flaques nous contraignent à zigzaguer : les batraciens sont dans leur élément.

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La nuit finit par tomber...

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Certes nous sommes en juin, mais la lumière finit tout de même par baisser puis à s’éteindre. Vers 22h20, alors qu’un premier quartier de lune nous inonde de sa lueur, un premier Engoulevent d’Europe se fait tout à coup entendre. Ce bourdonnement extraordinaire et reconnaissable entre tous. Encore assez lointain, le chant se rapproche bientôt en même temps que l’oiseau.

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Alors que les Bécasses des bois passent sans cesse au-dessus de la lande au bord de laquelle nous sommes postés, un engoulevent vient tourner autour de nous. Curieux ou ennuyé de notre intrusion sur son territoire, l’oiseau nous frôle à quelques mètres à peine. Un mâle dont la silhouette se découpe nettement sur le ciel. Alors qu’il passe sur le font anthracite de la végétation endormie, les lunules blanches – ces petites tâches que le mâle arbore au bout des ailes – apparaissent nettement, reflétant un rayon de lune.

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Trois ou quatre engoulevents sont cantonnés le long du chemin que nous suivons. En stéréo, un premier chanteur à gauche, un second à droite. Un autre encore, plus loin, vocalisant dans une parcelle devant nous.

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A l’est, le triangle des belles d’été se lève : Altaïr, Déneb et Véga étincellent dans le ciel maintenant sombre. Il est l’heure de rendre à la forêt sa tranquillité.

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Liste des espèces

 

Oiseaux :

Bécasse des bois, Pigeon ramier, Coucou gris, Engoulevent d'Europe, Pic épeiche, Pic mar, Geai des chênes, Mésange bleue, Mésange nonnette, Mésange à longue queue, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Merle noir, Grive musicienne, Grive draine, Fauvette à tête noire, Fauvette des jardins, Pouillot véloce, Pouillot siffleur, Pipit des arbres, Pinson des arbres

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Mammifères :

Chevreuil européen

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Batraciens :

Grenouille agile

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Papillons de nuit :

Pétrophore de la fougère, Céladon

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