La chaîne des étangs de Saint-Hubert, creusée par les petites mains de Louis XIV désireux d’apporter de l’eau à ses fontaines versaillaises, est constituée d’une série de six plans d’eau d’une longueur totale de cinq kilomètres. A quelques hectomètres près.

 

Entre buissons et pièces d’eau

 

La sortie du jour débute par une série de buissons en rive sud. La météo est idéale : ciel bleu et sans vent. La journée s’annonce chaude mais la fraîcheur matinale nous contraint à garder encore une petite laine. Le Rossignol s’époumone gaiement. Un chant d’une richesse extraordinaire qui justifie amplement que son nom soit aujourd’hui passé dans le langage courant. Cette zone de fouillis arbustif est propice aux fauvettes. La Fauvette à tête noire est bien présente. Ainsi qu’au moins deux Fauvettes grisettes. De quoi entendre les différences opposant les deux. Puis une espèce nettement plus rare s’invite au concert. Une phrase achevée par un « rutututu » typique : la Fauvette babillarde ! Une première belle surprise de bon augure pour la journée.

 

Sur les étangs, la donne s’annonce assez calme. La météo propice à la migration n’incite pas les voyageurs à stationner sur le site. Un Balbuzard pêcheur est annoncé dans les environs mais reste malheureusement invisible. Les paludicoles arrivent sur le site, de retour d’Afrique : la Rousserolle effarvatte et le Phragmite des joncs se disputent un coin de roseaux alors que le Grèbe castagneux fait entendre son rire.

 

Le long du bois, dans la boue du chemin, Solen découvre une belle empreinte bien nette : un Blaireau est passé nuitamment par ici.

 

Dans la pâture toute proche, entre les pattes de mammifères blancs que nous identifions comme des Charolais, trois Bergeronnettes au plumage très jaunes profitent que les bovins dérangent les insectes au sol pour se remplir l’estomac. Leur tête verte olive signe trois Bergeronnettes flavéoles, sous-espèce britannique de la Bergeronnette printanière. Oiseaux fort rares en Ile-de-France.

 

Et en forêt

 

Puis c’est l’entrée en sous-bois.

 

La chaleur des derniers jours à permis à la végétation de sortir de façon spectaculaire. Les charmes sont en feuilles, ainsi que les hêtres et même les chênes, plus tardifs. L’hiver est cette fois derrière nous pour de bon ! Mais on ne dit pas trop fort…

 

La futaie est le royaume des pics et des pouillots. Les cris des Pics épeiches ressemblent à s’y méprendre à ceux des Pics mars. Un « tac » un peu sec pour les premiers. Un peu plus moelleux pour les seconds. Il est nécessaire d’affûter l’oreille ! Lorsque l’ouïe n’y suffit plus, il est recommandé de rechercher le long des troncs et sur les grosses branches des houppiers pour tenter de découvrir l’oiseau.

 

La chaleur fait sortir les insectes dès la fin de matinée. Beaucoup de papillons : Citrons et Aurores sont parmi les plus communs. Ainsi que les moustiques. Avril ne te découvre pas d’un fil… Nous apprécions en effet les pantalons et les manches longues.

 

Trois des quatre espèces de pouillots se font entendre. Le fitis dans les parcelles jeunes et touffues, le siffleur dans les taillis sous futaie… et le véloces absolument partout ! Le Pouillot de Bonelli, thermophile, préfère en forêt de Rambouillet les secteurs de conifères sur substrat sableux.

 

Et un petit extra en fin de balade…

 

Pour profiter au maximum du soleil, nous décidons une fois revenus aux voitures, de changer de secteur. Une seconde balade est initiée sur la façade ouest du massif forestier. Une zone plus vallonnée, plus sèche, plus chaude ou se mêlent futaies et pinèdes.

 

Car nous désirons écouter le Pouillot de Bonelli et pouvoir ainsi comparer son chant à celui du Pouillot siffleur. On nous dit le trille plus court, sans strophe descendante et au timbre moins percutant. Mais rien ne vaut l’expérience… Et effectivement, maintenant que nous avons pu entendre les deux espèces, les différences s’imposent !

 

Près d’une belle mare, deux dernières surprises nous attendent. D’abord un retardataire resté sourd aux prémices du printemps. Un Sizerin cabaret venu passé l’hiver en Ile-de-France ne se montre guère pressé de regagner ses contrées écossaises où l’hiver est peut-être encore installé pour quelques jours. Et les premières libellules de l’année : quelques Brunettes hivernales viennent d’émerger et étirent leurs ailes toutes neuves.

 

Liste des espèces

 

Oiseaux :

Grèbe huppé, Grand Cormoran, Héron cendré, Grande Aigrette, Cygne tuberculé, Bernache du Canada, Canard colvert, Canard mandarin, Buse variable, Faucon crécerelle, Faisan de Colchide, Râle d'eau, Gallinule poule-d'eau, Foulque macroule, Chevalier guignette, Mouette rieuse, Sterne pierregarin, Pigeon ramier, Coucou gris, Martin-pêcheur d'Europe, Pic vert, Pic épeiche, Pic mar, Pic épeichette, Alouette des champs, Hirondelle rustique, Corneille noire, Geai des chênes, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange huppée, Mésange nonnette, Mésange à longue queue, Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Rossignol philomèle, Rougequeue noir, Rougequeue à front blanc, Merle noir, Grive musicienne, Grive draine, Bouscarle de Cetti, Locustelle tachetée, Rousserolle effarvatte, Fauvette à tête noire, Fauvette des jardins, Fauvette grisette, Fauvette babillarde, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Pouillot de Bonelli, Pouillot siffleur, Roitelet huppé, Roitelet à triple bandeau, Accenteur mouchet, Pipit farlouse, Pipit des arbres, Bergeronnette grise, Bergeronnette flavéole, Étourneau sansonnet, Moineau domestique, Grosbec casse-noyaux, Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Tarin des aulnes, Linotte mélodieuse, Sizerin cabaret, Bouvreuil pivoine, Pinson des arbres, Bruant jaune, Bruant des roseaux

 

Mammifères :

Blaireau européen, Ragondin

 

Libellules :

Brunette hivernale, Nymphe au corps de feu

 

Papillons de jour :

Piéride du navet, Aurore, Citron, Azuré des nerpruns, Tircis, Grande Tortue, Robert-le-diable

 

Papillons de nuit :

Buveuse, Petit Paon de nuit, Processionnaire du Pin

 

Batraciens :

Rainette verte, Grenouille verte